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vendredi 29 octobre 2010
Dance- Festival 2010: la compagnie Iwanson à la Muffathalle
mardi 26 octobre 2010
Nymphenburg, couleurs d'un canal automnal
lundi 25 octobre 2010
Opéra: ne dites plus la Traviata, dites Anja Harteros
De cette production, on retiendra surtout l'exquise performance de la soprano allemande Anja Harteros, qui a incarné Violetta de manière accomplie. Harteros sait retransmettre toute l'ampleur du désastre de cette femme en fin de vie. Elle en exprime la vulnérabilité et cette force d'âme, ce sens moral admirable qui conduit la condamnée à opter pour l'abnégation.On retrouvait aussi toute la luminosité vocale qu' Anja Harteros avait fait briller en incarnant Elsa dans Lohengrin pendant le festival d'été de l'Opéra de Munich.
Une voix élégante aux tons sombres, un soprano fluide mais suffisamment solide pour exprimer une présence intense même dans le pianissimo, du raffinement dans le colorature et de la puissance dans l'aigu, une voix accomplie qui peut exprimer les changements d'humeur de Violetta, passant d'un état émotionnel à un autre fort différent du premier avec l'apparence d'une aisance déconcertante, dont on sait qu'elle est plutôt le signe d'une technicité du plus haut niveau.
Toutes ces qualités ont pu trouver leur apothéose dans les duos avec le père Germont porté par le très applaudi Andrzej Dobber. L'Alfredo d'Eric Cutler, de très belle tenue, a pu faire valoir la magie de la voix d'Anja Harteros, sans pour autant que l'on ait assisté à des duos inoubliables.
Dance 2010: la biennale de danse de Munich, du 22 octobre au 6 novembre
Du 22 Octobre au 6 Novembre
dimanche 24 octobre 2010
Rusalka: la musique triomphe au Staatsoper mais le public boude une mise en scène géniale.
Le public a ovationné l'interprétation de la jeune soprano lettone Kristine Opolais qui a su exprimer avec délicatesse et pathos toute la palette des souffrances du personnage, même si ses graves ne passaient pas toujours l'orchestre. Opolais a de plus un art consommé de la scène, dont on sent qu'elle apprécie le jeu. Au dernier acte elle a enfin pu donner toute sa force vocale, avec des talents de tragédienne contemporaine. L'Ondin était porté par la voix puissante et chaude de la basse Günther Groissböck, le Prince du ténor Klaus Florian Vogt résonnait avec force et clarté, deux grandes voix wagnériennes qui confinent au sublime, deux talents d'acteur . Les rôles secondaires ont contribué de faire de cette soirée un hymne à la Musique.
Le public dans sa grande majorité n'a pas apprécié les choix du metteur en scène Martin Kusej*, qui a été copieusement hué. On se serait cru à la première de Hernani, dans une querelle des Anciens et des Modernes. Personne n'est resté indifférent dans la salle mais les bravos enthousiastes d'un petit nombre n'ont pu compenser le brouhaha général de la désapprobation.
Dates des représentations:
Novembre 4 2010
Mai 22/25/29 2011
Juin 1 et 4 2011
Et dans le cadre du festival d'opéra de Munich: les 15 et 18 juillet 2011
Réservations: cliquer ici
*Photo Peter Uhan
vendredi 22 octobre 2010
Expo Gabriel von Max à la Kunstbau: entre darwinisme et ésotérisme
ARTISTE, DARWINISTE, COLLECTIONNEUR ET SPIRITE
KUNSTBAU
OCT 23, 2010 - JAN 30, 2011 Mardi à dimanche et jours fériés, de 10-18H
Gabriel von Max, qui a vécu ses années de formation à Prague, Vienne et Munich, a connu le succès dès 1867 avec sa peinture intitulée "Le martyr chrétien". Il devint alors ne des personnalités artistiques les plus influentes dans les cercles praguois et munichois.
mercredi 20 octobre 2010
Bambi assassiné: le metteur en scène de Rusalka introduit l'abattoir à l'opéra de Munich
- Voici la traduction du communiqué de presse officiel du Bayerische Staatsoper (l'opéra de Munich) qui prend position sur la question du chevreuil: Le fait est que pas un seul animal n'a été tué ni ne le sera sur base d'une commande du Bayerische Staatsoper. L'opéra aurait acheté les animaux en boucherie, après qu'ils aient été tué des jours auparavant. Ainsi la question d'une contravention au regard de la loi de protection des animaux ne se pose pas et ne s'est jamais posée. En raison de l'émoi de ces derniers jours, l'Opéra de Munich a décidé, en accord avec le metteur en scène Martin Kusej, d'utiliser la reproduction d'un chevreuil. Le directeur Nikolaus Bachler: "Sur scène, il en va du contenu et de l'expression artistique de l'interprétation. La chasse au chevreuil est un motif important de l'opéra Rusalka. C'est pourquoi nous utilisons des moyens, qui ne permettent pas à la presse à sensation de détourner l'attention de l'Art.
