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vendredi 31 décembre 2010

Access to dance: A Mary Wigman Dance evening à la Muffathalle les 13 et 14 janvier

Dans le cadre d' Access to dance, le choréographe Fabián Barba présente les 13 et 14 janvier à la Muffathalle son spectacle A Mary Wigman Dance Evening.

Ce spectacle évoque le type de production que les années 30 appréciaient tant. A cette époque, Mary Wigman traversa l'Atlantique pour présenter son travail complètement novateur en Amérique. Sa tournée solo, qui l'avait conduite jusqu'en Equateur, influence encore aujourd'hui le monde de la danse équatorien. Le choréographe et danseur Fabiàn Barba est fasciné par le travail qu'a accompli Wigman et l'évoque dans un spectacle que l'on pourra découvrir au cours de ces deux soirées munichoises.

Muffathalle, 13 et 14. Janvierr 2011 à 20H30.
Introduction au spectacle: Muffatwerk à 19H45 . Discusssion avec le public après la représentation du 14.

Tickets: München Ticket: Tel 089/ 54 81 81 81, www.muenchenticket.de
€ 12,50 / réduit € 7,50 plus taxe de réservation.
A la caisse: € 16,- / réduit € 11,-

ACCESS TO DANCE Saison-Abo: 5 représentations à € 48,- /€ 35,- réduit.
Infos et réservations :JOINT ADVENTURES, Tel 089/ 1 89 31 37-0, www.jointadventures.net

mardi 28 décembre 2010

Fidelio à l'opéra de Munich: apologie de Calixto Bieito

La réputation sulfureuse des mises en scène de Calixto Bieito (photo Thilo Schulz) l'a précédé et un certain public munichois avait déjà fait des réserves de huées avant même le spectacle. Et ceux-là qui n'attendaient que cela ont pu trouver ce qu'ils attendaient: du sang, du sans-gêne et du sexe. Jaquino viole Marceline, Rocco vide de force de l'alcool dans la gorge de Florestan, Don Fernando travesti en Joker batmanesque flingue Florestan...
Mais il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, ce qui est dommage à l'opéra. La lecture que donne Bieito de Fidelio est sans doute plus complexe que ce que proposait le livret original, mais ne le dénature pas. Elle l'enrichit. On connaît l'histoire: Florestan, un espagnol injustement condamné par un tyran est incarcéré et va être mis à mort. Son épouse, Léonore, se travestit en homme pour infiltrer la prison et essayer de libérer son mari. L'opéra de Beethoven dénonce l'arbitraire et magnifie l'amour conjugal. L'histoire est inspirée d'un fait divers qui a eu lieu à Tours pendant la Terreur. Beethoven est épris des idéaux de justice, de liberté et de fraternité. Un bon Ministre, Don Fernando, finira par libérer Florestan. En intrigue secondaire, la fille du geôlier, Marzelline, dont est épris le gardien Jaquino, tombe amoureuse de Léonore déguisée en Fidelio. A l'origine, il s'agit donc d'un drame de l'enfermement qui se conclut de manière morale exemplaire: la justice finit par être rendue aux bons et les méchants sont condamnés, à la noirceur morale du tyran s'oppose le courage d'une femme qui n'hésite pas à risquer sa vie pour sauver son amour, un triomphe de la pureté et une parfaite dichotomie morale.
Bieito a relu le drame en dynamisant la thématique de l'enfermement: à l'incarcération inique il ajoute l'enfermement psychique que les humains s'imposent à eux-mêmes. Nous sommes tous des enfermés, notre égoïsme, nos désirs de possession, que nous appelons de l'amour, et de pouvoir, créent les parois de nos prisons, et nous finissons enfermés sans qu'aucune communication soit possible. Les humains se heurtent aux parois de verre d'un gigantesque labyrinthe, et lorsqu'ils se croisent, c'est pour exercer leur violence. La prison de Bieito devient tout à la fois un château à la Kafka ou un labyrinthe à la Escher que rendent magistralement les décors de Rebecca Ringst et le magnifique travail des lumières de Reinhard Traub. Un labyrinthe dans lequel viennent se perdre les figurants-acrobates qui partent à l'assaut d'une Bastille qui semble imprenable. Toutes les dimensions de l'espace scénique sont occupées: les acrobates deviennent des poupées désarticulées par une machine qui les broie net et se contorsionnent dans les airs, des musiciens encagés descendent du cintre, le décor-labyrinthe vertical d'acier, de verre et de lumière finit par être abattu sur la scène pour figurer le labyrinthe horizontal d'un palais des glaces où l'on ne peut faire rien d'autre que se heurter à des parois sans jamais trouver la sortie.
Le pouvoir, qui chez Beethoven finissait par faire triompher la justice, est à l'image de certains de nos chefs d'état contemporains travestis en des clowns soi-disant démocrates dont il faut être aveugle pour être dupe. Don Fernando devient le Joker du film Batmann, un clown fantasque et cynique qui rend une justice de pacotille et use des lumières de la scène, ou des medias, pour attirer l'attention sur sa dangereuse personne. Bieito stigmatise aussi l'arbitraire de ces dirigeants qui créent des lois qui les protègent ou parviennent à incarcérer des opposants au mépris de toute justice. L'actualité récente en fourmille, hélas.
Ainsi Bieito nous met-il à nu en nous offrant le miroir sinistre du labyrinthe de nos folies et de nos enfermements. Le refus du miroir se traduit par les huées. Un instant significatif de la mise en scène a d'ailleurs créé la consternation: à la fin de l'opéra, Fidelio se dévoile comme Léonore et l'innocence de Florestan va être proclamée. Bieito fait se déshabiller les chanteurs qui vont quitter leurs vêtements: Léonore se dépouille sur scène de ses vêtements d'homme et Florestan de son costume de prisonnier. Un moment, ces héros apparaissent dans leur plus grande fragilité, en petites culottes, avant de revêtir des habits bourgeois. C'est précisément ces aspects de nous-mêmes que nous ne voulons jamai s montrer. Nouvelles huées du public qui a lui aussi ce soir revêtu ses habits de fête. Il y avait bien sûr du Bunuel dans ce petit morceau de choix, on ne peut s'empêcher de repenser à la scène de la défécation en commun des protagonistes des Charmes discrets de la bourgeoisie. Mais Bieito comme Borgès et Bunuel sont des provocateurs, ce n'est sans doute pas par goût du scandale, ce sont des provocations qui nous interrogent et, à l'instar du Fidelio de Beethoven, nous purifient et nous invitent à l'élévation morale.
Un quidam a cru bon d'interrompre la musique pour crier Mais arrêtez donc votre théâtre! Mais l'opéra, c'est justement cela, un spectacle total aux effets cathartiques certains.

Calixto Bieito n'a pas en tout cas pas laissé le public indifférent, et à côté des huées, a suscité des applaudissements nourris. Ce qui ne fut pas le cas de la direction musicale de Daniele Gatti, qui a fait une large unanimité contre elle. Là encore un certain public munichois se croit faiseur de roi, on se serait cru au Colisée avec les dos tournés au chef d'orchestre comme autant de pouces baissés. Ce manque de respect pour le travail des artistes, quelle que soit l'appréciation que l'on en ait, ne fait que confirmer et renforcer la lecture et le décodage de Bieito.
Le spectacle affiche complet pour la saison, mais on pourra trouver des places pour voir cette production cet été au Bayerische Staatsoper, les 4 et 8 juillet, cette fois sous la baguette du maestro Fabio Luisi.


Trailer

mardi 21 décembre 2010

Grande expo Louis II de Bavière au château de Herrenchiemsee

La Bavière va remettre le plus fameux de ses monarques en scène: une grande exposition sera organisée à partir du 14 mai 2011 au niveau du Land à l'occasion du 125ème anniversaire du décès du Roi Louis II. Le clou de l'exposition sera l'ouverture au public de l'aile Nord du château de Herrenchiemsee.

Le Roi Louis II, dont on sait que de son vivant il avait asséché les finances de la Bavière, tant il avait des projets grandioses et dispendieux, s'est avéré à long terme un bon investissement pour le pays. Son château de Neuschwanstein attire pas moins de 1,2 million de visiteurs par an.

