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Ken-David Masur |
L'Orchestre symphinque de Munich a donné ce lundi une soirée d'exception dans le beau cadre du Prinzregententheater avec le choix musical équilibré de Ken-David Masur qui a captivé un public ravi. Masur a d'abord dirigé une
Ouverture d'Egmont avec une précision d'orfèvre en mettant tout son soin à en développer le côté dramatique. Masur parvient à créer une véritable mise en scène musicale de l'oeuvre de Goethe et nous fait participer tant aux souffrances des populations des Pays-Bas qu'à la morgue hautaine de l'envahisseur espagnol. Que de beautés et d'émotions dans tant de haines et de souffrances!
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Hwayoon Lee |
Mise en scène encore dans la
Symphonie concertante pour violon, alto et orchestre en mi bémol majeur, K.364 de Mozart dans laquelle l'orchestre va soutenir le dialogue complice du violon et de l'alto, avec en solistes de jeunes artistes exceptionnelles boursières de la
Fondation d'Anne-Sophie Mutter, une artiste très impliquée dans la musique actuelle dont la fondation aide des jeunes du monde entier à débuter dans le métier. L'Américaine Nancy Zhou, âgée de 21 ans, donne une interprétation élégante et sensible, très empreinte de douceurs de la partie pour violon, avec plus de délicatesse que d'énergie. L'altiste sud-coréenne Hwayoon Lee captive avec son port impérial et une grande présence scénique, elle donne un alto puissant et profond, avec une impression de grande maturité qui surprend venant d'une jeune femme qui affiche à peine 18 ans. Une artiste dont on a envie de suivre la carrière. Avec cela, l'unisson de l'Orchestre symphonique de Munich et la précision avec laquelle Masur amène les solistes à se détacher de l'écrin des violons et des altos pour laisser s'élever leurs voix propres donne encore plus d'intelligibilité à l'oeuvre de Mozart.
En deuxième partie de programme, c'est à nouveau l'orchestre qui déploie toutes ses qualités dans la deuxième symphonie op. 36 de Beethoven, une oeuvre particulièrement bienvenue par sa proximité mozartienne, et que l'on découvre avec d'autant plus de plaisir qu'elle est rarement jouée. Ken-David Masur met son sens de la dramaturgie au service de l'oeuvre qu'il développe avec des soucis de didacticien, il nous l'expose en insistant sur les mouvements et en en détachant particulièrement bien les parties, comme, pour ne citer qu'eux, la flûte dans la coda du larghetto ou encore le beau dialogue entre les violons et les bois dans l'allegro molto.
Le public reconnaissant a longuement manifesté son enthousiasme par de longs applaudissements accompagnés de l'honneur des trépignements
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