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vendredi 26 septembre 2025

Première édition de la Biennale d'Opéra de Séville

L'affiche d'Ana Barriga

Capitale du flamenco, lieu emblématique de la Carmen de Mérimée et de Bizet, du Burlador de Sevilla y convidado de piedra (L'Abuseur de Séville) de Tirso de Molina, de Don Giovanni et du Barbiere di Seviglia, Séville est une destination lyrique par excellence.  Dans le monde de l'opéra, le Teatro de la Maestranza s'est taillé une réputation flatteuse. La Capitale de l'Andalousie a ouvert hier son nouveau Festival d'opéra qui se déroulera tous les deux ans en alternance avec le Festival de Flamenco

La première édition de l'initiative Séville ville d’opéra vise à affermir la ville en tant que « ville qui respire la culture 365 jours par an ». Le Festival propose un programme varié qui comporte des spectacles, des itinéraires d’opéra, des événements exclusifs, toute une série d'expériences au confluent de l'art et de l'histoire. 

Le maire de Séville, José Luiz Sanz Ruiz, a présenté le Festival comme une déclaration d'amour à l'histoire et au patrimoine de la ville, qui se déroule dans toute une série de lieux emblématiques de la capitale de l'Andalousie :  le Real Alcázar, le Teatro de la Maestranza, le Palacio de las Dueñas, l’Hospital de la Caridad et la Casa de Salinas.  Le projet est de « sortir l'opéra des théâtres, de l'emmener dans la rue et de le partager avec les Sévillans et les visiteurs dans des lieux patrimoniaux uniques ». 

« Avec Séville ville d’opéra, nous franchissons une nouvelle étape dans notre stratégie visant à nous positionner comme une référence culturelle internationale et une destination touristique de premier plan. Ce projet est une force motrice qui propulse notre ville vers un avenir dynamique, diversifié et plein d’opportunités, consolidant notre place parmi les grandes capitales culturelles d’Europe », a souligné M. Sanz. 

L'affiche

La création de l'affiche du Festival a été confiée à l'artiste sévillane de renommée internationale Ana Barriga, connue pour son art joyeux aux couleurs explosives. Ana Barriga a défini l'affiche comme une "carte conceptuelle" : l'opéra y est représenté par le truchement d'une figure féminine dansante, une incarnation allégorique de l'opéra qu'accompagnent toute une foule de petits objets aux connotations symboliques que le lecteur s'amusera à déchiffrer. La multiplication des informations est une des caractéristiques de son art. Typique aussi est le graffitage qui rappelle le Street Art, ici un jeu désarticulé de lettres peintes à l'aérosol qui annoncent le Festival d'opéra de Séville et ses dates.

Avec son style coloré caractéristique, teinté de pop, Barriga a conçu une œuvre qui va au-delà de la simple illustration. L'artiste la décrit comme une « carte conceptuelle » où l'opéra est incarné par une figure féminine, agrémentée de subtils clins d'œil et de symboles représentant « tous les rôles qu'un acteur peut jouer ». En substance, l'affiche est une réflexion vibrante sur l'opéra comme miroir de la vie elle-même, un jeu de rôles et d'émotions à grande échelle.

Au programme

L'opéra de Philip Glass Les enfants terribles  a ouvert hier les festivités à la Fabrique royale d'artillerie. Il  sera suivi d' Il Califfo di Bagdad, peut-être la plus célèbre des oeuvres  du compositeur sévillan Manuel García, le père de la non moins célèbre cantatrice Pauline Viardot García. Il Califfo se joue à l'Alcazar Royal de Séville. La mezzo-soprano Vivica Genaux donnera un récital Domenico Scarlatti en matinée dimanche prochain. Un second opéra de Manuel García, Quien porfía mucho alcanza sera joué successivement en trois lieux : le Palacio de la Dueñas, la Casa Salinas et l'Hospital de la Caridad. Le Daahoud Salim Quinet donnera Grooving Carmen, des versions inspirées de la Carmen de Bizet à l'Espacio Turina. On pourra entendre Il Combattimento di Tancredi et Clorinda de Monteverdi, une production du Festival de Peralada, dans la Cour Carlos III de la Manufacture royale d'artillerie. Le Don Giovanni de Mozart ne pouvait manquer au programme. Il sera représenté au Teatro de la Maestranza dans une production de l'Opéra de Cologne. Don Juan non existe, un opéra d'Helena Cánovas sur un livret d'Alberto Iglesias, sera représenté au Forum Magellan (Foro Magallanes de la Real Fábrica de Artillería), une vaste coproduction qui a réuni de nombreuses institutions : le Festival Castell de Peralada, le Teatro Real, le Teatro de la Maestranza er le Festival de Ópera de Sevilla. À l'Espace Turina, une soirée Paris, Séville, La Havane, Connexions hispano-françaises autour de Carmen permettra d'apprécier les talents de Mónica Redondo, Elena Sancho Perez et Teodora Oprisor. Es lo contrario, un "opéra parlé" de Cesar Camareno produit par la Maestranza, sera joué pour deux représentations dans la salle de spectacle de la Fabrique royale d'artillerie. En clôture de Festival Nerea Berraondo et Anna Malek interpréteront des musiques d'Europe centrale et slave d'inspiration espagnole à l'époque de Carmen à la casa Casa de Salinas.

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