L'exposition a été conçue comme un drame théâtral, ce qui convient bien à l'évocation d'un roi qui a vécu lui-même une vie théâtralisée et était grand amateur d'opéra. Le décor en est magnifique: le château d'Herrenchiemsee, que le Roi avait fait construire à partir de 1878 et qui devait témoigner de la grandeur de sa monarchie. L'influence versaillaise est manifeste. Pour la première fois depuis sa construction, les parties inachevées du château seront ouvertes à la visite du public.
On pourra y suivre l'évolution de ce prince: confiné dans le luxe de la Cour, il ne connaissait pas grand chose du monde lorsque la mort de son père, le Roi Maximilien II le porta sur le trône alors qu'il avait à peine 18 ans. Arrive rapidement le temps des guerres qui vont affaiblir la Bavière et la mettre sous la coupe de la Prusse. L'exposition montrera ensuite comment ce Roi s'échappera des catastrophes politiques en créant un monde de fantaisie inspiré du Moyen Age et de la glorieuse histoire des Bourbons. La fin de l'exposition sera consacrée à la mise à l'écart de ce roi qui a ruiné son pays, au drame de son homosexualité et à sa mort entourée de mystère. Pour se terminer sur l'évocation de la création du mythe Louis II, qui devait s'avérer si lucratif pour le pays.
Renseignements pratiques: cliquer ici

lundi 20 décembre 2010

Opéra: Fidelio en direct le 21 décembre sur Bayerische Rundfunk-Klassik

L'Opéra de Munich met en scène une nouvelle production de FIDELIO, le seul opéra que Beethoven ait achevé. La première a lieu demain, et il n'y a plus un billet à trouver pour aucune des représentations, c'est complet. Une des raisons en est sans doute que Jonas Kaufmann (àgauche) y interprète Florestan, le grand rôle masculin. Et quand Kaufmann paraît, le Tout-Munich accourt et s'arrache les billets. La réputation du ténor est justifiée, on a pu l'apprécier encore l'été dernier tant à Munich qu'à Bayreuth, au Staatsoper dans Lohengrin et dans Tosca, qui fut l'événement des derniers Opernfestspiele, le festival d'opéra d'été de Munich, qui a lieu au mois de juillet. La soprano Anja Kampe, qui interprète Léonore, lui donnera la réplique.

Si vous n'avez pu acquérir le précieux sésame pour la première de demain soir, vous pourrez la suivre en direct sur l'excellente radio de musique classique bavaroise, la BR-Klassik, qui retransmettra l'opéra en direct.

On s'attend à une mise en scène surprenante, -un choc soigneusement annoncé-, puisqu'elle a été confiée au metteur en scène catalan Calixto Bieito qui a déjà défrayé la chronique par la radicalité de ses tableaux sanglants. Il fait ses débuts au Théâtre National avec Fidelio. C'est Daniele Gatti qui dirigera l'orchestre. Le chef est connu du public bavarois pour sa direction de Parsifal au festival de Bayreuth ou d'Aïda à l'Opéra de Munich. Il est régulièrement invité par l'orchestre philarmonique au Gasteig et par l'orchestre symphonique de la Bayerische Rundfunk.
Ce mardi 21 décembre à 19H en direct de l'opéra. Plus d'infos: cliquer ici
Distribution
Don Fernando - Steven Humes
Don Pizarro - Wolfgang Koch
Florestan - Jonas Kaufmann
Leonore - Anja Kampe
Rocco - Franz-Josef Selig
Marzelline - Laura Tatulescu
Jaquino - Jussi Myllys

Choeurs et orchestre du Bayerische Staatsoper sous la direction de Daniele Gatti.

dimanche 19 décembre 2010

Sports de glisse sur le canal de Nymphenburg : curling et patinage

La promenade est charmante le long du canal de Nymphenburg gelé et enneigé. On peut s'y essayer au patinage, faire trois passes de hockey sur glace ou rivaliser d'adresse au curling. En prime la vue sur les bâtisses du château rococco de Nymphenburg. On pense immanquablement aux paysages d'hiver de Brueghel qui fut le premier à représenter le jeu du curling, même si les Ecossais en revendiquent l'invention au 16 ème siècle.
Près de 40 pistes de curling sont préparées, on peut louer le matériel pour s'exercer à cette pétanque des glaces dans une baraque située tout à la fin du canal, sur la gauche , vers le château , là où le canal s'élargit pour devenir lac. On peut aussi y louer des patins à glace et s'acquitter du droit d'entrée.

Il faut compter 2,50 par personne pour la location d'une pierre de curling, ou encore la même somme pour la location de patins à glace. A quoi il faut ajouter 2,50 euros pour pouvoir patiner sur un petit espace de patinage pas trop bien préparé, faute d'équipements performants. Cela sent l'amateurisme bon enfant, mais les Munichois et leurs enfants se plaisent aux jours de grand gel, quand l'épaisseur de la glace est suffisante.

Plus d'infos sur le curling: cliquer ici
Plus d'infos sur les ports de glisse au canal de Nymphenburg: cliquer ici et ici . Les photos proviennent de ces deux sites.










dimanche 5 décembre 2010

Hansel et Gretel, un conte pour Noël

Le conte de fées écrit par les frères Grimm est souvent représenté autour des fêtes de Noël. Cette année à Munich, le Théâtre National reprend sa production de l'opéra de Humperdinck et le Münchner Theater für Kinder en donne une version théâtrale adaptée à son jeune public .
Noël est aussi une bonne occasion pour lire le conte aux enfants: la maison de la sorcière cannibale est faite de pains d'épices et de lebkuchen, un peu ce que l'on voit sur les marchés de Noël munichois.

L'opéra
Engelbert Humperdinck a composé sept opéras, mais seul Haensel et Gretel, inspiré du conte des frères Grimm, créé à Weimar juste avant la Noël 1893, a connu un certain succès. Il est régulièrement joué en Allemagne au moment des fêtes de Noël.

Humperdinck a profité des leçons de Richard Wagner dont il a été l'assistant avec qui il collabore en tant qu’assistant. L'orchestration d'Haensel et Gretel rappelle certaines pages de Parsifal ou du Crépuscule des dieux. A l'instar de Wagner, Humperdinck a le sens du leitmotiv. Il recourt aussi à l'intégration de chants populaires traditionnels.
La production actuelle du Bayerische Staatsoper allie les qualités artistiques de haut niveau auxquelles cette maison a heureusement habitué son public à une lisibilité parfaite de l'action, ce qui, dans le cas qui nous occupe, convient bien à un public jeune ou très jeune: la mise en scène et les décors offrent des repères coutumiers aux enfants et servent le déroulement de l'action sans les désorienter, la machine mise en place entretient le rêve, avec quelques moments particulièrement réussis comme le ballet des 14 anges protecteurs, le vol aérien de la sorcière, sa crémation ou la résurrection des myriades d'enfants que l'horrible cannibale avait engraissés avant de les déguster . La sorcière est une vraie sorcière qui vole dans les airs grâce à son balai magique et des flammes de théâtre tout aussi vraies jaillissent de la cheminée du four dans lequel elle a été précipitée. La musique d'Humperdinck recourt souvent à la mélodie populaire et c'est là un art bien assimilable pour de jeunes oreilles.

Au théâtre pour enfants de Munich

Une version théâtrale du même conte sera jouée au théâtre pour enfants de Munich à plusieurs reprises autour des fêtes de fin d'année. Elle est destinée à un public d'enfants à partir de 4 ans. Le théâtre est situé Dachauerstrasse 46, dans Maxvorstatd. Représentations les 24 et 25 décembre, le 31 décembre et les 8 et 9 janvier. A des heures qui conviennent au public enfantin, dont des matinées.

