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jeudi 30 juin 2011

La Slovénie accorde une quasi égalité des droits aux couples gays et lesbiens

Fichier:Flag of Slovenia.svgRegistrirana istospolna partnerska skupnost

Nouvelle avancée pour les couples gays et lesbiens en Slovénie. D'après une information publiée hier sur le site GGG.at, les parlementaires slovènes viennent d'apporter de substantielles modifications au Code qui régit le droit familial, en améliorant notamment la loi sur les unions civiles (en slovène Registrirana istospolna partnerska skupnost) et en accordant aux couples qui les contractent une quasi égalité des droits avec le mariage.

Historique

La loi sur les unions civiles des personnes du même sexe est d'application en Slovénie depuis 6 ans:
en juillet 2004, une loi très progressive et qui prévoyait l'égalité de droit (sauf l'adoption) a été adoptée lors de son premier passage devant l'Assemblée slovène, mais elle fut rejeté en seconde lecture en mars 2005. Par la suite, la Slovénie, a adopté une loi le 22 juin 2005, qui reconnaît les unions civiles entre homosexuels.Cette loi concernait seulement les dispositions relatives à la propriété, les droits et obligations de soutien mutuel, l'héritage. Elle n'accordait aucun droit dans le domaine de la sécurité sociale (assurance maladie, droits de pension) et elle ne conférait pas le statut des proches parents aux partenaires.
La discussion de cette loi a donné lieu à un vif débat au sein de l'Assemblée nationale slovène, notamment les députés du Parti national slovène qui s'opposent à la reconnaissance des couples de même sexe. L'opposition (démocrates et libéraux sociaux), arguant du fait que la loi proposée était trop faible, ont refusé de participer au vote en quittant l'Assemblée. Le vote a réuni 44 voix pour et 3 contre.
Le gouvernement proposa, le 31 mars 2005, une modification de la loi à peine votée pour accorder l'accès aux pensions et aux biens du partenaire. Elle est effective depuis le 23 juillet 2006, après son adoption en juillet 2005. Mais cette modification empêche les couples d'avoir des invités à la cérémonie d'enregistrement, seul le couple et l'officier d'état civil peuvent être présents. Les partenaires doivent se présenter 30 jours à l'avance et soumettre des documents prouvant qu'ils ne sont pas déjà mariés, sains d'esprit, en bonne santé.


Le nouveau code de la famille permet l'adoption partielle

Le parlement vient d'amender les lois qui régissent le droit familial en accordant dorénavant davantage de droits aux couples du même sexe qui contractent une union civile.La coalition de centre gauche actuellement au pouvoir souhaitait au départ modifier le Code de la famille en accordant une égalité de droits totale aux couples de même sexe, suivant ainsi les jugements de la Cour constitutionnelle du pays. Et cela concernait également le droit à l'adoption. Mais, suite aux pressions marquées et aux blocages de l'opposition, il lui a fallu faire machine arrière et n'accorder que des droits partiels à l'adoption: seuls les enfants engendrés par le ou la partenaire pourront être adoptés. Si selon le gouvernement, la nouvelle loi sur l'adoption règlera la plupart des cas existant dans la réalité, les associations gays et lesbiennes se montrent déçues. D'autre part la dénomination mariage reste réservée aux couples hétérosexuels. Au départ, le gouvernement souhaitait modifier la définition légale du mariage pour en faire une union entre deux personnes adultes libres et consentantes. Reculade aussi sur ce point.

Referendum annoncé

Le compromis a été adopté avec une courte majorité. Mais les opposants n'ont pas laissé pas pour autant tomber les armes. Ils ont déjà récolté suffisamment de signatures pour que le nouveau code de la famille soit soumis à referendum. Une initiative populaire, qui a pris le nom de Pour la famille et les droits des enfants, et qui est comme on l'imagine soutenue par l'église catholique, a déjà réuni 32000 signatures, alors qu'il n'en faut que 2500 pour qu'un referendum soit organisé.

Le pessimisme est hélas de rigueur: en six mois, le gouvernement vient de subir cinq revers par voie référendaire. Reste cependant  le recours à la Cour Suprême: le gouvernement peut essayer de faire empêcher le referendum par la Haute Cour, au motif de l'égalité des droits, et on sait que la Cour a déjà rendu des jugements qui lui sont favorables.

A suivre.

Source de l'info et information plus détaillée en allemand sur: GGG.at - Verein zur Förderung lesbischwuler Kommunikation

Staatsballett: des étoiles comme s'il en pleuvait

Le Prix Irène Lejeune vient d'être attribué à Isabelle SEVERS


Le Prix Irène Lejeune est décerné chaque année à un membre de l'Ensemble du Ballet National bavarois. C'est Isabelle Sévers, membre de l'Ensemble depuis 1995, qui l'a remporté cette année. Madame Sévers a dansé cette année quasi dans toutes les productions du Ballet National dans des choréographies de Mats Ek, William Forsythe ou encore Martius Petipa. Le prix est doté d'une somme de 5000 euros.

Lors de la remise du prix, Le Docteur Lejeune a tenu à souligner que la qualité d'un ensemble provient d'un effort collectif de tout le Corps de ballet, ce ne sont pas seulement les solistes et les protagonistes d'une production qui en assurent la réussite et qui y contribuent, mais chacun des danseurs, chacune des danseuses, comme c'est le cas d' Isabelle Sévers qui a dansé cette année comme danseuse de groupe.

Karen Azatyan danse un étourdissant Basilio

On sait combien le rôle du jeune amoureux de Kitry est difficile et exigeant, dans lequel il faut faire preuve d'endurance et faire appel à de plus en plus de ressources. Les efforts du danseur qui sont sollicités pendant tout le Don Quichotte le sont encore davantage lors du Pas de deux final: la technicité de cette  partie est un défi que seuls les plus grands danseurs peuvent relever. C'est l'exploit qu'a magistralement réussi Karen Azatyan qui faisait le week end dernier sa prise de rôle en compagnie d'Ivy Amista, elle aussi en prise de rôle et qui nous a offert une remarquable Kitry. Le danseur arménien a ébloui non seulement par sa maîtrise du rôle, une légèreté, une grâce et une élégance de sylphe, cette créature aérienne à mi chemin entre l'ange et l'elfe. A leurs côtés saluons aussi l'extraordinaire Sancho Pansa d' Ilia Sarkisov qui outre ses qualités de danseur voltigeur a déployé son très grand talent de danseur comique en exploitant toutes les possibilités de pitrerie du rôle.

