Opera incognita, la compagnie d'Andreas Wiedermann et Ernst Bartmann, revient à Munich au mois de mai pour présenter la production d´une petite troupe itinérante qui sera jouée dans la salle Hubertus du château de Nymphenburg. Après les énormes succès d'Idomeneo en 2010 puis du Turn of the screw l'an dernier aux Bains Mueller (Müller'sche Volksbad), de la Clemenza di Tito dans l'arène du Cirque Krone en 2012 ou, l´an dernier, de l´Orphée et Eurydice de Gluck dans le monde souterrain de Munich, Opera incognita le Bajazzo de Ruggero Leoncavallo, plus connu du public francophone sous le titre de Pagliacci, interprété par la troupe de Benedikt Bader
En solistes, on pourra entendre Benedikt Bader (Beppo), Florian Dengler (Silvio), Mantas Gacevicius (Tonio), Dorothee Koch (Nedda) et Max Prodinger (Canio), les cinq membres d´une petite troupe de théâtre indépendante dirigée par Benedikt Bader, qui depuis quelques années parcourent l´Allemagne pour y présenter une version du Bajazzo adaptée à la taille de leur groupe. Les solistes, au four et au moulin, chantent également le choeur des habitants du village.
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L´opéra
L´opéra fut créé en 1892 au Teatro Dal Verme de Milan. Le Bajazzo (Pagliacci) a été écrit par Leoncavallo, aiguillonné et jaloux du succès remporté par Pietro Mascagni avec sa « Cavalleria Rusticana ». Il voulut lui aussi écrire un opéra vériste, empreint de naturalisme musical et inspiré d’un fait divers dramatique auquel il assista dans son enfance, un drame réaliste où se mêlent les thèmes de l’honneur, de la vengeance et de la jalousie.
Sur le premier disque de l´histoire de la musique, Enrico Caruso a enregistré en 1902 dans un hôtel milanais le célèbre air de Canio, Ridi Pagliaccio, ce qui contribua à assurer l´énorme succès populaire de cet opéra.
L´action
Un 15 août après-midi dans un village. Lors d’une journée festive se déroule sur scène et dans la réalité un drame de la passion et de la jalousie qui se termine dans le sang.
Tonio, un clown (baryton), se présente comme le Prologue et annonce l’intrigue que le public va voir jouée sous ses yeux. Selon le procédé de la mise en abyme, l´auteur y appelle au rapprochement vériste de la fiction et et de la réalité, jusqu'à ne plus savoir distinguer l'une de l'autre.
Une troupe ambulante parade joyeusement dans les rues d’un village avant la représentation du soir, Son directeur, Canio, invite les villageois à venir assister au spectacle. Le directeur y tient le rôle de Paillasse, Nedda, (soprano), son épouse, celui de Colombine, quant à Tonio et Beppe (ténor), ils sont respectivement costumés en Taddeo, et Arlequin.
Canio, ombrageux, gifle Tonio, trop prévenant à l’égard de son épouse Nedda, et met en garde celui qui voudrait séduire sa femme. Plus tard cependant, Tonio avoue son amour à Nedda qui l’éconduit aussitôt en le frappant elle aussi au visage. Fou de rage, il manigance une vengeance et aide alors Canio à surprendre sa femme avec son amant Silvio, un villageois (baryton). Le cœur brisé et ivre de jalousie, le directeur chante sa souffrance.
Le soir, sous le chapiteau, Canio-Paillasse, toujours furieux, confondant fiction du théâtre et réalité de la vie, tue Nedda-Colombina avec son amant Silvio avant de s’effondrer devant le public horrifié et de s’écrier « la commedia è finita ».
Billetterie
Les 16, 21 et 22 mai à 20H. Les billets sont vendus par München Ticket, tél. 089/ 54 81 81 81 ou sur www.muenchen.ticket.de.
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