Le texte du conte

Hansel et Gretel, un conte des Frères Grimm

A l'orée d'une grande forêt vivaient un pauvre bûcheron, sa femme et ses deux enfants. Le garçon s'appelait Hansel et la fille Grethel. La famille ne mangeait guère. Une année que la famine régnait dans le pays et que le pain lui-même vint à manquer, le bûcheron ruminait des idées noires, une nuit, dans son lit et remâchait ses soucis. Il dit à sa femme
- Qu'allons-nous devenir ? Comment nourrir nos pauvres enfants, quand nous n'avons plus rien pour nous-mêmes ?
- Eh bien, mon homme, dit la femme, sais-tu ce que nous allons faire ? Dès l'aube, nous conduirons les enfants au plus profond de la forêt nous leur allumerons un feu et leur donnerons à chacun un petit morceau de pain. Puis nous irons à notre travail et les laisserons seuls. Ils ne retrouveront plus leur chemin et nous en serons débarrassés.
- Non, femme, dit le bûcheron. je ne ferai pas cela ! Comment pourrais-je me résoudre à laisser nos enfants tout seuls dans la forêt ! Les bêtes sauvages ne tarderaient pas à les dévorer.
- Oh ! fou, rétorqua-t-elle, tu préfères donc que nous mourions de faim tous les quatre ? Alors, il ne te reste qu'à raboter les planches de nos cercueils.
Elle n'eut de cesse qu'il n'acceptât ce qu'elle proposait.
- Mais j'ai quand même pitié de ces pauvres enfants, dit le bûcheron.
Les deux petits n'avaient pas pu s'endormir tant ils avaient faim. Ils avaient entendu ce que la marâtre disait à leur père. Grethel pleura des larmes amères et dit à son frère :
- C'en est fait de nous
- Du calme, Grethel, dit Hansel. Ne t'en fais pas ; Je trouverai un moyen de nous en tirer.
Quand les parents furent endormis, il se leva, enfila ses habits, ouvrit la chatière et se glissa dehors. La lune brillait dans le ciel et les graviers blancs, devant la maison, étincelaient comme des diamants. Hansel se pencha et en mit dans ses poches autant qu'il put. Puis il rentra dans la maison et dit à Grethel :
- Aie confiance, chère petite soeur, et dors tranquille. Dieu ne nous abandonnera pas.
Et lui-même se recoucha.
Quand vint le jour, avant même que le soleil ne se levât, la femme réveilla les deux enfants :
- Debout, paresseux ! Nous allons aller dans la forêt pour y chercher du bois. Elle leur donna un morceau de pain à chacun et dit :
- Voici pour le repas de midi ; ne mangez pas tout avant, car vous n'aurez rien d'autre.
Comme les poches de Hansel étaient pleines de cailloux, Grethel mit le pain dans son tablier. Puis, ils se mirent tous en route pour la forêt. Au bout de quelque temps, Hansel s'arrêta et regarda en direction de la maison. Et sans cesse, il répétait ce geste. Le père dit :
- Que regardes-tu, Hansel, et pourquoi restes-tu toujours en arrière ? Fais attention à toi et n'oublie pas de marcher !
- Ah ! père dit Hansel, Je regarde mon petit chat blanc qui est perché là-haut sur le toit et je lui dis au revoir.
La femme dit :
- Fou que tu es ! ce n'est pas le chaton, c'est un reflet de soleil sur la cheminée. Hansel, en réalité, n'avait pas vu le chat. Mais, à chaque arrêt, il prenait un caillou blanc dans sa poche et le jetait sur le chemin.
Quand ils furent arrivés au milieu de la forêt, le père dit :
- Maintenant, les enfants, ramassez du bois ! je vais allumer un feu pour que vous n'ayez pas froid.
Hansel et Grethel amassèrent des brindilles au sommet d'une petite colline. Quand on y eut mit le feu et qu'il eut bien pris, la femme dit :
- Couchez-vous auprès de lui, les enfants, et reposez-vous. Nous allons abattre du bois. Quand nous aurons fini, nous reviendrons vous chercher.
Hansel et Grethel s'assirent auprès du feu et quand vint l'heure du déjeuner, ils mangèrent leur morceau de pain. Ils entendaient retentir des coups de hache et pensaient que leur père était tout proche. Mais ce n'était pas la hache. C'était une branche que le bûcheron avait attachée à un arbre mort et que le vent faisait battre de-ci, de-là. Comme ils étaient assis là depuis des heures, les yeux finirent par leur tomber de fatigue et ils s'endormirent. Quand ils se réveillèrent, il faisait nuit noire. Grethel se mit à pleurer et dit :
- Comment ferons-nous pour sortir de la forêt ?
Hansel la consola
- Attends encore un peu, dit-il, jusqu'à ce que la lune soit levée. Alors, nous retrouverons notre chemin.
Quand la pleine lune brilla dans le ciel, il prit sa soeur par la main et suivit les petits cailloux blancs. Ils étincelaient comme des écus frais battus et indiquaient le chemin. Les enfants marchèrent toute la nuit et, quand le jour se leva, ils atteignirent la maison paternelle. Ils frappèrent à la porte. Lorsque la femme eut ouvert et quand elle vit que c'étaient Hansel et Grethel, elle dit :
- Méchants enfants ! pourquoi avez-vous dormi si longtemps dans la forêt ? Nous pensions que vous ne reviendriez jamais.
Leur père, lui, se réjouit, car il avait le coeur lourd de les avoir laissés seuls dans la forêt.
Peu de temps après, la misère régna de plus belle et les enfants entendirent ce que la marâtre disait, pendant la nuit, à son mari :
- Il ne nous reste plus rien à manger, une demi-miche seulement, et après, finie la chanson ! Il faut nous débarrasser des enfants ; nous les conduirons encore plus profond dans la forêt pour qu'ils ne puissent plus retrouver leur chemin ; il n'y a rien d'autre à faire.
Le père avait bien du chagrin. Il songeait - « Il vaudrait mieux partager la dernière bouchée avec les enfants. » Mais la femme ne voulut n'en entendre. Elle le gourmanda et lui fit mille reproches. Qui a dit « A » doit dire « B. »Comme il avait accepté une première fois, il dut consentir derechef.
Les enfants n'étaient pas encore endormis. Ils avaient tout entendu. Quand les parents furent plongés dans le sommeil, Hansel se leva avec l'intention d'aller ramasser des cailloux comme la fois précédente. Mais la marâtre avait verrouillé la porte et le garçon ne put sortir. Il consola cependant sa petite soeur :
- Ne pleure pas, Grethel, dors tranquille ; le bon Dieu nous aidera.
Tôt le matin, la marâtre fit lever les enfants. Elle leur donna un morceau de pain, plus petit encore que l'autre fois. Sur la route de la forêt, Hansel l'émietta dans sa poche ; il s'arrêtait souvent pour en jeter un peu sur le sol.
- Hansel, qu'as-tu à t'arrêter et à regarder autour de toi ? dit le père. Va ton chemin !
- Je regarde ma petite colombe, sur le toit, pour lui dire au revoir ! répondit Hansel.
- Fou ! dit la femme. Ce n'est pas la colombe, c'est le soleil qui se joue sur la cheminée.
Hansel, cependant, continuait à semer des miettes de pain le long du chemin.
La marâtre conduisit les enfants au fin fond de la forêt, plus loin qu'ils n'étaient jamais allés. On y refit un grand feu et la femme dit :
- Restez là, les enfants. Quand vous serez fatigués, vous pourrez dormir un peu nous allons couper du bois et, ce soir, quand nous aurons fini, nous viendrons vous chercher.
À midi, Grethel partagea son pain avec Hansel qui avait éparpillé le sien le long du chemin. Puis ils dormirent et la soirée passa sans que personne ne revînt auprès d'eux. Ils s'éveillèrent au milieu de la nuit, et Hansel consola sa petite soeur, disant :
- Attends que la lune se lève, Grethel, nous verrons les miettes de pain que j'ai jetées ; elles nous montreront le chemin de la maison.
Quand la lune se leva, ils se mirent en route. Mais de miettes, point. Les mille oiseaux des champs et des bois les avaient mangées. Les deux enfants marchèrent toute la nuit et le jour suivant, sans trouver à sortir de la forêt. Ils mouraient de faim, n'ayant à se mettre sous la dent que quelques baies sauvages. Ils étaient si fatigués que leurs jambes ne voulaient plus les porter. Ils se couchèrent au pied d'un arbre et s'endormirent.
Trois jours s'étaient déjà passés depuis qu'ils avaient quitté la maison paternelle. Ils continuaient à marcher, s'enfonçant toujours plus avant dans la forêt. Si personne n'allait venir à leur aide, ils ne tarderaient pas à mourir. À midi, ils virent un joli oiseau sur une branche, blanc comme neige. Il chantait si bien que les enfants s'arrêtèrent pour l'écouter. Quand il eut fini, il déploya ses ailes et vola devant eux. Ils le suivirent jusqu'à une petite maison sur le toit de laquelle le bel oiseau blanc se percha. Quand ils s'en furent approchés tout près, ils virent qu'elle était faite de pain et recouverte de gâteaux. Les fenêtres étaient en sucre. - Nous allons nous mettre au travail, dit Hansel, et faire un repas béni de Dieu. Je mangerai un morceau du toit ; ça a l'air d'être bon !
Hansel grimpa sur le toit et en arracha un petit morceau pour goûter. Grethel se mit à lécher les carreaux. On entendit alors une voix suave qui venait de la chambre

- Langue, langue lèche !
Qui donc ma maison lèche ?

