Mignonne, allons voir si la rose est l'un des poèmes les plus célèbres de Pierre de Ronsard, écrit en 1545. Cette ode, inspirée du poète latin Ausone, est composée en 1545 après la rencontre de Pierre de Ronsard, âgé de 20 ans, avec Cassandre Salviati, fille d'un banquier italien. Ce poème fait partie du premier livre des Odes, 17, et évoque la jeunesse qui passe comme le temps d'une fleur. Cette méditation de la vieillesse et de la mort est un thème récurrent dans la littérature tant religieuse que profane, aussi bien que dans les arts, à cette époque.
- À CASSANDRE
- Mignonne, allons voir si la rose
- Qui ce matin avait déclose
- Sa robe de pourpre au soleil,
- A point perdu cette vesprée,
- Les plis de sa robe pourprée,
- Et son teint au vôtre pareil.
- Las ! voyez comme en peu d’espace,
- Mignonne, elle a dessus la place
- Las ! las ! ses beautés laissé choir !
- Ô vraiment marâtre Nature,
- Puis qu’une telle fleur ne dure
- Que du matin jusques au soir !
- Donc, si vous me croyez, mignonne,
- Tandis que vôtre âge fleuronne
- En sa plus verte nouveauté,
- Cueillez, cueillez votre jeunesse :
- Comme à cette fleur la vieillesse
- Fera ternir votre beauté.
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- Ronsard (1524, Vendômois)
- Odes, I,17
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L´Ode à Cassandre de Ronsard a été mis en musique au 19e siècle par Richard Wagner (1813-1883), lors de son séjour à Paris en 1839-1841 (sous la forme d'un lied pour une voix et piano WWV 57).
Voici ce qu´en écrit en 1898 Henri Silège dans l´avant-propos aux Dix écrits de Richard Wagner, publiés par la Librairie Fischbacher.:
"[...]Pendant l’hiver de 1839 à 1840, Wagner, avide de cette renommée qu’avaient remportée avec leurs mélodies Schubert et Mme Loïsa Puget, rechercha la célébrité que donne la société aristocratique. Il mit en musique Dors mon Enfant, l’Attente de Victor Hugo, les Deux Grenadiers de Henri Heine et Mignonne de Ronsard, qui parut dans la Gazette musicale. Le but qu’il visait, il ne put l’atteindre : les Duprez et les Rubini, « ces héros du chant si vantés », ces Capouls de l’époque, se soucièrent bien de révéler dans les salons mondains les compositions du naïf étranger ! Du reste, cette musique n’était point faite pour les « bouches en cœur, bouches à roulades, à points d’orgue pâmés », comme dirait M. Émile de Saint-Auban.
Wagner entra donc dans l’été de 1840 « complètement dénué de toute perspective prochaine" [...]"Photo Dario Acosta |
Thomas Hampson est un baryton américain, né le 28 juin 1955 à Elkhart (Indiana). Il fut l´élève d´Elisabeth Schwarzkopf et est devenu l´un des meilleurs barytons contemporains. Grand amateur de Lieder, connu pour ses récitals et spécialement pour ses interprétations de Mahler, il est à l´aise dans le répertoire francais. Son Werther est célèbre. On apprécié la beauté tant de son timbre que de son phrasé
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