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jeudi 23 mars 2023

Mittenwald 1877 — Ein Sonntag-Vormittag auf der Kegelbahn des Postgartens

„Eilf-Uhrmesse“ im Postgarten in Mittenwald
Eine Zeichnung "aus der Nature aufgenommen" von Gustav Sundblad

 
 " [...] Das Leben in Mittenwald selbst hat nichts Cur-, Bade- oder Saisongemäßes. Es giebt dort keine künstlich hergestellten Promenaden, keine Curmuſik, Conversations- und Spielsäle, aber Alles trägt dort den Stempel der Natürlichkeit, sodaß man sich schon in den ersten Stunden heimisch fühlt. Die beigefügte Illustration– einen Sonntag-Vormittag auf der Kegelbahn des Postgartens darstellend – kennzeichnet das ungebundene Leben in Mittenwald in trefflicher Weise. Ohne sich um die im Garten weilenden Fremden zu kümmern, liegen die in dem Orte so zahlreich vertretenen Jagdgehülfen dem höchsten aller Sommervergnügungen, dem Kegelschieben, ob, und wie groß das Interesse an diesem harmlosen Spiele ist, zeigen die Mienen der Betheiligten, die mit Spannung den Resultaten jedes Wurfes entgegensehen. Der Spieler, welcher eben geschoben hat, war etwas unglücklich; die Kugel rollt vom Brette ab, und unwillkürlich sucht er mit einer gewaltigen Verrenkung seines Körpers nachzuhelfen, obschon es längst zu spät ist. Die Anderen sehen theils spöttisch, theils mit stoischer Ruhe auf die „g'feilte Kug'l“, während ein im Vordergrunde sitzender Gaſt aus der Stadt, der in dem fidelen Kreiſe günstige Aufnahme gefunden hat, beschäftigt ist, die Tiefen seines Maßkruges zu ergründen.

Diese Vormittagskneiperei belegt man mit dem Namen „Eilf-Uhrmesse“, einestheils weil sie nur am Sonntage, nach Schluß der kirchlichen Feierlichkeit, stattfinden kann, anderntheils aber, weil es für manchen leichtfertigen Hallodri die einzige Veranlassung iſs, ſich in den Sonntagsstaat zu werfen und unter der Maske der Andacht einen Ausgang von längerer Dauer zu rechtfertigen. Der Kegelbub ist zufälliger Weise auch Ministrant und hat daher am Sonntage gewiß alle Hände voll zu thun, um seine Pflichten zu erfüllen. Der Fremde aber fühlt sich durch das ungenirte Benehmen der fröhlichen Zecher nicht beengt, sondern eher angezogen, denn man hat es hier mit jener Natürlichkeit zu thun, die durch eine hervorragende Gutmüthigkeit zur wirklichen Gemüthlichkeit wird, wie man sie an dem Gebirgsvolke so sehr schätzt. 
Benno Rauchenegger. "

Quelle : Auszug aus einem 1877 Artikel der Gartenlaube (" Spaziergang nach Mittenwald ")

mercredi 22 mars 2023

Anno 1877 in Mittenwald — Durch's Lainthal — Eine Zeichnung von Gustav Sundblad


aus der Gartenlaube (1877)
Gustav Sundblad (1835, Augsburg -1891, Leipzig)
Künstler, Lithograf, Aquarellmaler 

La comtesse Kleinmichel évoque le drame de Mayerling dans ses Souvenirs

Portrait de la comtesse par Léon Bakst

La comtesse Mariâ Èduardovna Kleinmichel (Мария Эдуардовна графиня Клейнмихель, 1846-1931) a laissé un livre  de mémoires intitulé  Souvenirs d'un monde englouti,  publié en français par Calman-Lévy. En voyage, la comtesse arriva à Vienne au moment du drame de Mayerling. Elle nous livre dans le chapitre 21 ce qu'elle a pu entendre à Vienne au sujet de la mort du prince héritier.