Les enfants répondirent

- C'est le vent, c'est le vent.
Ce céleste enfant.

Et ils continuèrent à manger sans se laisser détourner de leur tâche. Hansel, qui trouvait le toit fort bon, en fit tomber un gros morceau par terre et Grethel découpa une vitre entière, s'assit sur le sol et se mit à manger. La porte, tout à coup, s'ouvrit et une femme, vieille comme les pierres, s'appuyant sur une canne, sortit de la maison. Hansel et Grethel eurent si peur qu'ils laissèrent tomber tout ce qu'ils tenaient dans leurs mains. La vieille secoua la tête et dit :
- Eh ! chers enfants, qui vous a conduits ici ? Entrez, venez chez moi ! Il ne vous sera fait aucun mal.
Elle les prit tous deux par la main et les fit entrer dans la maisonnette. Elle leur servit un bon repas, du lait et des beignets avec du sucre, des pommes et des noix. Elle prépara ensuite deux petits lits. Hansel et Grethel s'y couchèrent. Ils se croyaient au Paradis.
Mais l'amitié de la vieille n'était qu'apparente. En réalité, c'était une méchante sorcière à l'affût des enfants. Elle n'avait construit la maison de pain que pour les attirer. Quand elle en prenait un, elle le tuait, le faisait cuire et le mangeait. Pour elle, c'était alors jour de fête. La sorcière avait les yeux rouges et elle ne voyait pas très clair. Mais elle avait un instinct très sûr, comme les bêtes, et sentait venir de loin les êtres humains. Quand Hansel et Grethel s'étaient approchés de sa demeure, elle avait ri méchamment et dit d'une voix mielleuse :
- Ceux-là, je les tiens ! Il ne faudra pas qu'ils m'échappent !
À l'aube, avant que les enfants ne se soient éveillés, elle se leva. Quand elle les vit qui reposaient si gentiment, avec leurs bonnes joues toutes roses, elle murmura :
- Quel bon repas je vais faire !
Elle attrapa Hansel de sa main rêche, le conduisit dans une petite étable et l'y enferma au verrou. Il eut beau crier, cela ne lui servit à rien. La sorcière s'approcha ensuite de Grethel, la secoua pour la réveiller et s'écria :
- Debout, paresseuse ! Va chercher de l'eau et prépare quelque chose de bon à manger pour ton frère. Il est enfermé à l'étable et il faut qu'il engraisse. Quand il sera à point, je le mangerai.
Grethel se mit à pleurer, mais cela ne lui servit à rien. Elle fut obligée de faire ce que lui demandait l'ogresse. On prépara pour le pauvre Hansel les plats les plus délicats. Grethel, elle, n'eut droit qu'à des carapaces de crabes. Tous les matins, la vieille se glissait jusqu'à l'écurie et disait :
- Hansel, tends tes doigts, que je voie si tu es déjà assez gras.
Mais Hansel tendait un petit os et la sorcière, qui avait de mauvais yeux, ne s'en rendait pas compte. Elle croyait que c'était vraiment le doigt de Hansel et s'étonnait qu'il n'engraissât point. Quand quatre semaines furent passées, et que l'enfant était toujours aussi maigre, elle perdit patience et décida de ne pas attendre plus longtemps.
- Holà ! Grethel, cria-t-elle, dépêche-toi d'apporter de l'eau. Que Hansel soit gras ou maigre, c'est demain que je le tuerai et le mangerai.
Ah, comme elle pleurait, la pauvre petite, en charriant ses seaux d'eau, comme les larmes coulaient le long de ses joues !
- Dieu bon, aide-nous donc ! s'écria-t-elle. Si seulement les bêtes de la forêt nous avaient dévorés ! Au moins serions-nous morts ensemble !
- Cesse de te lamenter ! dit la vieille ; ça ne te servira à rien !
De bon matin, Grethel fut chargée de remplir la grande marmite d'eau et d'allumer le feu.
- Nous allons d'abord faire la pâte, dit la sorcière. J'ai déjà fait chauffer le four et préparé ce qu'il faut. Elle poussa la pauvre Grethel vers le four, d'où sortaient de grandes flammes.
- Faufile-toi dedans ! ordonna-t-elle, et vois s'il est assez chaud pour la cuisson. Elle avait l'intention de fermer le four quand la petite y serait pour la faire rôtir. Elle voulait la manger, elle aussi. Mais Grethel devina son projet et dit :
- Je ne sais comment faire , comment entre-t-on dans ce four ?
- Petite oie, dit la sorcière, l'ouverture est assez grande, vois, je pourrais y entrer moi-même.
Et elle y passa la tête. Alors Grethel la poussa vivement dans le four, claqua la porte et mit le verrou. La sorcière se mit à hurler épouvantablement. Mais Grethel s'en alla et cette épouvantable sorcière n'eut plus qu'à rôtir.
Grethel, elle, courut aussi vite qu'elle le pouvait chez Hansel. Elle ouvrit la petite étable et dit :
- Hansel, nous sommes libres ! La vieille sorcière est morte !
Hansel bondit hors de sa prison, aussi rapide qu'un oiseau dont on vient d'ouvrir la cage. Comme ils étaient heureux ! Comme ils se prirent par le cou, dansèrent et s'embrassèrent ! N'ayant plus rien à craindre, ils pénétrèrent dans la maison de la sorcière. Dans tous les coins, il y avait des caisses pleines de perles et de diamants.
- C'est encore mieux que mes petits cailloux ! dit Hansel en remplissant ses poches.
Et Grethel ajouta
- Moi aussi, je veux en rapporter à la maison !
Et elle en mit tant qu'elle put dans son tablier.
- Maintenant, il nous faut partir, dit Hansel, si nous voulons fuir cette forêt ensorcelée.
Au bout de quelques heures, ils arrivèrent sur les bords d'une grande rivière.
- Nous ne pourrons pas la traverser, dit Hansel, je ne vois ni passerelle ni pont.
- On n'y voit aucune barque non plus, dit Grethel. Mais voici un canard blanc. Si Je lui demande, il nous aidera à traverser.
Elle cria :

- Petit canard, petit canard,
Nous sommes Hansel et Grethel.
Il n'y a ni barque, ni gué, ni pont,
Fais-nous passer avant qu'il ne soit tard.

Le petit canard s'approcha et Hansel se mit à califourchon sur son dos. Il demanda à sa soeur de prendre place à côté de lui.
- Non, répondit-elle, ce serait trop lourd pour le canard. Nous traverserons l'un après l'autre.
La bonne petite bête les mena ainsi à bon port. Quand ils eurent donc passé l'eau sans dommage, ils s'aperçurent au bout de quelque temps que la forêt leur devenait de plus en plus familière. Finalement, ils virent au loin la maison de leur père. Ils se mirent à courir, se ruèrent dans la chambre de leurs parents et sautèrent au cou de leur père. L'homme n'avait plus eu une seule minute de bonheur depuis qu'il avait abandonné ses enfants dans la forêt. Sa femme était morte. Grethel secoua son tablier et les perles et les diamants roulèrent à travers la chambre. Hansel en sortit d'autres de ses poches, par poignées. C'en était fini des soucis. Ils vécurent heureux tous ensemble.

