Adolphe Jullien par Henri Fantin-Latour |
Un article du critique musical et historien du théâtre lyrique Adolphe Jullien en première page du Supplément littéraire du dimanche du Figaro, daté du 13 août 1876, à quelques jours de l'ouverture du premier festival de Bayreuth. Jullien, auteur du bien connu Richard Wagner, sa vie, ses oeuvres, ami de Fantin-Latour, donne ici une curieuse défense de Wagner, dont les attaques contre la France et les Français ne sont selon lui pas pires que celles que Weber ou Mozart déversèrent sur les Français.
Une curieuse apologétique en vérité que celle qui compare les vomissures aux excréments pour disculper un accusé. Mais cela peut se comprendre dans le contexte d'une France vaincue et appauvrie après la guerre de 1870 et où régnait une germanophobie que Wagner avait encore attisée par sa publication d'Une capitulation. Jullien, wagnérien convaincu, tente de défendre l'image du poète-compositeur qu'il admire. Vous jugerez s'il y réussit. Il a en tout cas bien préparé sa défense en s'armant de citations alors peu connues.
MOZART ET RICHARD WAGNER VIS-A-VIS DES FRANÇAIS
Les fêtes musicales qui vont avoir lieu à Bayreuth et qui, triomphe ou échec, n'en resteront pas moins une des tentatives artistiques les plus audacieuses qui se puissent voir, tiennent aujourd'hui tous les regards de l'Europe musicale attachés sur cette ville de Bavière et font encore un héros, pour quelques jours, de ce Richard Wagner, tant admiré de quelques-uns, tant abhorré de quelques autres, et tant bafoué par la foule indifférente et badaude.
La question de génie ou de talent n'est pas à discuter ici, et toute dissertation serait oiseuse à la veille de faits décisifs, si grand attrait qu'elle pût nous offrir. En effet, la nature artistique de Richard Wagner est tellement complexe, son talent musical révèle une telle vigueur et exerce une telle attraction qu'à défaut d'une connaissance approfondie de ses œuvres, on a recours aux comparaisons les plus étranges pour le juger en bien ou en mal. Cette année même, presque le même jour, un compositeur allemand l'assimilait à Napoléon III, tandis qu'un journaliste français le comparait à M. de Bismarck ; et tous deux croyaient avoir tout dit sur son compte par ce seul rapprochement.
Conservons ces deux portraits, au moins à titre de curiosité.
M. Ferdinand Hiller, directeur du Conservatoire de Cologne et ami intime de Mendelssohn — cette vieille amitié explique sa haine vivace contre Wagner — écrivait à la Deutsche Rundschau :
« Wagner ressemble en beaucoup de points a Napoléon III. Comme celui-ci, il eut toujours foi en son étoile, malgré les circonstances les plus contradictoires ; tous les moyens qui pouvaient le mener au but de ses aspirations, il les a employés avec une constance et une énergie tout en dehors qu'aucun musicien n'a possédées avant lui au même degré. Un autre point de contact entre Napoléon et lui, c'est qu'il a su enchaîner indissolublement ses partisans au succès de sa cause, et qu'à l'égard de ceux dont la personnalité lui portait ombrage, il a fait de la confiscation à son profit. Il est arrivé ainsi au suprême pouvoir. Comme couronnement de sa brillante carrière, à l'Exposition universelle de 1867, succédera en 1876 l'Exposition de Bayreuth. Wagner aura-t-il aussi un Sedan ? C'est difficile à croire;
d'abord, jusqu'ici, rien ne nous annonce la venue sur le terrain musical d'un Bismarck ou d'un de Moltke ; ensuite, en matière d'art, les victoires ne sont généralement pas aussi rapides qu'en matière militaire. Mais sa cause finira pourtant par être vaincue, car elle est tout entière basée sur des principes faux, comme la puissance jadis incontestée de Napoléon III. »
Que disait d'autre part le XIXe Siècle ?