XXI L’ARCHIDUC RODOLPHE

Allant à Rome l’année..., je m’étais arrêtée entre deux trains, pour quelques heures, à Varsovie chez le marquis Sigismond Vielopolsky qui m’avait invitée à dîner. Il était marié à une Montenuovo, qui était la petite-fille de Marie-Louise, femme de Napoléon Ier , par son père, né de l’union de l’impératrice avec son second mari, le comte Neipperg, qui reçut plus tard le titre de prince de Montenuovo. Les Vielopolsky me racontèrent qu’ils venaient de recevoir la terrifiante nouvelle de l’assassinat de l’archiduc Rodolphe. Aucun détail n’était donné dans la dépêche qui était personnelle. Tout le monde était atterré. Je partis à dix heures du soir et, dès que j’eus dépassé la frontière autrichienne, tout le long de la route, je vis le train assailli par des officiers de tous grades qui s’emparaient des places pour se rendre à Vienne. L’émotion était à son comble. Les détails succédaient aux détails et tous étaient plus contradictoires les uns que les autres. Le mot de suicide seul n’était pas prononcé. " C’est un assassinat politique, racontaient certains — assassinat commis par les francs-maçons. " disait-on d’ailleurs. D’autres prétendaient au contraire que l'archiduc, toujours entouré de juifs et de journalistes, était tombé sous les coups d’un fanatique qui voulait débarrasser la monarchie catholique d’un athée. D’autres parlaient d’un mari jaloux, d’autres enfin d’un simple accident de chasse qu’on avait dénaturé. 

Arrivée au Grand-Hôtel à Vienne, j’allai immédiatement voir la comtesse Sophie Benckendorff, qui y demeurait aussi, et je la trouvai avec son mari, alors premier secrétaire, le comte Pierre Palilen et 1e baron Théodore Budberg. Tous étaient sous le coup de la nouvelle. Ils me racontèrent que la mort de l’archiduc était due à un suicide et non à un assassinat, qu’elle avait eu lieu au château de Meyerling, mais que les détails manquaient, car l’émotion était indicible. Le lendemain, je pus me convaincre que les détails précis n’avaient pu être fixés encore. Le fait était si récent, si inattendu, si invraisemblable, qu’une version officielle, destinée à la masse, n’avait pas encore eu le temps de s’établir. Le même étonnement douloureux avait saisi rue et société, chacun cherchait la vérité et communiquait le fruit de ses recherches. Le garçon d’hôtel qui vous apportait le café du matin, le fruitier du coin à qui on achetait des oranges, le cocher de fiacre que l’on hêlait dans la rue, le coiffeur chez qui on allait se taire onduler, tous racontaient ce qu’ils avaient entendu dire et tous vous demandaient ce que vous saviez vous-même. Je dînai le même jour chez le Prince Lobanoff, notre ambassadeur, avec tout son personnel et le consul général Goubastoff, qui devint plus tard adjoint d’Iswolsky. Dans le courant de la journée, le baron Æhrenthal, plus tard ministre des affaires étrangères, et qui occupait alors le poste modeste de secrétaire particulier du comte Kalnoky (j’avais beaucoup monté à cheval avec tous les deux à Pétersbourg) vint me voir et me raconta les faits suivants : 

L’archiduc était allé passer la nuit au château de Meyerling avec mademoiselle Veczera, qui s’y était rendue avant lui. Après une nuit d’amour, il l’avait tuée et s’était suicidé. Mais le pourquoi et le comment n’étaient pas encore éclaircis. Je restai dix jours à Vienne et j’y vis presque journellement des personnes qui avaient été constamment reçues dans ma maison à Pétersbourg, ce qui avait établi entre nous une grande intimité. Toutes étaient à même, par leur situation, de connaître la vérité, qu’elles apprenaient au fur et à mesure ; et grâce à leurs récits qui n’étaient pas tendancieux à ce moment-là, récits que je pus contrôler les uns par les autres, je crois être arrivée à reconstituer avec ses détails véridiques cet événement qui a donné lieu à tant de controverses. 

