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vendredi 6 septembre 2019

Nouvelle critique des Voyageurs de l'Or du Rhin par Oylandoy (ODB-Opéra)


Le sous-titre de l’ouvrage de Luc Roger est « La réception française de la création munichoise du Rheingold de Richard Wagner à l’été 1869 », il aurait pu être « Suivez la création du Rheingold comme si vous y étiez ! », ou « Wagnerophiles, revivez l’année 1869 ! », car si les textes, lettres et articles sont judicieusement choisis du point du vue de la connaissance du petit monde qui a suivi la création du Rheingold avec un grand intérêt, ils sont également passionnants à lire.

Luc Roger s’est particulièrement intéressé au trio Judith Gautier, Catulle Mendès, Villers de l’Isle Adam, tous trois fans de Wagner de la première heure, qui lui ont rendu visite à Triebschen, à l’aller comme au retour de leur voyage à Munich, dont le but officiel était l’Exposition Internationale des Beaux-Arts, mais dont le but réel était d'assister à la première du Rheingold. Les articles des trois français sont d’une lecture agréable, et fourmillent de détails du quotidien. Leurs descriptions de l’exposition internationale sont amusantes et instructives, mêmes si le rapport avec le sujet est un peu lointain. Les comptes-rendus de voyage de Judith Gautier (fille de Théophile Gautier et épouse de Catulle Mendès) révèlent une plume vivante, de style romanesque, et une personnalité qui rendra Cosima quelque peu perplexe (on ne sait si elles ont été réellement amies, comme elles l’ont dit). Nous retrouvons avec plaisir l’Epitre au Roi de Thuringe, écrit par Catulle Mendès, avec verve, et Luc Roger rappelle l’habitude fâcheuse de Catulle Mendès de travestir la réalité et de s’attribuer sans vergogne nombre d’actions d'éclat.

L’ouvrage permet également de retrouver des textes captivants d’Edouard Schuré (écrivain très apprécié de Wagner), ainsi que quelques renseignements sur Augusta Holmès, pianiste, compositeure, grande admiratrice de Richard Wagner (et maîtresse de Catulle Mendès), et Marie de Nesselrode, comtesse Mouchanoff, brillante pianiste et amie de Liszt, Chopin, Alfred de Musset et, bien sûr, de Wagner.

La deuxième partie relate notamment la dispute entre Léon Leroy (wagnerien) et Albert Wolff (antiwagnerien), tous deux journalistes au Figaro, au travers de leurs écrits vitriolés. Passionnant et hilarant.

Pour finir, un adorable pamphlet d’un certain Ch du Bouzet, qui prend plaisir à stigmatiser le peu d’empressement du roi Louis II à gouverner, par opposition à son implication dans la création du Ring.

Nous avons aimé également de constater le peu de clairvoyance de certains critiques, et le nombre incroyable d’erreurs dans les comptes-rendus d’époque…

Un livre plaisant, et fort utile pour tout amateur de la musique de Monsieur Wagner.

Source du texte : ODB-Opéra









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