« Richard Wagner est la volonté, l'énergie, l'opiniâtreté incarnées ; comme tous ceux qui s'attachent obstinément à la poursuite d'une idée fixe, on l'a traité longtemps de maniaque. Aujourd'hui Bismarck et lui, ces deux hommes dont les caractères, sinon les génies, ont tant de traits de ressemblance, sont les dieux de l'Allemagne. L'élite des Germains gallophobes et mélomanes est prosternée à leurs pieds. Bismarck et Wagner ont fait preuve, dans deux sphères d'action bien différentes, du même esprit absolu et systématique, de la même ténacité passionnée, de la même fougue de tempérament, de la même absence de scrupule sur le choix des moyens. L'unité que le diplomate a conquise par adresse ou de vive force dans la politique, l'artiste a essayé de la réaliser dans l'art. »
De ces deux parallèles, le second est peut-être moins forcé que le premier, mais il ne prouve pas davantage pour ou contre l'auteur de Tristan et lseult.
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Richard Wagner aurait mieux fait de s'abstenir, assurément, lui qui a vécu trois ans en France, et de ne pas composer une marche triomphale pour le couronnement de l'empereur d'Allemagne ; mais n'est-ce pas le lot de tous les musiciens de célébrer les succès militaires de leur pays — et encore n'attendent-ils pas toujours des succès très avérés. Et puis, les Français seraient-ils bien venus à blâmer un compositeur allemand d'avoir célébré le triomphe de l'Allemagne, eux qui ont si bien applaudi MM. Félicien David et Gounod, chantant les victoires futures de la France, eux qui n'ont jamais reproché à l'italien Spontini de célébrer dans des cantates officielles l'oppresseur de sa patrie et de lui consacrer même, sur son ordre, un grand opéra comme Fernand Cortez?
Weber agit-il autrement et mieux que Spontini, lui qui se fit le Tyrtée des armées allemandes pendant la campagne de 1813, lui qui mit en musique les chants de guerre les plus haineux contre le drapeau envahisseur, le nôtre, et contre un conquérant justement abhorré. Mais Weber alla dans ce sens plus loin que Wagner ; il ne composa pas seulement sa cantate de victoire : Combat et triomphe, après la bataille de Waterloo — comme Wagner fit pour le couronnement de l'empereur — mais il avait, au plus fort de la guerre, lancé contre nous ces chants patriotiques qui enflammaient l'ardeur des combattants.
Et pourtant, qui songerait aujourd'hui à proscrire Weber de France, à nier son génie parce qu'il fut notre ennemi acharné et victorieux ? Personne même n'y songea lorsque, douze ans après cette explosion de haine, il passa par Paris pour aller diriger à Londres son Obéron. Toute la société française le reçut alors avec un empressement bien flatteur, et ne voulut se rappeler qu'une chose : c'est qu'elle devait honorer le génie, où qu'il allât, d'où qu'il vînt.
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M. Wagner a donc beaucoup moins fait contre la France que Weber, mais, dit-on, il n'a pas seulement composé une marche de triomphe, il a aussi déversé l'injure sur un peuplé abattu, pour venger son amour-propre offensé de l'échec que ce peuple avait autrefois infligé à son Tannhäuser.
Mais un autre compositeur allemand nous a pour le moins aussi maltraités, aussi injuriés pour nous remercier de notre bon accueil, de nos bravos ; et ce compositeur jouit aujourd'hui de la gloire la plus pure, comme homme et comme musicien, même en France, où tout le monde ignore ce qu'il pensait de nous. La révélation que nous allons faire déflorera peut-être l'idéale image du tendre Mozart, mais, si grande surprise qu'elle cause à ses dévots admirateurs, elle n'atteindra en rien son génie ni la valeur de ses chefs-d'oeuvre. Elle prouvera cependant qu'on peut détester et injurier la France avec la nature aimante d'un Mozart, comme avec l'esprit rancunier d'un Wagner.