On le voit, l'opéra de Munich conteste l'info de l'Abendzietung. Il ne s'agissait pas de faire tuer un chevreuil trois heures avant la représentation, mais d'acheter des chevreuils morts que les boucheries mettent normalement en vente en automne, période de chasse...Sur facebook, on lit aussi dans les commentaires d'internautes que l'Abendzeitung a simplement cherché à faire du sensationalisme.
Mais bien, place à la musique!
mardi 19 octobre 2010
le GAY OUTDOUR CLUB, la section gay et lesbienne du Club alpin allemand
- Le GOC a son adresse postale au Centre gay et lesbien de Munich, la SUB, Müllerstrasse, 43
- DAV München Oberland: quasi en face de la gare de Munich, Bayerstrasse, 21, au 5ème étage
Remarques pratiques
lundi 18 octobre 2010
Echo Klassik a remis ses prix
On le voit, de nombreux grands talents bavarois ont été distingués lors de cette remise de prix.
Source et plus d'infos sur le site d' Echo-Klassik
Eve Ruggieri a récemment consacré sur Radio Classique une émission à Joyce DiDonato, la voici sur Youtube:
Eve Ruggieri raconte... la mezzo-soprano Joyce DiDonato
dimanche 17 octobre 2010
Typisch: une expo sur les stéréotypes au Musée juif
Outre son intérêt de documentation historique, l'expo a un but didactique évident. Elle vise à nous faire prendre conscience de la manière dont les clichés sont construits et véhiculés, et aussi comment NOUS les propageons, bien souvent inconsciemment, "à l'insu de notre plein gré", et combien dès lors il convient que nous fassions un effort d'attention et de discernement pour les éviter. Ce type d'expo nous donne accès à un monde plus riche, plus complexe et moins simplificateur.
Une exposition pour petits et grands. Je la recommande particulièrement aux familles, tant il est vrai que les clichés s'inscrivent dès la tendre enfance. Il suffit d'être attentif aux insultes que les bambins se lancent dès la maternelle...
Musée juif de Munich
St.-Jakobs-Platz 16
80331 Munich
e-mail juedisches.museum@muenchen.de
Téléphone +49-89-233-96096
Heures d'ouverture: mardi à dimanche 10 am-6 pm
samedi 16 octobre 2010
Medea in Corinto: l'Opéra de Munich réussit le pari de ressusciter une oeuvre oubliée de Giovanni Simone MAYR
L'oeuvre et la vie de Johannes Simon MAYR (1763-1845) sont généralement ignorées du grand public, et, quand on découvre l'immensité de la production du compositeur et le rôle clé qu'il a pu jouer dans l'histoire de l'opéra, - il a notamment découvert et lancé Donizetti-, on ne peut qu'être étonné d'un si grand oubli.
Hans Simon Mayr est davantage considéré comme un compositeur italien que comme un compositeur allemand, l'histoire de la musique le désigne d'ailleurs par son prénom italianisé Giovanni Simone. Il est né en Bavière: son père, qui est maître d'école et organiste, lui enseigne très tôt la musique. A neuf ans, Hans Simon est déjà un pianiste confirmé. Parallèlement à ses études musicales, il est un brillant élève: boursier chez les Jésuites d'Ingolstadt, il est remarqué par un baron qui va sponsoriser ses études universitaires très éclectiques: de la rhétorique à la médecine en passant par le droit.
Il est dû à la plume d'un des plus grands librettistes du début du XIXème siècle, Felice Romani. Romani s'est basé sur le mythe grec de Médée et sur les oeuvres qu'Euripide et de Corneille en ont écrites. Le titre délimite précisément un épisode du mythe: il s'agit de l'épisode final de l'épopée mythique. Dans une Grèce où les villes sont en perpétuel conflit d'influence, Jason et Médée, et leurs deux enfants, ont trouvé asile à la cour du roi de Corinthe, Créonte, qui, vieilli et affaibli, décide de donner la main de sa fille à Jason, un héros prestigieux qui pourra ainsi présider aux destinées de la cité et la défendre.