Rappelons que Karen Azatyan a fait son écolage de danseur au Yerevan Dancing Art State College puis en à l'Académie de Danse de Zurich. Il a décroché le deuxième prix lors de la compétition “Tanz Olymp Berlin 2005” dans la catégorie variation classique. Il a rejoint le Ballet national de Bavière lors de la saison 2007/2008, et est devenu soliste à l'automne 2010.



mercredi 29 juin 2011

La gay pride de Munich aura lieu les 9 et 10 juillet: CSD München 2011


En Allemagne on parle moins de gay pride que de CSD, ces initiales qui désignent le Christopher Street Day, une journée de commémoration du début du mouvement de résistance des gays et des lesbiennes contre les raids policiers dans cette rue de  New York il y a une quarantaine d'années, en juin 1969. CSD, gay pride, Marche des fiertés, diverses appelations d'une même réalité: il s'agit aujourd'hui tant de faire la fête que de revendiquer l'égalité complète des droits. Si l'on a ces dernières années put constater des avancées significatives en Allemagne, c'est souvent à coup de procès gagnés de haute lutte. Le gouvernement chrétien-démocrate-libéral freine des quatre fers: ainsi les gays et les lesbiennes ne peuvent toujours pas se marier, le partenariat civil n'est pas égal en droit au mariage, notamment dans les matières d'imposition fiscale, etc. Aussi ne voit-on généralement pas de politiciens de droite ou de centre-droite aux côtés des gays et des lesbiennes en ces jours de fête, mais bien des élus de gauche et des écologistes. Munich est une ville socialiste alors que la Bavière est traditionnellement largement chrétienne-démocrate. Aussi l'organisation de la CSD munichoise se déroule-t-elle plutôt bien avec l'appui d'une municipalité acquise à la cause des droits LGBT.

Cette année, la CSD munichoise met les lesbiennes à l'honneur. Le slogan est Für ein solidarisches miteinander, LESBEN VOR! Pour une vie commune solidaire: les lesbiennes en avant!

Fête de rue les 9 et 10 juillet

A Munich cela se traduit par deux journées de fêtes  (Strassenfesten):  bars en plein air, show et open air disco sur deux grandes places du centre-ville, stands associatifs attirent des milliers de visiteurs. Les 9 et 10 juillet sur la Marienplatz et sur le Rindermarkt voisin.

Clubbing

Important clubbing tout au long de la semaine qui précède le week-end de la gay pride et pendant le week-end. On trouvera toutes les infos dans le magazine gay munichois LEO.

La parade

61 groupes se sont inscrits pour le défilé qu'ouvrent traditionnellement les Dykes on Bikes, des lesbiennes qui paradent sur leurs motos à grosse cylindrée. On verra notamment défiler les importantes associations munichoises comme  le Centre gay et lesbien (SUB) , la section LGBT du club alpin (GOC, le Gay outdoor club affilié à l'Alpenverein) ou l'association sportive LGBT munichoise (Teammünchen),  et bien entendu les fameux danseurs folkloriques bavarois en costume traditionnel: les Schwuhplattler.

A 11H30, discours d' ouverture de la gay pride sur la Marienplatz par Thomas Niederbühl, le conseiller communal munichois gay élu sur la Rosa-Liste, et Rita Braaz, la porte-parole de la CSD.

A 12H, début du cortège.

Le parcours:  Marienhof, Promenadeplatz, Stachus, Sendlinger Tor, Blumenstrasse , Papa-Schmid-Strasse,  Müllerstrasse, Corneliusstraße,Gärtnerplatz, Reichenbachplatz, Isartor, Tal, Viktualienmarkt,  Rosental, Rindermarkt.






Une expo spécial lesbiennes au Musée de la Ville de Munich

 Du 7 au 28 juillet, le Musée de la Ville (Münchner Stadtmuseum) présente une exposition de portraits de lesbiennes par Barbara Stenzel et Stephanie Gerlach.

Münchner Stadtmuseum7. - 28. Juillet 2011 (fermé le 14 juillet)
Vernissage le mercredi 6 juillet à 19 heures


mardi 28 juin 2011

Fête de rue lesbienne le 2 juillet: Angertorstrassenfest


La fête en 2009


Le samedi 2 juillet de 15.00 à 23.00 heures

L'association lesbienne LeTRa fête son 15ème anniversaire!

6. Lesbisches AngertorstraßenfestCela fait 15 ans que l'association LeTRa informe, conseille et dispense diverses formes d'entraide aux femmes lesbiennes, et participe activement à l'organisation de la gay pride munichoise (CSD). Le coup d'envoi de la semaine du Christopherstreet day munichois commence ce samedi 2 juillet avec la fête de rue lesbienne de la rue Angertor, située dans le Triangle des Bermudes (une des manières de désigner le quartier gay à Munich). Il s'agit de la sixième édition de cette fête de rue lesbienne. L'Angertorstrasse est fermée à la circulation. Bars et associations y installent leurs stands et un très nombreux public, majoritairement féminin, envahit la rue pour faire la fête. Tous sont invités, les gays, les lesbiennes, les trans et les hétéros, enfin toute personne qui se sont concernée! On vient y rencontrer ses ami.e.s, en faire de nouveaux, s'informer auprès des stands associatifs ou regarder la coupe du monde du football féminin.

Plus d'infos lesbiennes en cliquant ici


dimanche 26 juin 2011

Une Eucharistie pour l'opéra: les Opernfestspiele s'ouvrent sur une messe de Schubert à Sankt-Michael.

Fichier:Michaelskirche Muenchen-full.jpg
Crédit photographique: Lerdsuwa
La très catholique Bavière (1) vient d'inaugurer le Festival d'opéra de l'été 2011 (Münchner Opernfestspiele 2011) par une célébration eucharistique festive en l'église jésuite Saint-Michael sur la Neuhauserstrasse, une élégante église fin renaissance située sur le non moins élégant piétonnier du centre-ville. L'abside baroque de l'église accueillait derrière l'autel  des musiciens de l'orchestre national, des choristes et des solistes de l'opéra national bavarois sous la direction du Directeur général de la Musique Kent Nagano.