Ces personnes étaient : le prince Lobanoff, notre ambassadeur, et les membres de notre ambassade, tous très bien posés dans la société viennoise ; le prince Henri VII de Reuss et sa femme, qui avaient dîné la veille du drame chez François-Joseph ; 1e comte Nigra, un de mes amis intimes qui, avant d’envoyer son rapport sur la mort de l’archiduc au roi d’Italie, en fit la lecture au prince Lobanoff en ma présence ; les deux ambassadeurs et amis comparèrent leurs rapports qui étaient identiques ; le prince Charles Khewenhuller, ami de l’archiduc Rodolphe, le comte Kalnoky, ministre des affaires étrangères, et son secrétaire Aehrenthal, depuis ministre des affaires étrangères aussi. Les noms de toutes ces personnes sont une garantie de la validité de leur jugement. Voici donc le résumé de ce que j appris alors : 

L’archiduc Rodolphe, être névrosé, pervers, mais néanmoins gentilhomme de sentiment vis-à-vis des femmes, était amoureux de mademoiselle Veczera, à qui il avait inspiré une grande passion. Ne voulant pas traiter cet amour en aventure vulgaire, et se sentant coupable vis-à-vis de cette jeune fille qu’il avait compromise, il voulut l’épouser. Très malheureux en ménage, marié tout jeune à la princesse Stéphanie de Belgique, il s’était adressé par lettre à son parrain, le pape Pie IX, lui avait confessé, dans un appel suprême, tout le drame de son existence et l’avait supplié de casser son mariage, assurant qu’il était prêt à renoncer au trône si cela pouvait faciliter la décision qu’il implorait du Saint-Père. Celui-ci fit attendre longtemps sa réponse ; elle arriva enfin, nette et négative. L'archiduc se sentit déshonoré. Il proposa à mademoiselle Veczera de mourir avec lui après une nuit d’amour. Un valet de chambre, mis préalablement dans la confidence, avait amené mademoiselle Veczera au château de Meyerling. Un cocher de fiacre, nommé Bratfisch, chansonnier populaire très connu, conduisit l’archiduc à ce château de chasse. On but toute la nuit. Le prince Philippe de Cobourg, qui était dans le secret des amours de l’archiduc et de mademoiselle Veczera, mais non dans celui du sinistre projet, leur tint compagnie. Bratfisch leur chanta tout son répertoire et en le renvoyant à quatre heures du matin,

L’archiduc lui dit : " Richten Sie Ihr Zeug für morgen früh, ich gehe auf die Jagd. (Tenez votre attelage prêt pour demain matin. Je vais à la chasse.) " Ces paroles sont textuelles et font partie de la déposition de Bratfisch. Après cela, le couple alla se coucher. Le matin, d’après les investigations faites par la suite, on croit que l’archiduc tua d’un coup de revolver mademoiselle Veczera, la couvrit d’étoffes de soie, arrangea son lit et répandit des fleurs sur elle ; puis, avant de se coucher à ses côtés, il sonna et, à travers la porte, donna l’ordre à son valet de chambre d’apporter du café noir et de le poser sur la table dans la chambre à côté. Quand il entendit que le valet de chambre s’était éloigné après avoir apporté le café, il prit une des tasses que l’on retrouva ensuite vide à côté du lit. Ensuite il saisit un petit miroir que l’on trouva encore dans sa main crispée quand on pénétra dans sa chambre. Il avait une large blessure à la tête. Détail donné par Kalnoky : la mère de mademoiselle Veczera, ne la trouvant nulle part et ayant entendu dire qu’elle s’était enfuie chez l’archiduc à la Hofburg, pénétra le surlendemain tout en larmes chez la première femme de chambre de l'Impératrice et réclama sa fille. L’Impératrice, avertie, entra chez la kammerfrau, et tendant la main à madame Veczera, elle lui dit : « Rudi ist tot und lhre Tochter ist auch tot. Wir sind zwei unglückliche Mütter. (Rudi est mort et votre fille est morte aussi. Nous sommes deux mères malheureuses.) » Les raisons pour lesquelles des versions différentes circulèrent plus tard après mon départ de Vienne, furent les suivantes : l'archiduc s’était rendu coupable du double crime d’assassinat et de suicide. Il devait de ce fait être excommunié, ce qui aurait été un opprobre pour la dynastie apostolique et ultramontaine des Habsbourg. Outre cela, il n’aurait pas pu être enterré à la Capuzinerkirche où reposent tous ses ancêtres. Il est évident que la vérité n’était pas bonne à dire et qu’il fallait inventer une légende qui ne ternît pas la mémoire de l’héritier du trône. Comme la version officielle ne fut pas établie immédiatement, et que par là on donna le temps à la vérité de se répandre, les imaginations allèrent leur train et au lieu d’une légende on en eut dix. Plusieurs années après, à Karlsbad, j’ai souvent reparlé avec lle prince Charles Khewenhüller et plus tard à Paris, avec son frère, le comte Rodolphe, de ce lugubre drame et tous deux m’ont dit avec tristesse : « Oui, c’est ainsi que les choses se sont passées. »