FIN



La version originale en allemand:

Hänsel und Gretel
Ein Märchen der Gebrüder Grimm -


Vor einem großen Walde wohnte ein armer Holzhacker mit seiner Frau und seinen zwei Kindern; das Bübchen hieß Hänsel und das Mädchen Gretel. Er hatte wenig zu beißen und zu brechen, und einmal, als große Teuerung ins Land kam, konnte er das tägliche Brot nicht mehr schaffen. Wie er sich nun abends im Bette Gedanken machte und sich vor Sorgen herumwälzte, seufzte er und sprach zu seiner Frau: “Was soll aus uns werden? Wie können wir unsere armen Kinder ernähren da wir für uns selbst nichts mehr haben?” - “Weißt du was, Mann,” antwortete die Frau, “wir wollen morgen in aller Frühe die Kinder hinaus in den Wald führen, wo er am dicksten ist. Da machen wir ihnen ein Feuer an und geben jedem noch ein Stückchen Brot, dann gehen wir an unsere Arbeit und lassen sie allein. Sie finden den Weg nicht wieder nach Haus, und wir sind sie los.” - “Nein, Frau,” sagte der Mann, “das tue ich nicht; wie sollt ich’s übers Herz bringen, meine Kinder im Walde allein zu lassen! Die wilden Tiere würden bald kommen und sie zerreißen.” - “Oh, du Narr,” sagte sie, “dann müssen wir alle viere Hungers sterben, du kannst nur die Bretter für die Särge hobeln,” und ließ ihm keine Ruhe, bis er einwilligte. “Aber die armen Kinder dauern mich doch,” sagte der Mann.

Die zwei Kinder hatten vor Hunger auch nicht einschlafen können und hatten gehört, was die Stiefmutter zum Vater gesagt hatte. Gretel weinte bittere Tränen und sprach zu Hänsel: “Nun ist’s um uns geschehen.” - “Still, Gretel,” sprach Hänsel, “gräme dich nicht, ich will uns schon helfen.” Und als die Alten eingeschlafen waren, stand er auf, zog sein Röcklein an, machte die Untertüre auf und schlich sich hinaus. Da schien der Mond ganz hell, und die weißen Kieselsteine, die vor dem Haus lagen, glänzten wie lauter Batzen. Hänsel bückte sich und steckte so viele in sein Rocktäschlein, als nur hinein wollten. Dann ging er wieder zurück, sprach zu Gretel: “Sei getrost, liebes Schwesterchen, und schlaf nur ruhig ein, Gott wird uns nicht verlassen,” und legte sich wieder in sein Bett.

Als der Tag anbrach, noch ehe die Sonne aufgegangen war, kam schon die Frau und weckte die beiden Kinder: “Steht auf, ihr Faulenzer, wir wollen in den Wald gehen und Holz holen.” Dann gab sie jedem ein Stückchen Brot und sprach: “Da habt ihr etwas für den Mittag, aber eßt’s nicht vorher auf, weiter kriegt ihr nichts.” Gretel nahm das Brot unter die Schürze, weil Hänsel die Steine in der Tasche hatte. Danach machten sie sich alle zusammen auf den Weg nach dem Wald. Als sie ein Weilchen gegangen waren, stand Hänsel still und guckte nach dem Haus zurück und tat das wieder und immer wieder. Der Vater sprach: “Hänsel, was guckst du da und bleibst zurück, hab acht und vergiß deine Beine nicht!” - “Ach, Vater,” sagte Hänsel, “ich sehe nach meinem weißen Kätzchen, das sitzt oben auf dem Dach und will mir Ade sagen.” Die Frau sprach: “Narr, das ist dein Kätzchen nicht, das ist die Morgensonne, die auf den Schornstein scheint.” Hänsel aber hatte nicht nach dem Kätzchen gesehen, sondern immer einen von den blanken Kieselsteinen aus seiner Tasche auf den Weg geworfen.

Als sie mitten in den Wald gekommen waren, sprach der Vater: “Nun sammelt Holz, ihr Kinder, ich will ein Feuer anmachen, damit ihr nicht friert.” Hänsel und Gretel trugen Reisig zusammen, einen kleinen Berg hoch. Das Reisig ward angezündet, und als die Flamme recht hoch brannte, sagte die Frau: “Nun legt euch ans Feuer, ihr Kinder, und ruht euch aus, wir gehen in den Wald und hauen Holz. Wenn wir fertig sind, kommen wir wieder und holen euch ab.”

Hänsel und Gretel saßen um das Feuer, und als der Mittag kam, aß jedes sein Stücklein Brot. Und weil sie die Schläge der Holzaxt hörten, so glaubten sie, ihr Vater wär’ in der Nähe. Es war aber nicht die Holzaxt, es war ein Ast, den er an einen dürren Baum gebunden hatte und den der Wind hin und her schlug. Und als sie so lange gesessen hatten, fielen ihnen die Augen vor Müdigkeit zu, und sie schliefen fest ein. Als sie endlich erwachten, war es schon finstere Nacht. Gretel fing an zu weinen und sprach: “Wie sollen wir nun aus dem Wald kommen?” Hänsel aber tröstete sie: “Wart nur ein Weilchen, bis der Mond aufgegangen ist, dann wollen wir den Weg schon finden.” Und als der volle Mond aufgestiegen war, so nahm Hänsel sein Schwesterchern an der Hand und ging den Kieselsteinen nach, die schimmerten wie neugeschlagene Batzen und zeigten ihnen den Weg. Sie gingen die ganze Nacht hindurch und kamen bei anbrechendem Tag wieder zu ihres Vaters Haus. Sie klopften an die Tür, und als die Frau aufmachte und sah, daß es Hänsel und Gretel waren, sprach sie: “Ihr bösen Kinder, was habt ihr so lange im Walde geschlafen, wir haben geglaubt, ihr wollet gar nicht wiederkommen.” Der Vater aber freute sich, denn es war ihm zu Herzen gegangen, daß er sie so allein zurückgelassen hatte.

Nicht lange danach war wieder Not in allen Ecken, und die Kinder hörten, wie die Mutter nachts im Bette zu dem Vater sprach: “Alles ist wieder aufgezehrt, wir haben noch einen halben Laib Brot, hernach hat das Lied ein Ende. Die Kinder müssen fort, wir wollen sie tiefer in den Wald hineinführen, damit sie den Weg nicht wieder herausfinden; es ist sonst keine Rettung für uns.” Dem Mann fiel’s schwer aufs Herz, und er dachte: Es wäre besser, daß du den letzten Bissen mit deinen Kindern teiltest. Aber die Frau hörte auf nichts, was er sagte, schalt ihn und machte ihm Vorwürfe. Wer A sagt, muß B sagen, und weil er das erstemal nachgegeben hatte, so mußte er es auch zum zweitenmal.

Die Kinder waren aber noch wach gewesen und hatten das Gespräch mitangehört. Als die Alten schliefen, stand Hänsel wieder auf, wollte hinaus und die Kieselsteine auflesen, wie das vorigemal; aber die Frau hatte die Tür verschlossen, und Hänsel konnte nicht heraus. Aber er tröstete sein Schwesterchen und sprach: “Weine nicht, Gretel, und schlaf nur ruhig, der liebe Gott wird uns schon helfen.”

Am frühen Morgen kam die Frau und holte die Kinder aus dem Bette. Sie erhielten ihr Stückchen Brot, das war aber noch kleiner als das vorigemal. Auf dem Wege nach dem Wald bröckelte es Hänsel in der Tasche, stand oft still und warf ein Bröcklein auf die Erde. “Hänsel, was stehst du und guckst dich um?” sagte der Vater, “geh deiner Wege!” - “Ich sehe nach meinem Täubchen, das sitzt auf dem Dache und will mir Ade sagen,” antwortete Hänsel. “Narr,” sagte die Frau, “das ist dein Täubchen nicht, das ist die Morgensonne, die auf den Schornstein oben scheint.” Hänsel aber warf nach und nach alle Bröcklein auf den Weg.

