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dimanche 10 juin 2018

Louis II refuse d'octroyer sa grâce au meurtrier Michael Battistella condamné à mort


Entrefilet dans le Niederbayerische allgemeine Zeitung du 17.12.1875

Le 24 décembre 1874, Michael Battistella, un ouvrier italien employé dans une briqueterie à Bogenhausen se rendit avec un compagnon chez les époux Humpl,  dans leur propriété les environs de Wolfratshausen,  pour leur dérober une importante somme d'argent qu'ils savaient en leur possession. Battistella tua le mari  et blessa très grièvement la femme, la laissant pour morte. Anna Humpl survécut cependant à ses blessures. Battistella et son compagnon ne trouvèrent pas trace du butin convoité, sinon quelques bijoux sans valeur. Ils s'en allèrent bredouille.

Arrêté, Michael Battistella fut condamné à mort le 7 octobre 1875 par la justice de la Bavière supérieure. Un recours en grâce fut introduit par ses parents auprès du Roi Louis II, qui ne trouva aucune raison suffisante de gracier le meurtrier. Son comparse fut quant à lui condamné à 15 ans de prison.

Toute la presse bavaroise rendit compte du meurtre et de la tentative de vol, et par la suite du jugement et du refus de recours en grâce. Certains journaux rapportèrent aussi le témoignage de témoins de l'exécution. Voici le récit que donne le Königlich Bayerisches Kreis-Amtsblatt von Schwaben und Neuburg de la tentative de vol et du meurtre des époux Humpl: 


in ,  Augsburg,,29.12.1875

"[...]Um Nachmittage des 24. Dezembers 1874 wurde die 52 Jahre alte Gütlersfrau Anna Humpl, welche allein mit ihrem etwa 70 Jahre alten Ehemann Josef Humpl die im Bezirke des l. Landesgericht Wolfratshausen eine halbe Stunde vom Dorfe Baierenrain entfernt liegende Einöde Unterleithen wohnte , in der Nähe ihres Hauses aus zahlreichen Wunden blutend und scheinbar dem Tode nahe gefunden. Im Viehstalle des Auswehsens fand man ihren Eheman Josef Humpl als Leiche mit einem Stich im Halse, drei in ihrem wusammenwirken gleichfalls tödliche Stichen in der Brust und zwölf weiteren Sticken am Kopf, Gesicht, Hals und Brust. Anna Humpl hatte an ihrem Körper ungefähr vierzig Schnitt- und Stickwunden, namentlich eine über den ganzen Nacken laufende lebensgefährliche Schnittwunde. Sie blieb zwar am Leben, doch hatten die Ihr zugefügte Verwundungen eine viermonatliche Krankheit und die dauernde Lähmung Ihre beide Hände zur Folge. [...]

L'émotion du roi, le récit de Wim Gérard

C'est la lecture du Châtelain des nuées (pp. 124 et 125) de  Wim Gérard qui a attiré notre attention sur cet épisode que nous ne connaissions pas par ailleurs. Gérard nous informe sur le malaise du roi dont fut pris le roi dans l'église royale de Tous les Saints le 24 décembre 1875:

" [... ]Et cette même année se termina sur un épisode qui montre nettement combien, sous cet aspect d'homme mûri et imposant, se cachait encore de sensibilité puérile. Quelques jours avant Noël avait eu lieu, à Munich, l'exécution d'un jeune assassin. Louis II n'avait pas pu, pour des raisons d'ordre public, lui accorder la grâce que sollicitaient de vieux parents : sans doute ses ministres s'y étaient-ils opposés avec des arguments convaincants. Mais Louis avait vu une photographie du misérable et sa beauté l'avait ébloui... Tandis que, le soir de Noël, agenouillé à côté de sa mère dans l'Allerheiligenhofkirche (église royale de Tous les Saints), le roi s'assombrissait dans ses pensées plutôt qu'il ne priât, le chant des orgues le porta soudain aux extrêmes limites de l'émotion. Il cacha son visage dans ses mains et la reine l'entendit sangloter. Appelé au secours, le prince Luitpold, qui se trouvait à peu de distance, s'approcha pour aider le roi à se relever et les témoins purent alors surprendre cette scène extraordinaire : le roi penchant sa haute et massive silhouette pour étreindre son vieil oncle et pleurer sur son épaule comme un enfant... En hâte, on emmena Louis vers ses appartements en l'interrogeant de manière pressante sur la cause de son malaise : c'est alors qu'il laissa échapper, d'un air déchiré, le nom révélateur de « Battistella »... C'était celui du jeune assassin dont il n'avait pas osé sauver la vie. [...]".

Wim Gérard ne nous livre malheureusement pas sa source. Elisabeth Fontaine-Bachelier mentionne le même épisode dans des termes fort semblables en évoquant "le jeune criminel de vingt ans que le roi aurait volontiers gracié, mais qu'après de longs débats avec le ministre de la justice il avait dû se résoudre à condamner à la peine capitale". Pas plus de mention directe de la source chez Fontaine-Bachelier.

Posts précédents sur le Châtelain des nuées:
















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