Le baron Eugène d'Eichthal (1844-1936) publiait en 1894 un recueil de poèmes intitulé A la musique — sonnets. Il était alors administrateur de sociétés et vice-président de la Compagnie des chemins de fer du Midi. Il est surtout connu pour ses études d'économie politique. Membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1905, président de la Société Franklin et vice-président de la Société d'économie politique, il devient président et directeur de l'École libre des sciences politiques à partir de 1912. Il a collaboré à la Revue des deux Mondes, à L'Économiste français et à la Revue politique et parlementaire. Il publia aussi plusieurs recueils de poésie et un traité ayant pour objet le rythme dans la versification française.
Géant, maître aux cent bras, pareil à Briarée,
Dans tes enlacements de voix, de sons, d'accords,
De nos coeurs tu saisis les fibres, tu les tords,
Aimant l'étouffement que ton étreinte crée.
Nul ne peut s'affranchir de l'angoisse sacrée :
Nul ne peut s'affranchir de l'angoisse sacrée :
Sous tes anneaux d'acier, dans l'étroit corps-à-corps,
Les plus souples, les plus sceptiques, les plus forts
Fléchissent, haletants, l'âme désemparée...
La défaite d'un siècle acclamant son dompteur
La défaite d'un siècle acclamant son dompteur
Aux yeux t'a mis l'éclat des triomphantes joies :
Nos fils t'apporteront de plus faciles proies.
Nos nerfs auront en eux désarmé le lutteur :
Nos nerfs auront en eux désarmé le lutteur :
Mais sauront-ils, nés serfs d'un art fascinateur,
Notre âcre volupté de vaincus que tu broies ?
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