Rodolphe. Les textes de Mayerling

Pour découvrir les différentes versions du drame de Mayerling, je vous invite à lire le recueil de textes que j'ai présentés dans  Rodolphe. Les textes de Mayerling (BoD, 2020).


  Quatrième de couverture

Suicide, meurtre ou complot ? Depuis plus de 130 années, le drame de Mayerling fascine et enflamme les imaginations, et a fait couler beaucoup d'encre. C'est un peu de cette encre que nous avons orpaillée ici dans les fleuves de la mémoire : des textes pour la plupart oubliés qui présentent différentes interprétations d'une tragédie sur laquelle, malgré les annonces répétées d'une vérité historique définitive, continue de planer le doute.
Comment s'est constituée la légende de Mayerling? Les points de vue et les arguments s'affrontent dans ces récits qui relèvent de différents genres littéraires : souvenirs de princesses appartenant au premier cercle impérial, dialogue politique, roman historique, roman d'espionnage, articles de presse, tous ces textes ont contribué à la constitution d'une des grandes énigmes de l'histoire.

Le recueil réunit des récits publiés entre 1889 et 1932 sur le drame de Mayerling, dont voici les dates et les auteurs :

1889 Les articles du Figaro
1899 Princesse Odescalchi
1900 Arthur Savaète
1902 Adolphe Aderer
1905 Henri de Weindel
1910 Jean de Bonnefon
1916 Augustin Marguillier
1917 Henry Ferrare
1921 Princesse Louise de Belgique
1922 Dr Augustin Cabanès
1930 Gabriel Bernard
1932 Princesse Nora Fugger

Le dernier récit, celui de la princesse Fugger, amie de la soeur de Mary Vetsera, est pour la première fois publié en traduction française. Il n'était jusqu'ici accessible qu'en allemand et en traduction anglaise.

Luc-Henri Roger, Rodolphe. Les textes de Mayerling, BoD, 2020. En version papier ou ebook.

Commande en ligne chez l'éditeur, sur des sites comme la Fnac, le Furet du nord, Decitre, Amazon, etc. ou via votre libraire (ISBN 978-2-322-24137-8)

In Deutschland : Amazon.de, Hugendubel (Portofrei), usw. 

mardi 21 mars 2023

Nouvelle exposition du Deutsches Theatermuseum à Munich : Le monde des représentations privées du roi Louis II

Photomontage du musée à partir d'une photo du roi Louis II 
prise par Franz Hanfstaengl vers 1876

 Le monde des représentations privées du roi Louis II

19.4. - 30.7.2023

Entre 1872 et 1885, plus de 200 représentations de théâtre, d'opéra et de ballet ont eu lieu à Munich au Théâtre de la Résidence et au Théâtre National, en exclusivité pour le roi Louis II, ce que l'on appelle les représentations privées (Separatvorstellungen). Elles offraient au monarque la possibilité de s'évader de son quotidien dans des mondes plus idéaux. Il se plongeait dans des représentations de rêve, se laissait emporter dans des scénarios exotiques et fabuleux et échappait à la réalité pendant quelques instants.

L'exposition du Deutsches Theatermuseum présente des maquettes de décors, des esquisses de décors et de costumes, des photographies de certaines scènes et des personnages que Louis II avait fait réaliser de manière très somptueuse. Ce sont des témoignages durables de sa passion éphémère. Des livres originaux des textes et des mises en scène donnent un aperçu du 'programme royal' des mondes de contes de fées ou  idéalisés. Ces objets, dont certains sont présentés pour la première fois au public, illustrent les exigences perfectionnistes de Louis II en matière de décor, d'acteurs et de technique scénique de pointe pour ses représentations exclusives - et permettent de comprendre les stratégies royales de contrôle et de maîtrise de la réalité.
 