Die Frau führte die Kinder noch tiefer in den Wald, wo sie ihr Lebtag noch nicht gewesen waren. Da ward wieder ein großes Feuer angemacht, und die Mutter sagte: “Bleibt nur da sitzen, ihr Kinder, und wenn ihr müde seid, könnt ihr ein wenig schlafen. Wir gehen in den Wald und hauen Holz, und abends, wenn wir fertig sind, kommen wir und holen euch ab.” Als es Mittag war, teilte Gretel ihr Brot mit Hänsel, der sein Stück auf den Weg gestreut hatte. Dann schliefen sie ein, und der Abend verging; aber niemand kam zu den armen Kindern. Sie erwachten erst in der finstern Nacht, und Hänsel tröstete sein Schwesterchen und sagte: “Wart nur, Gretel, bis der Mond aufgeht, dann werden wir die Brotbröcklein sehen, die ich ausgestreut habe, die zeigen uns den Weg nach Haus.” Als der Mond kam, machten sie sich auf, aber sie fanden kein Bröcklein mehr, denn die viel tausend Vögel, die im Walde und im Felde umherfliegen, die hatten sie weggepickt. Hänsel sagte zu Gretel: “Wir werden den Weg schon finden.” Aber sie fanden ihn nicht. Sie gingen die ganze Nacht und noch einen Tag von Morgen bis Abend, aber sie kamen aus dem Wald nicht heraus und waren so hungrig, denn sie hatten nichts als die paar Beeren, die auf der Erde standen. Und weil sie so müde waren, daß die Beine sie nicht mehr tragen wollten, so legten sie sich unter einen Baum und schliefen ein.

Nun war’s schon der dritte Morgen, daß sie ihres Vaters Haus verlassen hatten. Sie fingen wieder an zu gehen, aber sie gerieten immer tiefer in den Wald, und wenn nicht bald Hilfe kam, mußten sie verschmachten. Als es Mittag war, sahen sie ein schönes, schneeweißes Vögelein auf einem Ast sitzen, das sang so schön, daß sie stehen blieben und ihm zuhörten. Und als es fertig war, schwang es seine Flügel und flog vor ihnen her, und sie gingen ihm nach, bis sie zu einem Häuschen gelangten, auf dessen Dach es sich setzte, und als sie ganz nahe herankamen, so sahen sie, daß das Häuslein aus Brot gebaut war und mit Kuchen gedeckt; aber die Fenster waren von hellem Zucker. “Da wollen wir uns dranmachen,” sprach Hänsel, “und eine gesegnete Mahlzeit halten. Ich will ein Stück vom Dach essen, Gretel, du kannst vom Fenster essen, das schmeckt süß.” Hänsel reichte in die Höhe und brach sich ein wenig vom Dach ab, um zu versuchen, wie es schmeckte, und Gretel stellte sich an die Scheiben und knupperte daran. Da rief eine feine Stimme aus der Stube heraus:
“Knupper, knupper, Kneischen,
Wer knuppert an meinem Häuschen?”
Die Kinder antworteten:
“Der Wind, der Wind,
Das himmlische Kind,”
und aßen weiter, ohne sich irre machen zu lassen. Hänsel, dem das Dach sehr gut schmeckte, riß sich ein großes Stück davon herunter, und Gretel stieß eine ganze runde Fensterscheibe heraus, setzte sich nieder und tat sich wohl damit. Da ging auf einmal die Türe auf, und eine steinalte Frau, die sich auf eine Krücke stützte, kam herausgeschlichen. Hänsel und Gretel erschraken so gewaltig, daß sie fallen ließen, was sie in den Händen hielten. Die Alte aber wackelte mit dem Kopfe und sprach: “Ei, ihr lieben Kinder, wer hat euch hierher gebracht? Kommt nur herein und bleibt bei mir, es geschieht euch kein Leid.” Sie faßte beide an der Hand und führte sie in ihr Häuschen. Da ward ein gutes Essen aufgetragen, Milch und Pfannkuchen mit Zucker, Äpfel und Nüsse. Hernach wurden zwei schöne Bettlein weiß gedeckt, und Hänsel und Gretel legten sich hinein und meinten, sie wären im Himmel.

Die Alte hatte sich nur freundlich angestellt, sie war aber eine böse Hexe, die den Kindern auflauerte, und hatte das Brothäuslein bloß gebaut, um sie herbeizulocken. Wenn eins in ihre Gewalt kam, so machte sie es tot, kochte es und aß es, und das war ihr ein Festtag. Die Hexen haben rote Augen und können nicht weit sehen, aber sie haben eine feine Witterung wie die Tiere und merken’s, wenn Menschen herankommen. Als Hänsel und Gretel in ihre Nähe kamen, da lachte sie boshaft und sprach höhnisch: “Die habe ich, die sollen mir nicht wieder entwischen!” Früh morgens, ehe die Kinder erwacht waren, stand sie schon auf, und als sie beide so lieblich ruhen sah, mit den vollen roten Backen, so murmelte sie vor sich hin: “Das wird ein guter Bissen werden.” Da packte sie Hänsel mit ihrer dürren Hand und trug ihn in einen kleinen Stall und sperrte ihn mit einer Gittertüre ein. Er mochte schrein, wie er wollte, es half ihm nichts. Dann ging sie zur Gretel, rüttelte sie wach und rief: “Steh auf, Faulenzerin, trag Wasser und koch deinem Bruder etwas Gutes, der sitzt draußen im Stall und soll fett werden. Wenn er fett ist, so will ich ihn essen.” Gretel fing an bitterlich zu weinen; aber es war alles vergeblich, sie mußte tun, was die böse Hexe verlangte.

Nun ward dem armen Hänsel das beste Essen gekocht, aber Gretel bekam nichts als Krebsschalen. Jeden Morgen schlich die Alte zu dem Ställchen und rief: “Hänsel, streck deine Finger heraus, damit ich fühle, ob du bald fett bist.” Hänsel streckte ihr aber ein Knöchlein heraus, und die Alte, die trübe Augen hatte, konnte es nicht sehen und meinte, es wären Hänsels Finger, und verwunderte sich, daß er gar nicht fett werden wollte. Als vier Wochen herum waren und Hänsel immer mager blieb, da überkam sie die Ungeduld, und sie wollte nicht länger warten. “Heda, Gretel,” rief sie dem Mädchen zu, “sei flink und trag Wasser! Hänsel mag fett oder mager sein, morgen will ich ihn schlachten und kochen.” Ach, wie jammerte das arme Schwesterchen, als es das Wasser tragen mußte, und wie flossen ihm die Tränen über die Backen herunter! “Lieber Gott, hilf uns doch,” rief sie aus, “hätten uns nur die wilden Tiere im Wald gefressen, so wären wir doch zusammen gestorben!” - “Spar nur dein Geplärre,” sagte die Alte, “es hilft dir alles nichts.”

Frühmorgens mußte Gretel heraus, den Kessel mit Wasser aufhängen und Feuer anzünden. “Erst wollen wir backen,” sagte die Alte, “ich habe den Backofen schon eingeheizt und den Teig geknetet.” Sie stieß das arme Gretel hinaus zu dem Backofen, aus dem die Feuerflammen schon herausschlugen “Kriech hinein,” sagte die Hexe, “und sieh zu, ob recht eingeheizt ist, damit wir das Brot hineinschieben können.” Und wenn Gretel darin war, wollte sie den Ofen zumachen und Gretel sollte darin braten, und dann wollte sie’s aufessen. Aber Gretel merkte, was sie im Sinn hatte, und sprach: “Ich weiß nicht, wie ich’s machen soll; wie komm ich da hinein?” - “Dumme Gans,” sagte die Alte, “die Öffnung ist groß genug, siehst du wohl, ich könnte selbst hinein,” krabbelte heran und steckte den Kopf in den Backofen. Da gab ihr Gretel einen Stoß, daß sie weit hineinfuhr, machte die eiserne Tür zu und schob den Riegel vor. Hu! Da fing sie an zu heulen, ganz grauselich; aber Gretel lief fort, und die gottlose Hexe mußte elendiglich verbrennen.