Et d'abord, en quoi Mozart, dont on a voulu faire le modèle de toutes les vertus, différait-il du commun des hommes? Avait-il vraiment cette droiture inflexible, cette honnêteté qu'effaroucherait la seule pensée d'un biais ou d'un faux- fuyant, celui qui, après avoir vendu sa Symphonie concertante et deux ouvertures à Legros, directeur du Concert spirituel, écrivait tout naïvement : « Il croit en être le seul possesseur, mais ce n'est pas vrai, car je les ai encore toutes fraîches dans la tête, et je les écrirai de mémoire aussitôt mon retour à la maison. »
— La remarque fait plus d'honneur à sa mémoire qu'à sa délicatesse.
— La remarque fait plus d'honneur à sa mémoire qu'à sa délicatesse.
Était-il d'une nature si aimante, et gardait-il une reconnaissance invariable des services rendus, ce jeune homme qui osait bien déverser l'injure et la calomnie sur Grimm, qui avait été son plus dévoué protecteur lors de son premier voyage à Paris avec ses parents? L'enthousiasme de Grimm s'était singulièrement refroidi, il est vrai, quand il avait vu revenir ce présomptueux garçon de vingt-deux ans, doué d'une vanité prodigieuse et auquel manquaient, d'ailleurs, toutes les qualités de souplesse et d'amabilité nécessaires pour réussir à Paris ; mais il lui avait encore témoigné une constante amitié, sinon une protection bien efficace.
Et ne l'eût-il pas fait que rien n'autorisait Mozart à écrire cette dénonciation si pleine de colère et d'aigreur, que le seul souvenir des services passés devait l'empêcher de parler de Grimm en ces termes grossiers : «... Le plus grand bienfait qu'il m'ait accordé consiste en quinze louis d'or qu'il m'a prêtés, par petites sommes, durant la maladie de ma mère. A-t-il peur de les perdre ? S'il a un doute à ce sujet, il mérite vraiment qu'on lui mette le pied car ce serait montrer de la méfiance à l'égard de mon honnêteté (la seule chose qui pût me mettre en rage) et de mon talent. »
Avait-il enfin ce profond respect de la famille, possédait-il même un esprit si délicat, celui qui terminait ainsi certaine lettre à un parent respectable :
« Je vous souhaite, mon cher oncle, une bonne santé et 1000 compliments à mademoiselle ma cousine. Je suis de tout mon coeur, Monsieur, votre invariable cochon, W. A. MOZARTIN (1) »
On a raillé, on raille encore M. Wagner pour son esprit tudesque et « ses plaisanteries d'éléphant. » Elles sont le plus souvent assez lourdes, d'accord, mais elles sont moins crues que celle-ci et ne s'adressent pas à un homme d'âge.
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Cette courte digression sur le caractère et l'esprit de Mozart ne nous vise pas, il est vrai, nous autres Français, et elle atténuera simplement l'idéal qu'on s'est plu à se former de lui, de ce jeune homme chaste, timide et respectueux, qui n'était rien moins que tout cela. Mais voici qui nous touche davantage et qui va bien surprendre nos lecteurs, car les biographes et traducteurs de Mozart l'ont soigneusement caché jusqu'à ce jour.
Plusieurs de ses lettres, écrites de Paris, renferment quelque marque de mépris, quelque injure à notre adresse, — et voici les premières dans sa lettre du 9 juillet 1778 : il lui suffit de quelques lignes pour nous décocher trois lardons. Après avoir parlé de son ballet des Petits Riens, dont il a seulement, dit-il, composé six morceaux sur douze, le reste n'étant, d'après lui, qu'un arrangement de « misérables airs français », il arrive à dire :
« Le maître de chapelle Bach sera bientôt ici et je crois qu'il vient en vue d'écrire un opéra. Ces Français sont et seront toujours des ânes ; ils sont incapables de produire et force leur est de recourir aux étrangers. »
Le compliment vaut son prix, surtout venant d'un jeune homme dont l'orgueil souffrait de ne pas voir les scènes françaises lui faire la place assez grande.