Source du texte : traduction du texte de presse du Deutsches Theatermuseum

Musée allemand du théâtre
Galeriestr. 4a (Hofgartenarkaden)
D - 80539 Munich



Projet de scène d'Angelo II Quaglio, Grande salle du palais de Justinien pour la représentation séparée de l'opéra "THEODORA" (Massenet /Sardou) présentée en 1885 au Hof- und Nationaltheater de Munich, Deutsches Theatermuseum de Munich

Neue Ausstellung des Deutschen Theatermuseums : Die Welt der exklusiven Aufführungen von König Ludwig II.

 „In meiner Vorstellung. Die Welt der exklusiven Aufführungen von König Ludwig II.“

19.4. – 30.7.2023

Zwischen 1872 und 1885 fanden in München über 200 Schauspiel-, Opern- und Ballettvorstellungen im Residenz- und Nationaltheater ganz exklusiv für König Ludwig II. statt, die so genannten Separatvorstellungen. Sie boten dem Monarchen die Möglichkeit, seinem Alltag in idealere Welten zu entfliehen. Er tauchte ein in Wunschvorstellungen, ließ sich in exotische und sagenhafte Szenarien entführen und entging der Realität für ein paar Augenblicke.

In einer Kabinettausstellung zeigt das Deutsche Theatermuseum Schaumodelle, Bühnen- und Kostümentwürfe, Fotografien einzelner Aufführungsmomente und Rollenbilder, die Ludwig II. überaus prachtvoll herstellen ließ. Sie sind bleibende Zeugnisse seiner ephemeren Leidenschaft. Originale Text- und Regiebücher geben Einblicke in das ‚königliche Programm‘ der wiederkehrenden märchenhaften oder idealisierten absolutistischen Welten. Die Objekte, die teils erstmalig der Öffentlichkeit präsentiert werden, zeigen den perfektionistischen Anspruch Ludwigs II. an Ausstattung, Darsteller und die neueste Bühnentechnik seiner exklusiven Vorstellungen – und ermöglichen ein Nachspüren dieser königlichen Bewältigungs- und Überwältigungsstrategien.

 

Text/Bilder-Quelle : Deutsches Theatermuseum

Deutsches Theatermuseum
Galeriestr. 4a (Hofgartenarkaden)
D - 80539 München


Bühnenentwurf von Angelo II. Quaglio, Große Halle im Palast des Justinian zu der 1885 im Münchner Hof- und Nationaltheater gezeigten Separatvorstellung der Oper „THEODORA“ (Massenet /Sardou), 
Deutsches Theatermuseum München


Mittenwald 1700, ein Gemälde von Valentin Gappnigg

 


Mittenwald 1700 auf einem Gemälde im Fürstengang Freising
Valentin Gappnigg (1661/62-1736)



Text unter dem Bild

Hochfürstliche Herrschafft Mittenwaldt
1.Pfarrkirchen S:Peter+Paull
2.S:Nicolay Gottshaus
3.H:Beneficiat und Spitall
4.das Rathaus
5.die Lendt und Lendtstadl
6.der Isser Stromb
7.der Lainpach
8.der Carwendelberg
9.der Keysser Pass Scharniz
1700

Valentin Gappnigg (* 1661/62 in der Steiermark; † 1736) war ein österreichischer Maler. Gappnigg kam 1698 nach Freising, nachdem ihn der Fürstbischof Johann Franz Eckher von Kapfing und Liechteneck beauftragt hatte, zur Ausschmückung des Fürstenganges seiner Residenz, Gemälde von den Besitzungen des Hochstiftes Freising anzufertigen. Insgesamt entstanden bis 1702 32 Gemälde. (Quelle : Wikipedia)

lundi 20 mars 2023

Luigi Lucheni, lo hanno suicidato! Un articolo anarchista della Cronoca sovversiva / Luigi Lucheni, ce héros... pour la presse anarchiste

Si e' suicidato, — dicono !
Il s'est suicidé, — qu'ils disent !