Saint-Michael est connu pour ses messes chantées et propose chaque dimanche un service eucharistique qu'accompagnent des musiciens de qualité(2)  Autant dire que c'est une messe à laquelle on se presse et qu'il est bon d'y venir tôt si l'on veut y trouver une place assise. Ce dimanche matin, toutes les places de la grande nef étaient occupées une heure avant le début du service. L'attente en valait la chandelle: Kent Nagano, l'orchestre et les choeurs ont effectué une répétition qui a ravi l'assistance. Puis, à 10 heures, il commença par diriger une sonate de Mozart, suivie de  la messe en B de Schubert pour solistes, choeur, orgue et orchestre (n°3), une messe dont le compositeur a écrit la partition alors qu'il n'était âgé que de 18 ans.

Comme on pouvait s'y attendre, ce fut divin! A la beauté de la musique , s'ajoutait la beauté des ornements liturgiques: le Cardinal Friedrich Wetter avait revêtu une chasuble brodée de fils d'or, de fleurs rouges et de feuillages verts du plus bel effet sur leurs bandes à fond vieux-rose. Son homélie fut bien sûr consacrée aux rapports de la musique et de l'église. Le Prélat a estimé que la musique est d'origine céleste. Il ne manquait certes pas d'humour lorsqu'il rappelait que Schubert s'était refusé dans toute les messes qu'il a composées d'inclure la suite de mots Et unam, sanctam, catholicam et apostolicam Ecclesiam dans la composition des Credos. L'homme de Dieu semblait avoir absout Schubert, qui avait aussi des contacts avec des cercles libre-penseurs, pour ce manquement flagrant au protocole de la foi catholique. Il se plut aussi à souligner que la religion serait présente pendant le festival d'opéra puisque le Staatsoper monte pour sa soirée d'ouverture le Saint François de Messiaen.

Les applaudissements furent autorisés après la célébration et crépitèrent avec une reconnaissance toute jubilatoire sous les belles voûtes de Saint Michael.

La question ne semble pas se poser en Bavière de savoir s'il ne conviendrait pas de pratiquer la séparation de l'église et de l'opéra. On sait que dans nos démocraties l'Eglise et l'Etat sont séparés(3). On pourrait imaginer que  l'Opéra, essentiellement subventionné par le Land de Bavière, pratiquerait la même séparation. Ce n'est visiblement pas le cas: la messe de ce matin en est la preuve. Informations prises, les gages des musiciens sont, dans le cas de ce concert, pris en charge par la Pastorale des Artistes, la Kunstlerseelsorge, qui remunère les musiciens et les choristes. La collaboration entre la Pastorale des Artistes et l'Opéra fonctionne d'ailleurs fort bien depuis des années, et tout le monde s'en félicite.

Le prochain voyage au Vatican de l'orchestre et du Directeur général de la musique, Kent Nagano, qui iront jouer en octobre la neuvième symphonie de Bruckner au Vatican, à la demande du pape, et semble-t-il aux frais de l'Opéra, et donc du contribuable bavarois. En tout cas, le pape a bien de la chance, quand Nagano dirige la neuvième de Bruckner comme ce fut le cas en novembre au Théâtre national, on voit descendre les anges du paradis.

On est curieux de savoir ce qu'en pensent les contribuables non catholiques...La question est celle de la laïcité (4), mais elle reste relativement peu débattue en Bavière. Et sans doute cette question n'est-elle pas ici un sujet sensible comme elle pourrait l'être dans d'autres pays européens. En Bavière, elle semblera sans doute incongrue. Et elle n'agitait certes pas la foule qui s'est pressée ce dimanche à l'Eglise Saint-Michael pour entendre une Messe de Schubert magnifiquement exécutée, comme le bon augure d'un grand festival d'opéra.

(1)La Bavière compte 57 % de catholiques contre 21 % de protestants. Les Bavarois sont très pratiquants.  Les chrétiens-démocrates conservateurs de la CSU détenaient jusqu'il y a peu la majorité absolue,  sans discontinuer depuis vingt ans.
(2) Pour découvrir le programme musical à Sankt-Michael, cliquer ici.
(3) La Constitution allemande énonce clairement qu' il n'y a pas d'Eglise d'Etat.
(4) Depuis quelques années la présence des religions dans les sphères de l’éducation, de la santé et
de l’action sociale est contestée en Allemagne. L’exemple du cas des crucifix de Bavière
illustre cette contestation. En 1995, un père de famille bavarois soutenu par des organisations
humanistes proteste contre la présence systématique des crucifix dans les écoles. Selon lui, elle
contrevient au principe de neutralité religieuse de l’Etat ainsi qu’au droit fondamental à la
liberté religieuse individuelle (art. 4 GG). Après plusieurs recours, la Cour Constitutionnelle
Fédérale lui a finalement donné raison, tout en tentant de ménager la majorité chrétienne de ce
Land. Le texte de ce paragraphe provient d'une étude d'Amnesty International sur le droit et les religions en Europe.

Commentaires de lecteurs:

Le commentaire de Henry Faÿ

Je suis très heureux de lire ce message qui contraste avec le laïcisme anti-catholique sec et intolérant qui prévaut dans notre pays. Je vois que le désenchantement du monde, analysé par Marcel Gauchet n'a pas gagné toute l'Europe. Rappelez-vous les tempêtes de protestations imbéciles et hargneuses qui avaient marqué les représentations de Mireille, on ne lui pardonnait d'invoquer les Saints et les Anges au moment de sa mort, ça ne se fait pas, voyons, si avec ça vous voulez vous faire respecter des intellectuels parisiens!

J'avais toujours cru que si les messes de Schubert ne comportaient pas la mention et unam sanctam catholicam ecclesiam, ce qui les rend "non liturgiques", (mais le cardinal Wetter a levé l'interdit, je vais annoncer à mon curé la bonne nouvelle) ce n'était pas du fait des convictions religieuses de Franz mais sous l'influence du joséphisme, mouvement de réforme antipapiste instauré par Joseph II. Vérification faite, la messe de Schubert a été composée en 1815, Joseph II est mort en 1790, ça ne colle donc pas bien, sauf à considérer que le joséphisme ait survécu assez longtemps à son initiateur. Elles doivent être bien belles, les messes de Schubert, c'est le volet le moins mis en valeur de ce compositeur.

