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dimanche 24 septembre 2017

Grandes expositions: les chefs-d'œuvre du Salon de Paris du Musée d'Orsay à la Hypo-Kunstalle de Munich

William Bouguereau (1825-1905), Dante et Virgile, 1850, Huile sur toile (280,5 x 225,3 cm)
Musée d’Orsay© bpk | RMN – Grand Palais | Patrice Schmidt

Au 19ème siècle, le Salon de Paris fut l'exposition annuelle  la plus importante dans le monde de l'art international.  Avec environ 120 peintures, sculptures, dessins et objets d'artisanat d'art présentés lors de divers Salons, l'exposition approche l'esprit du Salon français entre l'idéal antique et la vie moderne.

Au XIXe siècle, le «Salon de Paris» était  l'exposition annuelle d'art la plus importante au monde et un événement social par excellence. Des centaines de milliers de visiteurs venaient  admirer les différents travaux des principaux artistes de l'époque. Un jury admirant le seul idéal classique de la beauté décidait quels artistes pouvaient y participer. Leurs œuvres devaient exprimer le Bien, le vrai et le Beau. Pour la première fois en Allemagne, la Kunsthalle de Munich présente le phénomène que fut le "Salon". Avec environ 120  peintures, de sculptures, de dessins et d'objets des arts appliqués du musée d'Orsay à Paris, l'exposition montre comment la tradition classique en art rencontre la vie moderne. La plupart de ces travaux n'ont jamais été vus auparavant en Allemagne.

De l'idéal classique ...

Le Salon de Paris était une institution vénérable. Créé par Louis XIV (1638-1715), l'exposition était l'occasion pour les élèves de l'Académie royale d'art d'y présenter lerus œuvres. À partir de 1725, l'exposition se tint  au  "Salon Carré" du Louvre. Pourtant, malgré les grands changements sociaux et la nationalisation du salon après la Révolution française de 1789, un jury omnipotent détermina pendant toute la durée du  XIXe siècle quels étaient  les artistes qui pouvaient y participer. Les jurés étaient cabrés sur le point de vue académique traditionnel: les œuvres d'art étaient censées exprimer le bien et le vrai sous la forme d'une beauté idéale.

... à la vie moderne

Pendant longtemps, les artistes étaient tenus de prouver leur expertise technique, en particulier avec d'ambitieuses représentations grand format  de la mythologie antique, de scènes bibliques et d'événements historiques. Mais quelle importance les belles déesses et les héros nobles de cette soi-disant peinture historique avaient-ils encore pour l'individu moderne à l'ère industrielle? Le contraste entre la  vie idéale et moderne classique et la vie réelle devint source de conflit. La peinture d'histoire devait être renouvelée.

Jean-Léon Gérôme (1824-1904), Alexandre Cabanel (1823-1889), William Bouguereau (1825-1905), ont tous trois créé des œuvres certes célébrées à Paris, mais qui furent aussi le sujet de débats controversés. Ces artistes réussirent à relier l'ancienne tradition au Zeitgeist. Des collectionneurs du monde entier achetaient leurs oeuvres originales, tandis que  des reproductions plus abordables étaient acquises par les classes moyennes. Jamais auparavant les  oeuvres d'art n'avaient connu un tel succès.

Déesse ou pin-Up?

Les artistes qui exposaient au Salon ont donné de nouvelles impulsions à la peinture historique. Alors qu'ils continuaient d'utiliser de grands formats pour leurs peintures représentant, parmi d'autres sujets, des scènes de l'Antiquité, ils le firent en y apportant une nouvelle manière: ils ramenèrent l'opulence de la mise en scène des dieux et déesses à une dimension plus humaine et se mirent à représenter la vie quotidienne. Un exemple en est l'oeuvre de Gérôme de 1846 les Jeunes Grecs faisant battre des coqs (appelée aussi Un combat de coqs), une oeuvre dans le goût antique mais totalement dénuée de grands gestes héroïques. Néanmoins, même de cette manière, de nombreuses tentatives de renouvellement ont été vivement critiquées. Ainsi dans le  Dante et Virgile de Bouguereau (1850) la représentation de la violence physique a-t-elle dépassé les limites de l'acceptabilité. Sa Naissance de Vénus de 1879 a elle  aussi été taxée de vulgaire et de voyeuriste. Et les historiens de l'art ont perpétué cette vision en présentant la Vénus de Bouguereau non comme  la figure d'une déesse mais comme celle d'une pin-up.

Une redécouverte

L'exposition de la  Kunsthalle de Munich  permet aux  visiteurs de redécouvrir cet aspect essentiel de l'art français du XIXe siècle. 


Du 22 septembre 2017 au 28 janvier 2018
Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung
Theatinerstraße 8
(In den 5 Höfen)
80333 München
Ouvert tous les jours de 10 – 20 heures pendant les expositions

Catalogue (Photo ci-contre). La page de couverture représente la Naissance de Vénus de Bouguereau.

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