 [Traduction en français après l'original italien]

Avviso preliminare 

Il seguente articolo è tratto dalla Cronaca sovversiva, un giornale anarchico in lingua italiana pubblicato negli Stati Uniti da Luigi Galleani dal 1903 fino al luglio 1918, quando fu messo al bando. Il giornale fu fondato da Luigi Galleani il 6 giugno 1903 a Barre, nel Vermont. La sua tiratura non superò mai le 5.000 copie, ma la sua influenza tra i lavoratori italiani immigrati fu molto importante. I temi trattati dal giornale spaziavano dall'anticlericalismo all'antimilitarismo, dal libero amore alla propaganda fattuale e alla rivoluzione sociale. Il principale illustratore era Carlo Abate, uno scultore milanese emigrato negli Stati Uniti nel 1896. Durante la fuga di Galleani a causa del suo attivismo anarchico, Abate apparve per un certo periodo anche come redattore.

L'articolo fu pubblicato in occasione della morte in carcere di Luigi Lucheni, che le autorità svizzere presentarono come un suicidio. L'imperatrice viene presentata come un parassita da eliminare e il regicidio come un dovere, non un crimine.

L'articolo è importante come documento storico e va aggiunto alla documentazione degli attacchi antimonarchici che hanno sconvolto la mappa dell'Europa e gli equilibri di potere tra la fine del XIX e l'inizio del XX secolo.  Ma è virulento come gli scritti rivoluzionari della fine del XVIII secolo. Questa virulenza rischia di offendere la sensibilità di coloro che venerano l'imperatrice e la famiglia imperiale. In questo caso, forse è meglio ignorare l'articolo e non proseguire nella lettura di questo documento.

Va ricordato che alcuni monarchi non hanno esitato a contattare i circoli anarchici. È il caso della stessa sorella dell'imperatrice, l'ex regina di Napoli, che si dice abbia addirittura finanziato alcuni di loro.

Lo hanno.... suicidato! [traduction française ci-après]

Un telegramma da Ginevra annuncia che Luigi Lucheni, l'esecutore dell'imperatrice Elisabetta d'Austria, si è suicidato nel carcere del Vescovado, in seguito ad un eccesso di pazzia.
Si e' suicidato, - dicono. È la solita scusa. Pochi anni or sono dissero che Bresci* si era suicidato, oggi dicono che si è suicidato Lucheni. La realtà è che tanto l'uno che l'altro sono stati assassinati per ordini venuti dall'alto, per desiderio espresso dalle case regnanti o imperanti. I coronati non sanno essere clementi verso i ribelli ridotti all'impotenza, non sanno perdonare a coloro che, in un' ora di coraggio sublime, hanno osato guardarli in faccia ed abbatterli, gettando la propria vita per la redenzione umana, sfidando la collera interessata dei valletti, degli scherrani del potere dominante e delle folle incretinite.
Gloria sia a questi grandi assassinati. Fra i regicidi moderni, Luigi Lucheni, fu certo il più bestemmiato. Per avere egli levata la mano sopra la femmina di Francesco Giuseppe, tutte le penne vendute s'intinsero nel fiele più nero per gettargli adosso l'anatema, per dannarlo presso il volgo, e non tutte le penne rivoluzionarie, anarchiche, furono pronte a difenderlo. Fu Viltà.
Ha ucciso una donna, — si disse, — ha ucciso una donna che non s'ingeriva delle cose del governo, che trascinava di terra in terra una vita affranta dal dolore per la tragica perdita del figlio Rodolfo, il principe ereditario. Per la morte di un sozzo depravato, — aggiungiamo noi, — che faceva la vita fra l'orgia e il bordello dorato, ucciso mentre metteva a nudo il seno ed altro in cospetto degli amici e cortigiani suoi, della sua amante la baronessa Vexeira.
E la musa che sa prostituirsi ai potenti, cantò inni e carmi in onore della donna soppressa.
Quanta abbiezione ! Oggi ancora, dopo dodici anni dalla scomparsa di Elisabetta, dando notizia della morte del giustiziere, i giornali ben pensanti, trovano modo di intrecciare lauri in ricordo della dama imperiale.
Era una donna, — dicono. No, era un' imperatrice, — rispondiamo, — quindi un parassita, ed era logico fosse soppressa, era innocente degli atti del marito, — dicono ancora. No, — rispondiamo nuovamente, — un' imperatrice non può essere innocente ; cingendo la corona imperiale s'era assunta una funzione da compiere, una funzione che la poneva al di fuori del consorzio umano.
Del resto, domandiamo : che cosa fece, la donna compianta dalla vallettaglia, per salvare la testa di Guglielmo Oberdan** dalla forca? Non c'erano allora migliaia di donne che reclamavano la grazia per il generoso triestino ? Non c'era una madre amorosa che piangeva la perdita del miglior frutto del suo seno?
Ah, rispettate il dolore delle madri, — cantano i gazzettieri venduti. Sì, ma si ricordano delle madri solo quando queste sono poste in alto nella gerarchia sociale. Le madri del popolo le ignorano, i ruffiani. Non sono madri quelle che piangono la morte della gioventù migliore nelle guerre, nelle officine, nelle glebe ? non sono madri quelle che si vedono parpire i figli per essere mandati a viziarsi nelle caserme ? non sono madri quelle che si vedono partire lontano i figli alla ricerca di un pane meno incerto? Perchè, o gazzettieri ignobili, non piangete anche quelle ?
Ebbene, piangano pure, i parassiti, la scomparsa dei loro, Noi non sappiamo piangere, ma sappiamo ricordare. Così, oggi, alla morte di Luigi Lucheni, sappiamo ricordare che egli fu uno di coloro che seppero sacrificare la propria vita per la causa dell'umanità, uno di coloro che nel gran giorno della vendetta sociale dovremo vendicare.
Egli fu un eroe nostro, e non lo dimenticheremo. 
Corrado.
in Cronaca sovversiva***. (Barre, Vermont, USA, 1903-1920) , October 29, 1910