J'ai un petit regret que les applaudissements aient été autorisés car j'aimais cette coutume qui est, je crois, tombée en désuétude de ne pas applaudir à la fin d'une oeuvre sacrée dans une église. Le silence est alors ce qui convient le mieux, il ne s'agit pas d'exprimer son admiration pour les artistes, aussi grande soit elle, mais de poursuivre la méditation dans laquelle la musique nous a plongé et je sens que j'exprime ainsi très peu de ce que je ressens. J'avais un jour essayé d'expliquer ça à un jeune organiste, il ne comprenait rien à ce que je disais.

Tout cela donne envie d'y aller tant il est vrai qu'en ces temps post conciliaire la liturgie est triste et décevante. Et il est vrai aussi que les quartiers piétonnisés des villes allemandes sont admirables.


Le commentaire de Didier

Tu as donc enfin retrouvé la foi ! Deo Gratias…Quant à la chasuble, ta description correspond à un ornement ancien, datant d’une période (avant le XIXème siècle) où les couleurs liturgiques n’étaient pas strictement codifiées. N’importe quel textile, s’il en était jugé digne, quel que soit sa couleur ou son ornementation, pouvait donc être utilisé (voir ci-dessous).Ceci étant, je partage le sentiment de Monsieur Faÿ : seul un silence religieux sied à l’issue du Saint Sacrifice. Je soupçonne ce cardinal d’être dangereusement laxiste et en toucherai deux mots à Benoit.

Didier nous a envoyé la photo d'une magnifique chasuble 18ème siècle


samedi 25 juin 2011

La télévision bavaroise consacre un reportage aux Schuhplattler gays. Ambiance!


Les Schwuhplattler à la gay pride de Munich 2011 Photo Luclebelge
  Mais qu'est-ce donc que le  Schuhplattler?

Le Schuhplattler est une danse folklorique austro-bavaroise qui remonte à des temps très anciens: même si la dénomination de la danse n'est attestée que depuis la moitié du 19ème siècle, la danse en elle-même fut déjà décrite en l'an 1050 par un moine de l'abbaye du Tegernsee dans un poème intitulé Ruodlieb. Cette danse folklorique est vivante dans les Alpes orientales: la Bavière supérieure (Oberbayern), les états autrichiens du Tyrol et de Salzbourg, et au Tyrol du Sud.

A l'origine, il s'agissait d'une danse exécutée par des jeunes gens qui cherchaient à impressionner des jeunes filles nubiles par leurs prouesses. Une danse qui faisait en quelque sorte partie de la parade nuptiale.  Les danseurs se tapent rythmiquement les cuisses, les genoux et les semelles de leurs chaussures dans des mouvements agiles et rapides en rivalisant d'adresse.

Aujourd'hui, la pratique de cette danse est maintenue très vivace par des associations dénommées Trachten-Vereinedes associations de personnes qui portent le Tracht, le vêtement bavarois traditionnel.

L'origine de la danse est clairement hétérosexuelle, on peut le comprendre.

En français, on parle souvent de danse tyrolienne.

Les Schuhplattler gays:les Schwuhplattler


Photo: d'Schwuhpllater


CSD de Munich 2011 Photo Luclebelge
La langue allemande se prête parfois aussi aux jeux de mots. Un groupe de gays a décidé en 1997 de constituer la première association gay de Schuhplattler. Or il se fait qu'en allemand gay se dit aujourd'hui Schwul. Et c'est presque tout naturellement que l'association des Schuhplattler gays s'est baptisée d'Schwuhplattler!

Au départ, deux copains Schuhplattler, Sepp et Schorsch,  ont eu l'idée d'inviter quelques amis gays qui pratiquaient cette danse folklorique dans diverses associations pour danser entre gays. Une dizaine d'invitations ont été lancées et déjà après quinze jours un petit groupe de gays de six danseurs et deux musiciens Schuhplattler s'est constitué! Le groupe s'est constitué en association en 2001 sous le nom de Schwuhplattler et comporte aujourd'hui pas moins de 48 membres actifs. Il se produit lors de manifestations gays, mais aussi à l'occasion d'anniversaires, de festivals, etc. Et le groupe est officiellement reconnu comme groupe de danses folkloriques par les autorités bavaroises.

Une reportage sur les Schwuhplattler à la télévision bavaroise


Tanzen | BR
Photo de la Bayersische Rundfunk pour la présentation de l'émission Vor Ort du 28 juin

La télévison bavaroise a décidé de consacrer un reportage aux Schwuhplattler. Le reportage, qui devait être rediffusé le mardi 28 juin, a été reporté au mardi 5 juillet en raison de l'actualité. Ce reportage vient de remporter le Prix Felix-Rexhausen 2011, un prix décerné chaque année à un journaliste engagé dans la défense de la cause gay et lesbienne. Ce prix a été attribué ce 19 juin à la journaliste Steffi Illinger pour son reportage sur les danseurs folkloriques bavarois gays.

Ce qui est  remarquable et qui a intrigué les journalistes, c'est la rencontre de la tradition et d'une homosexualité affichée, une rencontre qui ne manque pas de faire question et d'être attaquée. La pratique d' une danse traditionnelle ancestrale, le port du costume traditionel bavarois sont pour beaucoup des signes de conservatisme.  L'existence de cette association dérange plus d'un partisan pur et dur de la tradition. Et fait l'objet d'attaques ciblées!

 Une video anonyme a été postée sur Youtube avec un commentaire affirmant que seuls des gens décents devraient pouvoir pratiquer ces danses traditionnelles, ce qui suppose que l'homosexualité n'est pas décente dans l'esprit de ce peu courageux anonyme. Et plus encore, Otto Dufter, le Président de l'association du costume traditionnel bavarois (Bayerischer Trachtenverband), aurait déclaré: "Cela touche au coeur de la Bavière originelle et quelque part c'est tout simplement atypique. Cela ne se fait pas, et les Schuhplattler n'ont pas mérité cela, qu'on en abuse pour quelque  chose comme cela." ("Das trifft das Herz des Urbayern und ist einfach irgendwo atypisch. Das gehört sich nicht, und das hat auch der Schuhplattler nicht verdient, dass er für so was missbraucht wird.")