Près d'un mois plus tard, Mozart écrivait encore à son père, en date du 31 juillet :
«... Il n'y a pas de milieu : il me faut écrire un grand opéra ou n'en écrire aucun. Si je n'en compose qu'un petit, mon bénéfice sera insignifiant, car en ce pays tout est taxé, sans compter que si l'opéra n'a pas la fortune de plaire à ces nigauds de Français, c'est une affaire finie ; je n'aurais plus de commandes, j'en retirerais peu et ma réputation en souffrirait. Que si je compose un grand opéra, je gagnerai plus d'argent, je serai dans mon genre spécial et j'aurai plus de chances de succès, parce qu'un grand ouvrage offre plus d'occasions de soulever les applaudissements. Je vous garantis que je n'hésiterai pas un moment si j'obtiens la commande d'un ouvrage. Le diable a forgé cette langue —c'est vrai, et je comprends trop bien les difficultés qu'elle a présentées à tous les compositeurs; mais, malgré tout, je me sens en état de les vaincre aussi bien qu'eux. Au contraire, quand je me figure — et cela arrive souvent — que mon opéra ira bien, alors je me sens tout de feu, tout mon être frémit et je brûle d'apprendre aux Français à connaître les Allemands, à les estimer et à les craindre. D'où vient donc que jamais Français n'est chargé de faire un opéra ? Pourquoi faut-il toujours recourir à des étrangers. Le plus grand obstacle pour moi proviendrait des chanteurs. Mais j'y suis décidé : je ne chercherai aucune querelle, mais si l'on me pousse à bout, je saurai bien me défendre. Je souhaite, d'ailleurs, de m'en tirer sans duel, car je n'ai aucun goût à ferrailler avec des nains. »
Mozart, qui avait très à cœur cette question pécuniaire, y revient encore dans sa lettre du 11 septembre, celle-là même où il arrange si bien son protecteur Grimm :
« Je n'ai pas voulu repousser tout net la proposition de Noverre, parce qu'on aurait pu penser que je manquais de confiance en moi-même. A la vérité, mes conditions étaient inacceptables, mais je le savais d'avance, car tel n'est pas l'usage ici. Voici comment les choses se passent, vous le savez sans doute déjà. L'opéra terminé, on le répète : s'il n'est pas du goût de ces patauds de Français, on ne le donne pas, et le compositeur en est pour sa peine ; s'il est jugé bon, au contraire, on le met en scène, et s'il réussit, le gain est en raison du succès! Vous le voyez: on ne peut compter sûr rien. »
Ânes, niais, nigauds, patauds : nous n'avons que l'embarras au choix entre les épithètes dont Mozart nous gratifie ; il ne nous traite vraiment guère mieux que ne fera par la suite M. Wagner.
Et encore y a-t-il entre eux cette différence que Richard Wagner nous maltraitera de l'étranger, lorsqu'il sera retourné dans son pays, après qu'un de ses principaux ouvrages, bon ou mauvais, aura été sifflé chez nous sans qu'on entendît une note, tandis que Mozart nous décochait toutes ces aménités dans des lettres écrites de Paris même, alors que la société l'accueillait avec une bienveillance marquée, malgré son humeur revêche et son orgueil, alors que son ballet des Petits riens obtenait du succès à l'Opéra, et que deux symphonies faisaient applaudir son nom au Concert spirituel. Différence essentielle, et qui n'est pas, ce nous semble, à l'avantage de Mozart.
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Mais ce n'est rien encore, et dans la haine qu'il a vouée à Paris, Mozart va jusqu'à traiter la société française, ses mœurs et sa santé d'une façon qui défie toute excuse ou toute atténuation. Ces passages, il faut le répéter, ont été patriotiquement écartés par les critiques ou historiens français de Mozart qui n'ont pas voulu réveiller le public de sa béate confiance au chantre d'Elvire, ni défigurer le délicieux idéal qu'il s'était formé du cœur et de l'esprit du doux Wolfgang.