Traduction française

Avertissement préliminaire

L'article qui suit provient de la Cronaca sovversiva (fr. ; La chronique subversive), un journal anarchiste en langue italienne, publié aux États-Unis par Luigi Galleani de 1903 à juillet 1918, date à laquelle il fut interdit. Le journal fut fondé par Luigi Galleani le 6 juin 1903 à Barre, dans le Vermont. Son tirage n'a jamais dépassé les 5000 exemplaires, mais son influence auprès des travailleurs immigrés italiens a été très importante. Les sujets traités par le journal allaient de l'anticléricalisme à l'antimilitarisme, en passant par l'amour libre, la propagande et la révolution sociale. Le principal illustrateur était Carlo Abate, un sculpteur milanais qui avait émigré aux États-Unis en 1896. Pendant la fuite de Galleani en raison de son activisme anarchiste, Abate occupa pendant un certain temps le poste de rédacteur en chef.

L'article fut publié à l'occasion de la mort de Luigi Lucheni en prison que les autorités helvétiques présentèrent comme un suicide, ce que conteste avec virulence le quotidien qui célèbre l'assassin de l'impératrice Elisabeth d'Autriche comme un héros. L'impératrice est présentée comme un parasite qu'il s'agissait d'éliminer et le régicide comme un droit et non comme un crime.

Cet article a son importance en tant que document historique, et est à verser au dossier de l'histoire des attentats antimonarchistes qui bouleversèrent la carte de l'Europe et l'équilibre des pouvoirs à la fin du 19e et au début du 20e siècle.  L'article est virulent comme l'étaient les écrits révolutionnaires de la fin du 18e siècle. Cette virulence est à même de blesser la sensibilité des personnes qui vénèrent l'impératrice et la famille impériale. Dans ce cas il est sans doute préférable de passer outre et de ne pas aborder la lecture du document.

Rappelons que certains monarques n'hésitèrent pas à contacter les milieux anarchistes. Ainsi de la propre soeur de l'impératrice, l'ex-reine de Naples dont on peut lire qu'elle alla même jusqu'à financer certains d'entre eux.

Ils l'ont... suicidé !