Mais voila, l'esprit bavarois a déjà dans d'autres domaines su conciler tradition et modernité, il devrait pouvoir peu à peu s'accommoder de cette nouvelle attitude: on peut aimer son pays, sa patrie, ses traditions, être parfois profondément croyant (la Bavière est traditionnellement très catholique) et affirmer fièrement et tout simplement son homosexualité.

Le reportage de la télévision bavaroise a suivi les Schwuhplattler à la fête de la Bière (l'Oktoberfest), à la gay pride (CSD, Christopherstreet day) et dans le vécu quotidien de ses membres, dont beaucoup sont originaires de ces village bavarois ancrés dans les tradtions.

Un reportage de  Steffi Illinger et de Sabine Reeh pour l'émission Vor Ort du mardi 5 juillet à 21H15 sur la chaîne BR Bayerisches Fernsehen. Rediffusion mercredi à O3H40.

Pour contacter les d'Schwuhplattler, les inviter à se produire à vos festivals et à vos fêtes, cliquer ici

vendredi 24 juin 2011

Gilbert et Sullivan: The pirates of Penzance au Theater-am-Gärtnerplatz


Gilbert et Sullivan

 

Sir W.S. Gilbert et Sir Arthur Sullivan, des anglais de l'époque victorienne, ont travaillé de concert pendant à peu près vingt-cinq ans dans la seconde moitié du 19ème siècle et ont produit ensemble 14 opéras comiques. C'est sans doute ce qui a fait que leurs noms sont restés indissociables, malgré que leur relation a pris fin sur des dissensions qui se sont soldées par une rupture totale.

William Schwenk Gilbert est le librettiste, un écrivain qui a développé une méthode d'écriture appelée le topsy-turvy (sens dessus-dessous), qui consiste à partir d'une situation ou d'une anecdote invraisemblable et de développer tout l'absurde qui peut en découler, avec un goût prononcé pour la bizarrerie. C'est le producteur Richard D'Oyly Carte qui lui fait rencontrer le compositeur Arthur Sullivan, qui avait jusque là suivi une formation très classique de musicien à la Royal Academy of Music  de Londres ainsi qu'à Leipzig . Au début, les deux compères s'inscrivent dans la tradition d'Offenbach, mais ils développeront bien vite leur style particulier basé sur le non-sense, sur l'absurde. Une forme d'humour à l'anglaise qui correspond bien à l'époque victorienne et qui se coule facilement dans des musiques légères d'opérettes.

 
Fichier:1881 Savoy Theatre.jpg
Le Savoy Theatre en 1881
Leur travail est rapidement couronné de succès et D'Oyly Carte va construire spécialement pour leurs œuvres  le Savoy Theatre  en 1881 à Londres, sur le Strand. A cette époque, on s'est aussi mis à jouer leurs oeuvres à New York. Leurs euvres sont vite célèbres  de part et d'autre de l'Atlantique. The Pirates of Penzance est un triomphe en 1879 tant à Londres qu'à New York.

Mais par la suite la relation entre les trois hommes connaîtra des difficultés de plus en plus grandes, conflits d'intérêts et de personnalités. Ils arrêtent de collaborer en 1896 et ne se parleront plus après 1898.




The Pirates of Penzance 

Avec The Mikado et HMS Pinafore, The Pirates est l’œuvre la plus représentée de Gilbert et Sullivan.  La première de The Pirates eut lieu à New-York.

 Le personnage principal, Frédéric, est devenu pirate parce que sa gouvernante, à moitié sourde, a mal compris les ordres du père de Frédéric : il voulait en faire un soldat ( en anglais, a private), mais la gouvernante de Frédéric, à qui son père a confié son éducation, est sourde comme un pot et a compris qu'il fallait en faire un pirate (en anglais, a pirate).  Frédéric qui est élevé par des pirates aux coeurs sensibles n’a connu jusqu’à sa majorité qu’une seule femme, sa gouvernante. De son côté, la gouvernante s'est éprise de Frédéric et veut s'en faire épouser. Mais Frédéric, qui la trouvait belle,  voit pour la première fois d’autres femmes qui se promènent sur la grève et la gouvernante ne résiste pas à la confrontation, il la rejette...  Bien sûr toutes ces jeunes filles tombent amoureuses des pirates, des hommes incapables en fait de faire du mal à une mouche, et surtout pas à un orphelin: il suffit de prétendre ne pas avoir connu ses parents pour qu'ils rangent leurs crochets et leurs sabres. Le second acte est à l'avenant et oppose une troupe de policiers à la troupe des pirates. Un peu tout et n'importe quoi donc.

La version du Theater-am-Gärtnerplatz



Holger Seitz nous donne une version endiablée de l'opérette de Gilbert et Sullivan, servie par la fougue et l'enthousiasme qui sont la marque de fabrique du Theater-am-Gärtnerplatz. Les pirates de pacotille ne sont à aucun moment dangereux comme ceux du capitaine Crochet qui poursuit Peter Pan, même s'ils semblent issus d'un dessin animé ou descendus d'un bâteau tout droit inspiré des Playmobile, ces jouets qu'affectionnent tant les enfants d'aujourd'hui, et peut-être aussi leurs parents...On est dans le monde du carton-pâte dont Herbert Buckmiller fait un abondant usage pour les décors, avec un clin d'oeil constant au public: ainsi la mer est-elle représentée par un simple bout de tissu bleu vif maladroitement soulevé par une soufflerie. La mise en scène et les décors confirment bien que tout cela n'est qu'un jeu bouffon, rien n'est ici réel.

Et la machine mise en place fonctionne bien: Seitz fait déplacer ses trois troupes, les pirates, les femmes et les policiers, comme des petits soldats, tout ce petit monde marche au pas sur la musique de fanfare de Sullivan jusqu'au happy end à l'anglaise. Un immense drapeau britannique descend sur la scène. L'Angleterre victorienne et la morale, qui n'a jamais été menacée d'ailleurs,  sont sauves.