Mozart, qui pouvait avoir bon cœur mais qui était d'une légèreté incroyable, commence de cette façon allègre sa lettre du 18 juillet, la deuxième qu'il écrive après la mort de sa mère, arrivée quinze jours auparavant : « J'espère que vous avez reçu mes deux précédentes lettres. Nous ne parlerons plus de ce qui en faisait le sujet; c'est passé, nous n'y changerions rien. » Et, après cette parole consolatrice, il ajoute en parlant d'une visite par lui rendue au célébré chanteur Raaf, qui était alors à Paris.
« Lorsque j'eus achevé de jouer — et Raaf, pendant tout le temps, n'avait cessé de m'applaudir très vivement et très sincèrement, — j'échangeai quelques mots avec Ritter. Je lui marquai, entre autres choses, combien le séjour de Paris était peu plaisant pour moi, même sans parler de la musique, car »lui- dis-je, je ne trouve ici aucun soulagement (dédommagement) aucun entretien, aucune relation agréable et honnête avec le monde, particulièrement avec les femmes qui, pour la plupart, sont des p... et les rares qui font exception n'ont aucun savoir-vivre. Ritter n'a pu faire autrement que de me donner raison »
Des femmes passons aux jeunes gens.
Deux jours après, Mozart, apprenant qu'un capitaine du nom de Hopfgarten a été tué dans une escarmouche survenue entre les troupes du roi de Prusse et celles de l'archiduc Maximilien, écrit à son père :
« Serait-ce par hasard le brave baron Hopfgarten, que nous avons connu à Paris avec M. de Bosé ? Ce serait bien douloureux, mais mieux vaudrait encore qu'il eût rencontré un trépas glorieux au lieu de mourir dans son lit, d'une maladie honteuse, comme la plupart des jeunes gens de Paris. Impossible de causer ici avec un homme qui n'ait été trois ou quatre fois ou qui ne se trouve encore gratifié de quelque belle maladie de ce genre. Dès le berceau, les enfants naissent avec ces maladies ; je ne vous apprends rien de nouveau, d'ailleurs, et vous aviez tout cela de longue date aussi bien que moi. Croyez-moi cependant, si j'ajoute que la contagion n'a fait que croître et embellir. »
Bien qu'il ait été sifflé chez nous aussi fort que Mozart y fut applaudi, Wagner ne s'est jamais permis, en somme, de porter des accusations aussi odieuses contre la société française et son état sanitaire. On a pu lui reprocher non sans raison d'avoir décrié après coup les amateurs parisiens auxquels il était venu demander la gloire et qui l'avaient accueilli par des huées, mais Mozart lui- même, le parfait Mozart, que venait-il faire au milieu d'un peuple qu'il jugeait si corrompu — moralement et corporellement ?
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Compositeur, M. Wagner s'est montré moins hostile à la France que ne le fut Weber; homme, il nous a moins injuriés que ne le fit Mozart ; et cependant l'on accumule sur lui toutes les rigueurs dont on fait grâce à ses deux compatriotes. Outre que ces excommunications vengeresses n'ont aucune valeur quand elles ne frappent pas tous les coupables, elles sont absolument temporaires et s'effacent au bout de quelques années ou de quelques mois.
La postérité fait bon marché des écrits et des pensées de l'homme, quand il s'agit de juger l'oeuvre d'un artiste créateur, et elle fait en cela preuve de sagesse et d'impartialité. Elle oubliera donc les injures de M. Wagner aussi vite qu'elle a oublié celles de ses prédécesseurs. Et si l'auteur de Lohengrin et de Tristan possède vraiment le génie musical — ce qui n'est plus à démontrer partout ailleurs qu'en France — on peut le tenir pour assuré : ses torts envers nous ne lui nuiront pas plus, en définitive, que des torts sensiblement plus graves n'ont nui à Weber et à Mozart.
Adolphe Jullien.
(1) Les mots ici soulignés sont en français dans l'original, Mozart empruntant volontiers notre langue pour faire de jolies plaisanteries de ce genre.
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