Un télégramme de Genève annonce que Luigi Lucheni, l'homme qui a exécuté l'impératrice Elisabeth d'Autriche, s'est suicidé dans la prison de l'évêché, suite à un excès de folie.
Il s'est suicidé", disent-ils. C'est l'excuse habituelle. Il y a quelques années, on disait que Bresci * s'était suicidé, aujourd'hui on dit que Lucheni s'est suicidé. La réalité est que l'un et l'autre ont été assassinés par des ordres venus d'en haut, par la volonté expresse des maisons dirigeantes ou régnantes. Les têtes couronnées ne savent pas être indulgentes envers les rebelles réduits à l'impuissance, elles ne savent pas pardonner à ceux qui, dans une heure de courage sublime, ont osé les regarder en face et les frapper, donnant leur vie pour la rédemption humaine, défiant la colère intéressée des valets, des scélérats du pouvoir en place et des foules incrédules.
Gloire à ces grands assassins. Parmi les régicides modernes, Luigi Lucheni est certainement le plus blasphémé. Pour avoir levé la main sur la femelle de François-Joseph, toutes les plumes vendues ont trempé dans le fiel le plus noir pour jeter l'anathème sur lui, pour le damner à la foule vulgaire, et toutes les plumes révolutionnaires, anarchistes, n'étaient pas prêtes à le défendre. Ce fut de la couardise.
Il a tué une femme, disait-on, il a tué une femme qui ne se mêlait pas des affaires du gouvernement, qui traînait de pays en pays une vie accablée par la perte tragique de son fils Rodolphe, le prince héritier. Par la mort d'un sale dépravé, ajoutons-nous, qui menait une vie entre orgie et bordel doré, assassiné alors qu'il dénudait les seins et plus encore  de sa maîtresse la baronne Vexeira, en présence de ses amis et courtisans.
Et la muse, qui sait se prostituer aux puissants, a chanté des hymnes et des chants l'en l'honneur de la femme supprimée.
Quelle abjection ! Aujourd'hui encore, douze ans après la disparition d'Elisabeth, alors qu'ils annoncent la mort du bourreau, les journaux bien pensants trouvent le moyen de tresser des lauriers à la mémoire de la dame impériale.
C'était une femme, — disent-ils. Non, c'était une impératrice, —répondons-nous, donc un parasite, et il était logique qu'elle fût supprimée ; elle était innocente des actes de son mari, — répètent-ils. Non, —répondons-nous encore, — une impératrice ne peut être innocente ; en portant la couronne impériale, elle a assumé une fonction à remplir, une fonction qui la place en dehors de la société humaine.
Après tout, demandons-nous : qu'a fait la femme pleurée par la valetaille pour sauver la tête de Wilhelm Oberdan** de la potence ? N'y avait-il pas alors des milliers de femmes qui demandaient la clémence pour l'homme généreux de Trieste ? N'y avait-il pas une mère aimante qui pleurait la perte du meilleur fruit de ses entrailles ?
Ah, respectez le chagrin des mères, chantent ces vendus de journalistes. Oui, mais ils ne se souviennent des mères que lorsqu'elles sont placées haut dans la hiérarchie sociale. Ces pandores ignorent les mères du peuple. Les mères ne sont-elles pas celles qui pleurent la mort de la meilleure des jeunesses dans les guerres, dans les ateliers, dans la glèbe ? Les mères ne sont-elles pas celles qui voient leurs fils envoyés se faire bichonner dans les casernes ? Les mères ne sont-elles pas celles qui voient leurs fils partir au loin à la recherche d'un pain moins incertain ? Pourquoi, journalistes ignobles , ne pleurez-vous pas pour eux aussi ?
Eh bien, qu'ils se lamentent, ces parasites, sur le décès des leurs, Nous ne savons pas pleurer, mais nous savons comment nous souvenir. Ainsi, aujourd'hui, à la mort de Luigi Lucheni, nous savons nous souvenir qu'il était l'un de ceux qui ont su sacrifier leur vie pour la cause de l'humanité, l'un de ceux qu'au grand jour de la vengeance sociale nous devrons venger.
Il était notre héros, et nous ne l'oublierons pas. 
Corrado