L'oeuvre et facile et conviendra bien aux familles. On peut y emmener ses enfants petits et grands qui ne seront pas dépaysés de retrouver sur scène leurs joujoux préférés. Dans le cas des Pirates de Penzance, c'est une excellente idée d'avoir donné une version allemande, tout le monde comprend et on rit beaucoup aux parties parlées. La facilité de l'écriture musicale ne déconcertera personne: cette opérette est comme l'aube de la comédie musicale. Les choeurs dirigés par Jörn Hinnerk Andersen s'en donnent à ...coeur joie! La performance de Tilmann Unger est très remarquée, Rita Kapfhammer joue bien les gouvernantes amoureuses. Heike Suzanne Daum emporte la palme de la soirée dans le rôle de Mabel, la jeune fille que Frédéric trouve tellement à son goût. Le Général Major Stanley de Dirk Lohr présente des faiblesses de diction et s'emmêle les pinceaux dans la rapidité d'un discours à peine chanté, mais le rôle est secondaire et les liesses chorales le font vite oublier.

Une soirée dont on se doute qu'elle ne remet rien en question et qui se déroule dans la bonne humeur et la convivilaité munichoises.

A voir encore les 2, 15 et 23 juillet. pour réserver, cliquer ici puis sur la date souhaitée en bas de page (Karten bestellen)

jeudi 23 juin 2011

Bons plans gratuits autour du Festival d'Opéra de Munich: Opern-Festspiele für alle

Le Festival d'Opéra de Munich, les Münchner Opern-Festspiele, commence ce week-end et se déroule sur cinq semaines: opéras, ballets, soirées de lieder, nouvelles productions, reprises des meilleurs productions, créations mondiales, cela va du plus classique au plus avant-gardiste. Derrière le théâtre national, sur la Marstallplatz, un pavillon à l'architecture futuriste accueille les créations contemporaines. 

Le Festival comporte une série de manifestations ouvertes à tous, et, grâce au sponsoring, ...complètement gratuites. Comment participer?  Voici quelques propositions parmi d'autres:


UniCredit Festspiel-NachtPour la dixième fois dans l'histoire du Festival des artistes se produisent sur plusieurs scènes: du chant d'opéra, des lieder, de la danse, de la littérature. Plusieurs lieux accueillent leurs performances: cela se passe autour du piétonnier qui relie la Marienplatz à l'Odeonplatz, dans les les Cinq Cours ( Fünf Höfen), dans la filiale de l'HypoVereinsbank, sur un podium érigé ans la  Kardinal-Faulhaber-Straße, au HVB Forum et derrière le Théâtre National, dans le Pavillon 21 sur la Marstallplatz, à la Salvatorkirche, il y a douze lieux et l'entrée est entièremement gratuite!

Programme: voyez la carte et cliquez sur  les lieux de spectacle, il y en a douze! Des tas de spectacles gratuits, pour tous les goûts.

http://www.unicredit-festspiel-nacht.de/

  • Messe d'ouverture à l'église Saint-Michaël sur la Neuhauserstrasse: le 26 juin à 10 heures
Franz Schubert, par Wilhelm August Rieder, 1875Franz Schubert
Messe Nr. 3 en B-Dur pour solistes,choeurs et orchestre
Sous la direction du directeur musical Kent NAGANO
L'orgue est tenu par Frank Höndgen.

Il est plus que recommandé d'arriver très à l'avance si l'on veut trouver une place assise.




Un happening pour internautes urbains qui se situe à la croisée du monde virtuel et du monde réel: le 28 juin à 18H48 et jusqu'à environ 20H47, deux heures de happening pour détenteurs d'appareils de téléphone mobiles, de smartphones...Il faut s'enregistrer par  SMS, E-Mail, Twitter ou Facebook. Et c'est gratuit pour ceux qui s'inscrivent par twitter et facebook! Après 20H47 cela continue dans l'Aquarium en haut de l'opéra.

Dans la ville et au Théâtre national.

Pour s'inscrire et suivre les instructions: cliquer ici puis suivre les instructions en bas de page (en allemand)






  • Yoga pour tous! Les 7, 8, 9 et 11 juillet à huit heures du matin!
Pavillon 21 MINI Opera Space. © Markus PillhoferQuatre séances gratuites de Yoga dirigées par des professeurs d' une des meilleures écoles de yoga de Munich, le Jivamukti Yoga Center,   dans le Pavillon 21 Mini Opera Space de la Marstallplatz. Il s'agit d'un yoga très dynamique et intense dirigé avec entrain. Participation gratuite, don possible.


  • Opéra pour tous: Fidelio de Beethoven sur écran géant sur la place du Théâtre National le vendredi 8 juillet à 20 heures
Jonas KaufmannRetransmission en direct sur écran géant du Fidelio de Beethoven dans l'extraordinaire mise en scène de Calixto BIETO, avec deux voix extraordinaires Anja KAMPE et Jonas KAUFMANN (photo) . Direction musicale: Fabio Luisi.

Max-Joseph-Platz, à 20 heures, gratuit.

Il est recommandé de venir tôt et d'apporter de quoi s'asseoir, coussins, couvertures ou sièges pliables.  Certains amènent pique-nique et boissons...


Pavillon 21 MINI Opera SpaceAu Pavillon 21 de la Marstallplatz, une exposition des étudiants de l'Académie des Beaux-Arts sur le thème du Saint François d'Assise d'Olivier Messiaen, un opéra créé pour la première fois à Munich et qui fait l'ouverture officielle du festival!




Kent Nagano beim 'Oper für alle'-Konzert 2008 auf dem MarstallplatzUn concert en plein air sur la place située devant le Théâtre National, la Max-Joseph-Platz. Kent NAGANO dirigera l'orchestre national bavarois  dans des oeuvres de Brahms, Wagner et Strauss, ainsi que l'orchestre des jeunes, ATTACA, dans une oeuvre de Moussorgsky.
Pour toutes les autres manifestations et pour réserver des places d'opéra, lorsqu'il en reste, cliquer ici.

mercredi 22 juin 2011

Ballet: Don Quichotte au Prinzregententheater

Don Quijote. Ekaterina Petina, Ivy Amista, Karen Azatyan, Roberta Fernandes, Marlon Dino. © Wilfried
Le Ballet national bavarois propose quatre représentations du Don Quichotte de Marius Petipa sur la musique de Ludwig Minkus. Ce ballet inspiré du célèbre roman de Cervantès a été monté pour la première fois au Bolchoï en décembre 1869. La version que nous aurons l'occasion de voir cette semaine à Munich est l'arrangement choréographique que Ray Barra a produite pour le  Bayerisches Staatsballett en 1991 sur base de la choréographie originale. La version de Barra met l'accent sur le rôle de Dulcinée, introduisant un second grand rôle féminin aux côtés du rôle principal de Kitri.