Gretel aber lief schnurstracks zum Hänsel, öffnete sein Ställchen und rief: “Hänsel, wir sind erlöst, die alte Hexe ist tot.” Da sprang Hänsel heraus wie ein Vogel aus dem Käfig, wenn ihm die Türe aufgemacht wird. Wie haben sie sich gefreut sind sich um den Hals gefallen, sind herumgesprungen und haben sich geküßt! Und weil sie sich nicht mehr zu fürchten brauchten, so gingen sie in das Haus der Hexe hinein. Da standen in allen Ecken Kasten mit Perlen und Edelsteinen. “Die sind noch besser als Kieselsteine,” sagte Hänsel und steckte in seine Taschen, was hinein wollte. Und Gretel sagte:” Ich will auch etwas mit nach Haus bringen,” und füllte sein Schürzchen voll. “Aber jetzt wollen wir fort,” sagte Hänsel, “damit wir aus dem Hexenwald herauskommen.” Als sie aber ein paar Stunden gegangen waren, gelangten sie an ein großes Wasser. “Wir können nicht hinüber,” sprach Hänsel, “ich seh keinen Steg und keine Brücke.” - “Hier fährt auch kein Schiffchen,” antwortete Gretel, “aber da schwimmt eine weiße Ente, wenn ich die bitte, so hilft sie uns hinüber.”

Da rief sie:
“Entchen, Entchen,
Da steht Gretel und Hänsel.
Kein Steg und keine Brücke,
Nimm uns auf deinen weißen Rücken.”
Das Entchen kam auch heran, und Hänsel setzte sich auf und bat sein Schwesterchen, sich zu ihm zu setzen. “Nein,” antwortete Gretel, “es wird dem Entchen zu schwer, es soll uns nacheinander hinüberbringen.” Das tat das gute Tierchen, und als sie glücklich drüben waren und ein Weilchen fortgingen, da kam ihnen der Wald immer bekannter und immer bekannter vor, und endlich erblickten sie von weitem ihres Vaters Haus. Da fingen sie an zu laufen, stürzten in die Stube hinein und fielen ihrem Vater um den Hals. Der Mann hatte keine frohe Stunde gehabt, seitdem er die Kinder im Walde gelassen hatte, die Frau aber war gestorben. Gretel schüttelte sein Schürzchen aus, daß die Perlen und Edelsteine in der Stube herumsprangen, und Hänsel warf eine Handvoll nach der andern aus seiner Tasche dazu. Da hatten alle Sorgen ein Ende, und sie lebten in lauter Freude zusammen. Mein Märchen ist aus, dort lauft eine Maus, wer sie fängt, darf sich eine große Pelzkappe daraus machen.


ENDE

Pédophilie catholique: l'Eglise catholique bavaroise aurait systématiquement couvert les abus

La presse bavaroise, dont le Sueddeutsche Zeitung, évoque la présentation d'un rapport d'enquête de 250 pages qui accable l'église catholique bavaroise: l'Église bavaroise aurait pendant les 50 dernières années systématiquement couvert les abus sexuels et les violences physiques commis par ses prêtres. Le rapport contiendrait de très graves allégations: l'archidiocèse de Munich aurait systématiquement dissimulé les cas de violence. Des fichiers auraient même été détruits.

Le rapport, rédigé par l'avocate Marion Westpfahl, a été commenté pour la presse par le Cardinal Reinhard Marx qui souhaite que toute la clarté soit faite sur le sujet.

Marion Westpfahl a mené l'enquête pendant près de 6 mois en investigant la manière dont l'archevêché a géré les cas de maltraitances sexuelles et physiques pendant les 50 dernières années (de 1945 à 2009).

Et le rapport est accablant: destruction systématique de documents, langage euphémistique ou codé, fichiers présentant d'évidentes lacunes. On déplace des prêtres dans d'autres diocèses sans justifier les raisons qui ont mené à leur déplacement, le langage employé est tellement édulcoré qu'il est souvent impossible de deviner ce qui s'est passé, pratiquement rien n'apparaît des agressions commises et encore moins des conséquences pour les victimes. Si les agresseurs étaient des prêtres, ils n'étaient quasiment jamais châtiés, leur appartenance à l'institution suffisait à les protéger.

Quant aux victimes, elles n'ont quasi jamais trouvé d'écoute, quels que soient les cardinaux qui aient dirigé l'arcidiocèse, qu'ils se soient appelés Döpfner, Wetter ou...Ratzinger.

Le Cardinal Marx a déclaré que l'année 2010 a été pour l'Eglise une année de pénitence et qu'il n'y a pas d'alternative: il faut que toute la lumière soit faite, sans plus de compromis.
Forcée par l'évidence des faits qui éclatent au grand jour, l'Eglise se montre contrite et enfin prête à coopérer avec la justice, du moins est-ce ce qu'elle soutient.

vendredi 3 décembre 2010

Sondage EMIS: les Allemands, l'homosexualité et le Sida


180000 Européens, tous des hommes qui pratiquent le sexe entre hommes, ont répondu à la plus grande enquête européenne en ligne jamais réalisée sur les pratiques homosexuelles, l'enquête EMIS.

EMIS
est une enquête européenne sur les hommes homosexuels, bisexuels et les autres hommes attirés par les hommes. Elle est coordonnée par le Robert Koch Institut (Berlin).

L’objectif général de l'opération est d’améliorer l’étude des comportements et la prévention parmi les « hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes » (HSH) dans les pays participants, en produisant des données comparables sur les comportements et les besoins en matière de VIH et d’IST, ainsi que d’autres questions liées à la santé.

L’enquête est commune à tous les pays et traduite dans les 25 différentes langues nationales. Elle a été diffusée via les principaux sites Internet gays (été 2010: de juin à août).

Les résultats de l’enquête permettront de nourrir les interventions de prévention pour les HSH en identifiant les besoins de prévention non encore pris en compte parmi différents groupes de HSH.

Les premiers résultats sont disponibles depuis le 1er décembre 2010 et les résultats finaux sont attendus pour septembre 2011. Nous reprenons ici quelques-uns de ces résultats qui concernent le comportement des Allemands.
Les Allemands ont répondu massivement à l'enquête. De tous les Européens, les Allemands sont ceux qui ont le plus participé: près de 56000 hommes sur les 180000 qui ont répondu à l'enquête sont Allemands. Cela tient bien sûr à l'importance de la population allemande en Europe. En comparaison, la petite Slovénie n'a fourni que 1000 participants, mais la participation relative est quasi la même qu'en Allemagne. Toutes les données de l'enquête n'ont pas été, loin s'en faut, analysées, mais des premiers résultats, des données brutes, ont été rendus publics le 2 décembre.

Voici quelques résultats concernant l'Allemagne:
  • Satisfaction dans la pratique sexuelle: les gays allemands ne sont pas les Européens les plus satisfaits de leur sexualité, ils ne se placent qu'en dixième position. Leurs voisins autrichiens, suisses, français, italiens et hollandais font mieux.

  • 64,5% des Allemands qui ont participé à l'enquête vivent ouvertement leur homosexualité . Ce sont les Hollandais qui sont le plus à l'aise: le taux y atteint les les 81 pour cent de satisfaction.

  • A ce propos, et c'est valable partout, plus les gays vivent ouvertement leur homosexualité, plus ils sont contents de leur sexualité. Pour vivre heureux, ne vivons pas cachés!

  • Les gays allemands, comme en général les gays européens, ont une bonne connaissance scientifique des modes de transmission du virus VIH et de la maladie du sida. Nombreux font le dépistage (test sida). L'avantage réside notamment dans le fait que plus vite l'infection est dépistée, plus vite un traitement approprié peut être administré.

  • 33,8 % des Allemands interrogés avaient subi un test de dépistage dans les douze derniers mois.

  • 8% des Allemands interrogés ont avoué être séropositifs. Attention, ce résultat ne reflète pas nécessairement le taux réel de contamination parmi la population homosexuelle allemande.
Dans des domaines moins scientifiques, les sondés ont répondu à d'autres questions du type: qui est l'homme le plus sexy de la planète. A cette question, la réponse la plus fréquente est : mon petit ami, puis: moi-même!... Brad Pitt n'arrive qu'en troisième position. L'Allemand le plus hot est Lukas Podolski (...photo MKBN sur Wikipedia). Qu'en pensez-vous?