Médée
Lâche, ton désespoir encore en délibère ?
Lève les yeux, perfide, et reconnais ce bras
Qui t’a déjà vengé de ces petits ingrats ;
Ce poignard que tu vois vient de chasser leurs âmes,
Et noyer dans leur sang les restes de nos flammes.
Heureux père et mari, ma fuite et leur tombeau
Laissent la place vide à ton hymen nouveau.
Rejouis-t’en, Jason, va posséder Créuse:
Tu n’auras plus ici personne qui t’accuse ;
Ces gages de nos feux ne feront plus pour moi
De reproches secrets à ton manque de foi.
Medea in Corinto au Bayerische Staatsoper
Le metteur en scène Hans Neuenfels est une des maîtres allemands de la mise en scène d'opéra, un art qu'il pratique depuis 1974. Pour Medea, il a opté pour une mise en scène qui souligne la misère et les horreurs de la vie des gens en temps de guerre et de dictature. Il comprend bien ansi le rôle prépondérant des choeurs dans l'écriture de l'opéra. Les choeurs, c'est le peuple, c'est la soldatesque, ce sont les esclaves , autant de gens qui sont de la chair à canon, des personnes taillables et corvéables à merci, qui n'ont pas le statut d'humains. Les puissants ne s'inquiètent ni de leurs souffrances ni de leurs morts, parfois ils s'en amusent et les provoquent, ils jouent avec ces corps qu'il leur arrive d'assassiner de manière aléatoire, ces cadavres qu'ils font enlever d'un claquement des doigts après les avoir enjambés.
C'est particulièrement évident dans la mise en scène de Neuenfels qui campe le personnage de la fille du roi, Créuse, sensible à sa seule beauté et à ses attiffements (elle mourra de son goût pour la parure en acceptant le vêtement d'apparat que lui envoie Médée), inquiète seulement de savoir si Jason l'aime. Elle ne voit pas le peuple que l'on torture et assassine sous ses yeux, elle le toise du haut de sa supériorité. Elena Tsallagova interprète remarquablement le personnage avec toute la froideur qui convient au monstrueux égocentrisme d'une personne inquiète d'elle seule. Créonte, vieillard agonisant, puissant, calculateur et amer, est incarné par un coutumier du rôle, Alaistair Miles. Iano Tamar, que l'on pourra entendre en Tosca en avril à l'Opéra Bastille, a toute la maturité de voix nécessaire pour porter le rôle de Medea, un rôle qu'elle interprète avec de grandes qualités d'actrice, elle incarne la femme trompée, le passage à la folie et au meurtre de la chair de sa chair avec brio. Seul bémol à mon sens: le ténor Ramon Vargas, malgré sa virtuosité et sa maîtrise technique, son timbre équilibré et la sobriété de son expression musicale, ne parvient pas à habiter la complexité du personnage de Jason, héros finissant qui est partagé entre des considérations politiques et guerrières et les restes de sa passion pour Médée, qu'il entend protéger malgré sa trahison. Le Jason de Vargas m'a paru sussurant et mondain, un bellâtre trop souriant invraisemblable face aux jeux théâtraux admirables de Tsallogava, de Tamar et de Miles.
Prochaine représentation le mardi 19 octobre à 19H au Bayerische Staatsoper
vendredi 15 octobre 2010
Opéra: le Barbier en version commedia dell'arte
La production du mois de mars présentera sous la baguette du Maestro Marco Amiliato un casting différent de celle qui vient se terminer. On aura plaisir à découvrir ou à redécouvrir le Barbier au printemps dans une nouvelle interprétation musicale et avec de nouvelles prouesses vocales dans cette mise en scène qui a fait ses preuves depuis 20 ans.
Le Barbier de Séville est une oeuvre facile d'accès pour des spectateurs qui aimeraient découvrir l'opéra: l'enjouement de la musique et de l'action, une mise en scène qui rend la compréhension de l'oeuvre aisée , beaucoup d'humour et la possibilité d'apprécier en life les prouesses des professionnels du bel canto. Une excellente soirée à programmer dans le cadre fastueux de l'Opéra de Munich.
5, 8 et 11 mars 2011 au Bayerische Staatsoper.
Note pratique: les places vont de 9 à 99 euros, pour tous budgets donc. A noter que les places les moins chères sont des places debout (avec accoudoirs et banc de miséricorde cependant). Certaines d'entre elles offrent une vision complète de la scène, et l'acoustique est parfaite au pigeonnier. Certains mélomanes les privilégient tant le son est étonnat près du plafond!