Le ballet mêle l'intrigue amoureuse de la jeune Kitri (anciennement orthographiée Quiterie) et du barbier Basile (ou Basilio) aux aventures du « chevalier à la triste figure ». On retrouve des épisodes du roman comme la rencontre avec les comédiens ambulants et la bataille contre les moulins à vent. C'est l'histoire habituelle d'amours contrariées: le père de Kitri veut lui faire épouser un homme riche alors qu'elle aime le jeune barbier. A force d'humour et d'ingéniosité, les amants seront finalement réunis. Le moment le plus fort du ballet est le happy end de l'histoire: Kitri et Basile dansent  le célèbre pas de deux de Don Quichotte pour exprimer leur joie: ils pourront vivre leur amour. Un des plus célèbres pas de deux de l'histoire du ballet classique, un pas de deux exigeant pour virtuoses accomplis.

Ce vendredi 24 juin ainsi que le dimanche 26 juin en matinée, nous aurons l'occasion d'applaudir Ekaterina Krysanova, une étoile du Bolchoï, très appréciée du public bavarois.  A ses côtés, l'excellent Lukáš Slavický interprétera pour la première fois à Munich le rôle de Basile. Le samedi 25 juin et le dimanche 26 en soirée, ce seront  Ivy Amista et Karen Azatyan qui interpréteront pour la première fois le couple d'amoureux.
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Marius Petipa/Ray Barra/Ludwig Minkus
Don Quijote
Prinzregententheater

Réservations: cliquer ici puis sur la date souhaitée en bas de page, suivre ensuite  la procédure. Il n'y a plus de place pour la représentation du dimanche après-midi.

mardi 21 juin 2011

Rétrospective Philipp Otto Runge à la Hypo-Kunsthalle de Munich

Fichier:Philipp Otto Runge 005.jpg
Auto-portrait au col brun
Pour sa grande exposition d'été, la Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung de Munich présente une rétrospective du travail artistique de Philipp Otto Runge, un dessinateur et peintre allemand dont l'oeuvre est caractéristique du début du 19ème siècle (1777-1810).  Runge vient de Poméranie, il suivra son frère à Hambourg puis étudiera son art à l'Académie de Copenhague. L'exposition s'est attachée à retracer la genèse des oeuvres d'un artiste qui les préparait minutieusement par une série de dessins préparatoires très achevés.

Cet artiste apprécié de Goethe se situe à l'orée du romantisme dont il est un des précurseurs. Malade toute sa vie, il meurt jeune de la tuberculose en laissant une oeuvre limitée mais fascinante, dont le perfectionnisme saute aux yeux. L'exposition présente les oeuvres majeures du peintre en les faisant précéder de leurs dessins préparatoires.


Der Morgen
Une première section  présente permet admirer des auto-portraits empreints d'intériorité, dont le fameux portrait au col brun qui a été choisi pour l'affiche . L'exposition s'attache ensuite à montrer comment Runge est passé du dessin académique aux motifs néo-classiques à l'étude d'une nature dont il s'est plu à encadrer les sujets de ses tableaux, notamment dans une série de dessins et d'études consacrés au thème du Temps: le matin et  le soir, le jour et la nuit. La genèse de son oeuvre Der Morgen (le Matin) est soigneusement documentée et l'exposition rend bien  compte de la vision spiritualisée avec laquelle Runge contemple la nature. La manière de dessiner les motifs végétaux ou floraux est fascinante et annonce déjà, cent ans avant la lettre,  une utilisation du détail naturel que développera lui aussi et bien plus tard l'art nouveau.

Fichier:Philipp Otto Runge 003.jpgLes principaux tableaux dans lesquels Runge peint les membres de sa famille, ses enfants, sa femme ou ses parents, sont aussi présentés, avec une ,manière de caractériser l'enfance qui évoque le nouveau regard qu'en donne un Jean-Jacques Rousseau: l'enfant n'est plus considéré comme un adulte en miniature mais comme un être à part entière doué d'une dynamique qui est propre à son âge. Enfin le spirituel réapparaît dans les oeuvres religieuses, dont de belles études présentant Pierre sauvé par  Jésus marchant sur les eaux furieuses du lac que Ses divins pieds apaisent.

Une exposition qui réussit le pari difficile de présenter l'oeuvre souvent inachevée d'un artiste emporté trop tôt et dont Brentano a dit Ne pleurez pas sa mort précoce ! / Il n’a pas vécu : il a été une aurore.

L'exposition présente également avec une clarté toute didactique les recherches théoriques de Runge, des recherches dont il s'entretenait avec Goethe, qui tenait le peintre en haute estime. Elle s'attarde sur son ouvrage théorique majeur, la Sphère des couleurs, ou construction du rapport des mélanges de couleurs et de leurs affinités, suivi d’un essai sur l’harmonie chromatique (1808)

A voir à la Hypo- Kunsthalle de Munich jusqu'au 4 septembre, ouvert tous les jours de 10 à 20 heures. Plus d'infos en allemand ou en anglais sur le site de la Kunsthalle.
La Kunsthalle se situe sur l'élégant piétonnier qui relie la Marienplatz à l'église des Théatins de l'Odeonplatz, métro Marienplatz ou Odeonplatz.

lundi 20 juin 2011

Le Liechtenstein vote massivement en faveur des couples homosexuels

Fichier:Flag of Liechtenstein.svgOn se souviendra peut-être que le Parlement de  la Principauté du Liechtenstein avait récemment décidé d'octroyer aux couples gay et lesbiens la possibilité d'officialiser leurs unions par des contrats d'union civile, sans pour autant leur accorder le droit à l'adoption. Mais des activistes catholiques s'étaient mobilisés contre cette avancée égalitaire et avaient fait circuler une pétition s'opposant à la décision parlementaire. Ils avaient réunis suffisamment de signatures pour contraindre la petite Principauté enclavée entre la Suisse et l'Autriche au referendum. Ce vote populaire a eu lieu ce dimanche 19 juin et les résultats en sont clairs: la population du Liechtenstein s'est massivement prononcée en faveur des contrats d'union civile: 68,8 pour cent des votants ont approuvé les unions gays et lesbiennes. Depuis hier soir, l'ensemble des pays germanophones européens offre aux couples gays ou lesbiens la possibilité de s'unir officiellement: l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse s'étaient déjà engagés dans la voie de la libéralisation.