Plus d'infos sur le site du Robert Koch Institut (en anglais et en allemand).

Sources: Robert Koch Institut et Queer.de




jeudi 2 décembre 2010

Les vieux démons du pape sur la sexualité, les homos et le sida. Un communiqué.

Les vieux démons du pape sur la sexualité, les homos et le sida est un communiqué de l'assocation chrétienne française David et Jonathan. Nous le reproduisoins intégralement ci-dessous. Alors que Benoît XVI, pape allemand bavarois, s'apprête à nouveau à rendre visite à son pays natal, il nous semble important de connaître la pensée du chef de l'église catholique, prochainement en visite d'Etat en Allemagne.
Les vieux démons du pape sur la sexualité, les homos et le sida

David & Jonathan, mouvement homosexuel chrétien, est consterné par les propos de Benoît XVI dans son livre « La Lumière du monde » qui paraît aujourd’hui en France, aux éditions Bayard. Nous ne trouvons aucune inflexion significative dans les propos du pape sur la sexualité ou le sida, tout au plus une petite avancée concernant l’usage du préservatif, vite démentie. Bien plus, ses formules semblent expliciter l’esprit de ses précédentes déclarations sur le sujet, en novembre 2005 et mars 2009, mais d’une manière plus abrupte.

Ce livre, au ton sévère, au regard désespéré sur le monde contemporain, est – sur ces thèmes – péremptoire, scandaleux, méprisant et mensonger. Il condamne l’homosexualité comme contraire à la volonté de Dieu. Il juge aussi comme imparfaites en humanité bon nombre de vies affectives et sexuelles. Il méprise enfin les actrices et acteurs de la prévention du sida et les militant-e-s des droits humains.

Mensonger sur les mouvements d’émancipation. Pour le pape, soutenir la lutte contre les discriminations faites aux femmes et aux homosexuel-le-s revient à déployer une intolérance totalitaire envers l’Église et ses convictions (pp. 77-78) ou à s’éloigner de la vraie foi (pp. 128-129). Dans le combat pour les droits humains, nous pensons au contraire que ce sont les autorités ecclésiastiques qui veulent imposer leurs positions à la société civile, autant que cela leur est possible ! Si ces autorités sont attaquées, c’est en raison de leur obstruction à tout mouvement d’émancipation – en particulier des femmes – et non pour l’expression de leurs valeurs religieuses.

Méprisant envers les actrices et acteurs de terrain. Dans la lutte contre le sida, il présente l’Église comme « la seule institution à se tenir concrètement tout près des hommes », et qui « en fait plus que les autres parce qu’elle ne se contente pas de faire des discours dans les journaux, mais aide les sœurs et les frères sur le terrain » (p. 159). Quel mépris à l’égard des autres acteurs de la prévention et de leur travail ! Les catholiques qui luttent avec eux ne peuvent se reconnaître dans une telle prétention.

Tordant l’esprit des programmes contre le VIH qui valorisent l’abstinence et la fidélité à côté du préservatif, le pape fait de celui-ci un pis-aller inadapté qui « banaliserait » la sexualité, la plongeant dans l’addiction. Celles et ceux qui utilisent le préservatif seront heureuses et heureux d’apprendre qu’ils sont en fait des drogué-e-s du sexe ! Ils seraient des millions, rien qu’en France…

Le prétendu vagabondage sexuel existe indépendamment du préservatif, qui est loin d’être « à la disposition » de toutes et tous (pp. 160-161). Face à la pandémie, nous affirmons que mettre un préservatif est un acte responsable pour que l’amour entre deux êtres puisse rester une rencontre de vie ! Son usage est une solution, éminemment morale, n’excluant pas l’abstinence et la fidélité, selon les choix de chacun-e.

Une scandaleuse vision de la sexualité. Sa fameuse « humanisation » de la sexualité (p. 160), cette « rénovation spirituelle et humaine qui entraîne un nouveau comportement dans les relations entre les êtres » (p. 248), suppose en fait que certain-e-s doivent évoluer en abandonnant une sexualité amorale et infra-humaine (pp. 159-161). Or, la sexualité de chaque personne est humaine de fait (y compris celle des prostitué-e-s) et chacun-e peut puiser en elle-même, en lui-même, des ressources pour encore plus d’humanité, de responsabilité, de liberté.

Des jugements péremptoires sur l’homosexualité. Selon le pape, « l’homosexualité n’est pas conciliable avec la vocation de prêtres » (p. 201). Or, toute vocation ne relève-t-elle pas de la seule initiative de Dieu, sans distinction de personnes ? Dieu ne se prive pas d’ailleurs d’appeler des homosexuel-le-s, y compris au sacerdoce. Quelles seraient les aptitudes qui leur manqueraient pour être appelé-e-s ? Est-ce que « leur orientation sexuelle les éloigne du véritable rôle de père, du cœur même de la prêtrise » (p. 201) ? En effet, qui mieux que des célibataires sans enfants peuvent être de véritables pères ! Et de nombreux exemples attestent que les gays et les lesbiennes sont d’aussi bons parents que les autres.

Se proclamant l’interprète de Dieu, il prétend que l’homosexualité « s’oppose à l’essence même de ce que Dieu a voulu à l’origine », sans savoir si elle est innée ou acquise (p. 200). Si, à tout hasard, l’homosexualité était innée, comment Dieu pourrait-il créer certaines de ses créatures dans une condition aussi contraire à sa volonté ? À moins d’imaginer un dieu pervers. Est-ce que les homosexuel-le-s seraient plus marqué-e-s que les autres par le péché originel ?Selon cette logique, certaines sexualités seraient en soi conformes à la volonté divine et d’autres s’y opposeraient. Le pape récuse ainsi la conviction qu’homosexualité et hétérosexualité ont même valeur (p. 193). Nous croyons à l’inverse de lui (p. 199) que la diversité des sexualités témoigne de la richesse de l’acte créateur de Dieu.

Elisabeth MASSET, co-présidente et Patrick SANGUINETTI, co-président et porte-parole,

Contact : 06 73 60 98 04, communication@davidetjonathan.com


DavidetJonathan-LumiereDuMonde-27novembre2010

mercredi 1 décembre 2010

Vu aux Marchés de Noël


















































































Introduction au paradis : la neuvième de Bruckner dirigée par Nagano

Il est des jours qui marquent la vie d'un homme. Tout au sommet des déclinaisons du bonheur, il est des soirées qui transforment en donnant l'accès au paradis. C'est une de ces soirées extraordinaires que nous ont offertes Kent Nagano et l'orchestre national bavarois dans l'interprétation de la neuvième symphonie en D mineur d'Anton Bruckner (portrait ci-contre) au Théâtre National. Les deux mille spectateurs privilégiés qui avaient eu l'excellente idée de se procurer un sésame ne semblaient plus vouloir quitter la salle tandis qu'ils remerciaient Nagano et l'orchestre par une longue ovation enthousiaste, tapant, comme il est de coutume ici, des pieds et des mains pour exprimer leur admiration et leur reconnaissance.

Kent Nagano est un spécialiste de Brückner. On lui doit plusieurs enregistrements des symphonies du maître autrichien, notamment la quatrième qu'il a enregistrée ici à Munich en 2007 avec le Bayerisches Staatsorchester. Pendant deux soirées, le chef américain a su rendre avec maîtrise la mystique de la neuvième symphonie, cette célébration céleste que le très croyant Bruckner a dédié au Dieu bien -aimé. Toute la symphonie se décline comme une variation sur l'éternité: la pureté du Son que Bruckner développe à l'infini dans ses grandeurs et sa majesté, dans son allégresse et sa douceur aimante. Bruckner célèbre un paradis qui n'a jamais été perdu, Kent Nagano qui en a les clés en a ouvert toutes grandes les portes.
On trouvera la discographie complète de Nagano sur son site. Pour suivre son travail à Munich, consulter le site du Bayerische Staatsoper.