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jeudi 13 avril 2023

LA FORTERESSE DE SAN LEO. LE CONTEXTE HISTORIQUE — Reportage photographique de Marco Pohle

  LA VILLE ET LA FORTERESSE DE SAN LEO. LE CONTEXTE HISTORIQUE

Les origines de San Leo, anciennement Mons Feretrius, sont historiquement liées à un important établissement romain, construit autour d'un temple consacré à Jupiter Feretrius. Vers la fin du IVe siècle, Léon et Justin, venus de Dalmatie, arrivèrent à Montefeltro et c'est à eux que l'on doit la diffusion du christianisme dans la région.

En 538, Vitiges, roi des Goths, plaça une garnison de cinq cents hommes à San Leo, mais, battu par Bélisaire, il fut forcé de se rendre aux Byzantins. Quelques années plus tard, toute la région fut occupée par les Lombards, auxquels elle fut reprise en 752 par Pippin, roi des Francs, qui la donna à l'Église. Elle devient la capitale du royaume italique lorsque le roi Berengar II et son épouse Willa y trouvent refuge, assiégés en 961 par Otton Ier, roi du Saint-Empire romain germanique. Le siège dura quelques mois et Berengar se rendit en décembre 963, prouvant ainsi l'extraordinaire capacité défensive de la petite ville et de ses fortifications. À partir de l'an 1000, en l'honneur de son patron et fondateur Leo, la ville est appelée San Leo. L'ancien nom de Montefeltro, qui désignait alors le diocèse, fut ensuite repris par un membre de la famille des seigneurs de Montecopiolo, descendants des comtes de Carpegna, donnant ainsi naissance à la célèbre dynastie des Montefeltro. San Leo est inextricablement lié aux événements historiques et à la renommée de la famille noble qui s'est opposée aux Malatesta, seigneurs de Rimini. L'état de guerre a duré des siècles, jusqu'à la défaite finale de Sigismondo Malatesta (1417-1468) face à Federico (1422-1482) et l'octroi du titre ducal d'Urbino en 1474. Sous le règne éclairé de Federico, un climat artistique fertile s'est développé à Urbino, attirant de nombreux artistes et faisant de la ville un pivot de la Renaissance italienne. L'architecte siennois Francesco di Giorgio Martini (1439-1501) y développa ses théories d'architecture et d'ingénierie militaire décrites dans les Traités, et put les expérimenter directement sur le terrain. Afin de sauvegarder le territoire du duché et de mieux contrôler les anciens sujets des Malatesta, Federico établit dans les années cinquante un plan stratégique, confiant à l'architecte siennois la construction de nouvelles forteresses et l'adaptation des forteresses existantes aux nouvelles techniques offensives et défensives (le traité comptait 136 monuments), sous la direction experte de son maître. La forteresse de San Leo connut alors son apogée fonctionnelle et artistique, passant des caractéristiques médiévales à celles de la Renaissance. La falaise de San Leo constitua un contexte paysager extraordinairement important pour Martini, qui mit en place une nouvelle ceinture fortifiée indépendante devant la forteresse médiévale, avancée du seul côté d'où la forteresse aurait pu être attaquée. Avec la mort de Gui- dobaldo et l'extinction de la famille Montefeltro, la domination du duché d'Urbino et du comté de Montefeltro passa à la famille Della Rovere, qui la conserva (à l'exception de la période des Médicis, de 1515 à 1527) jusqu'à la mort du dernier héritier, Francesco Maria II, qui la céda au Saint-Siège en 1631. Le gouvernement papal y établit la légation apostolique d'Urbino et Pesaro, qui résista jusqu'en 1860, à l'exception de la période napoléonienne, et transforma définitivement la forteresse en prison. Même après l'unification de l'Italie, la forteresse conserva cette fonction jusqu'en 1906, puis elle devint le siège d'une compagnie disciplinaire et enfin une prison.

Le reportage photographique de Marco Pohle













Les prisons et la torture








Expo sur d'anciens jeux de stratégie



Apothicaire



Un prisonnier célèbre. Prison et lit funèbre de Cagliostro.




Crédit photos © Marco Pohle 

Infos pratiques pour la visite : voir le site de la forteresse





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