Les opposants au contrat d'union civile s'étaient manifestés via la création d'un site web et avaient dénommé leur mouvement Vox populi. Ce mouvement épousait les thèses de l'église catholique, dont le représentant au Liechtenstein, l'archevêque Wolfgang Haas, avait dénoncé le projet de loi avec la virulence coutumière à cette église. On connaît l'argumentation catholique: l'homosexualité est une aberration, la pratique de l'homosexualité est un péché grave, l'institutionalisation de cette pratique est un scandale public, les unions civiles minent l'institution du mariage, elles vont à l'encontre de la loi naturelle, leur légalisation ouvre à terme la porte à l'adoption par les couples homosexuels. Mais comme l'Eglise ne peut pas davantage s'immiscer dans les affaires de l'Etat, c'est un cousin de l'archevêque, Johannes Schranner, qui s'est dévoué pour mener la campagne de signatures qui devait forcer le vote populaire.

Malgré sa cuisante défaite d'hier, Vox populi s'est montrée très satisfaite du résultat. Johannes Schranner a déclaré hier à la radio locale, que les trente pour cent obtenus sont d'autant plus remarquables que l'ensemble des institutions du pays, - le gouvernement,le Parlement et tous les partis politiques- ,  s'étaient prononcées en faveur de la légalisation des unions.

N'en déplaise aux Haas et autres Schrammer, les gays et les lesbiennes du Liechtenstein qui s'engageront dans un contrat d'union civile disposeront dès à présent des mêmes droits que les couples mariés dans les matières qui concernent la fiscalité, l'héritage, la sécurité sociale, le droit civil, notamment la reconnaissance du droit du partenaire étranger. Les droits à l'adoption et à l'insémination artificielle ne sont cependant pas encore reconnus, mais l'avancée vers une société plus tolérante et égalitaire est évidente. 

On trouvera des informations plus détaillées sur les pages web des principaux journaux de la Principauté: le Volksblatt (plusieurs articles détaillant les différentes réactions des personnalités locales) ou le Liechtensteiner Vaterland.

Article précédent: Un referendum sur le PACS devra être organisé au Liechtenstein (24 avril 2011)

jeudi 16 juin 2011

Festival d'opéra de Munich: Make no noise de Miroslav Srnka au Pavillon 21


Le Festival d'opéra d'été de Munich commence la semaine prochaine avec la création d'un opéra contemporain en langue anglaise: l'opéra de chambre Make No Noise du compositeur tchèque Srnka sera interprété au  Pavillon 21 Mini Opera Space, un pavillon qui vient d'être remonté sur la Marstallplatz, derrière le Théâtre National et qui accueille des oeuvres expérimentales et des créations contemporaines (photo de la maquette: Markus Pillhofer).. 

Cet opéra de Miroslav Srnka  explore les arcanes de  communication humaine. Il s'inspire du film catalan The secret Life of Words de la cinéaste Isable Coixet. Il raconte l'histoire d'Hanna, une jeune femme mystérieuse et solitaire, qui prodigue des soins à Joseph, un homme grièvement blessé lors de l'incendie d'une plate-forme pétrolière. Le blessé porte la responsabilité de la mort de son meilleur ami qui est mort dans l'incendie de la plate-forme. Tant Hanna et Joseph  se murent dans le silence, c'est le moyen qu'ils ont trouvé pour vivre avec un passé douloureux. Leur rencontre sur la plate-forme désertée, ils la percevront progressivement comme une porte de sortie, comme un chemin vers la guérison.

L'opéra est mis en scène par Matthew Lutton et la direction musicale est confiée à Christopher Ward. L'oeuvre sera exécutée par l'Ensemble Modern et chantée par les solistes du Bayerische Staatsoper.

Miroslav Srnka est né à Prague en 1975, où il fait ses premières études musicales, des études qu'il poursuivra ensuite à Berlin et Paris. Ses oeuvres ont été montées notamment par le Quattuor Arditi,  l'Ensemble Modern et la Ostravskà Banda. Le Staatsoper de Berlin monte son opéra Wall en 2005. En 2007 il a été retenu par le Jerwood Opera writing program à Alderburgh. En 2009, Srnka obtient un prix d'encouragement à la création de la Fondation Ernst von Siemens, qui décerne chaque année un 'Nobel' de la musique.

Agenda

Les 28 et les 29 juin
Les 1 et 2 juillet
au Pavillon 21

Réservations: cliquer ici, puis sur la date désirée en bas de page et suivre la procédure.


Le Staatsballett va auditionner les jeunes talents à Munich en juillet. A partir de 7 ans.


On cherche des jeunes danseuses et danseurs!

Le directeur de la Ballett-Akademie, le professeur Jan Broeckx, auditionnera cet été de jeunes talents. Il faut bien sûr être très doué! Cela concerne la tranche d'âge qui va de 7 à 16 ans. Un test de compétence est organisé le 2 juillet, par catégorie d'âges: enfants de 7 à 10 ans, jeunes de 10 à 13 ans. Les auditions pour les 14-16 ans ont lieu le 3 juillet, aussi pour les étudiants âgés de 16 à 21 ans.

Pour un complément d'info ou une inscription, s'adresser à Andrea Reindl du lundi au vendredi de 9 à 13 heures.
T. +49 (0)89 1276 826 10
Email: ballettakademie@musikhochschule-muenchen.de

Voir aussi le formulaire d'inscription et les infos complémentaires sur le site de l'Académie de ballet: Website der Ballett-Akademie .

Clôture des inscriptions le 28 juin 2011.


Photo: Wilfried Hösl. On y voit notamment des enfants lors d'une représentation de Illusionen-wie Schwanensee.