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jeudi 26 janvier 2017

Les poèmes de Robert de Montesquiou consacrés au Roi Louis II de Bavière (10): Armenta

 [...]Ce Louis d'Hohenschwangau, 
Qu'un cygne, au faîte, désigne [...]
Crédit photographique: L.Roger

Armenta, un poème du Comte Robert de Montesquiou-Fezensac, publié dans son recueil  Les chauves-souris : clairs-obscurs, édité par G.Richard à Paris à partir de 1893. (Notre extrait: pages 305-306  de l'édition remaniée de 1907).
Il s'agit du dixième poème d'une série tout entière dédiée au Roi Louis II de  Bavière et dont le titre général est REX LUNA (Le Roi lune). Le poème approche de diverses manières la place des cygnes dans la vie du Roi Louis II.

Le Comte Robert de Montesquiou(1855-1921) 

Le comte Robert de Montesquiou, est un homme de lettres, un dandy et critique, né à Paris le 7 mars 1855 et mort à Menton (Alpes-Maritimes) le 11 décembre1921.  Poète, homosexuel et dandy insolent,  il aurait servi de modèle à des Esseintes dans À Rebours (1884) de Huysmans. Il fournit à Marcel Proust l'un des modèles du Baron de Charlus dans À la recherche du temps perdu, ce qui le rendit furieux malgré les dénégations de Proust.
(Plus sur Wikipedia, source de cette introduction biographique)

En bas un cygne au ciel lance, 
Dans un mélodique heurt, 
De son bec en fer de lance, 
Un jet d'eau dont le chant meurt.
Crédit photographique : I. Sailko


ARMENTA 

                                                                        De mes cygnes fumants je détache les rênes. 
CHÉNIER.

Ce fut le pasteur du Cygne, 
Ce Louis d'Hohenschwangau, 
Qu'un cygne, au faîte, désigne 
Qu'eut aimé Victor Hugo.

En bas un cygne au ciel lance, 
Dans un mélodique heurt, 
De son bec en fer de lance, 
Un jet d'eau dont le chant meurt.

Entre ce veilleur insigne 
Et ce gardien merveilleux, 
S'ébranle une blanche ligne 
D'oiseaux pleins de reflets bleus.

Ce fut une exquise idée, 
Un miracle qu'eut offert, 
Plus rare qu'une orchidée, 
Ce château dont j'ai souffert,

Si, par l'impulsion forte 
D'un décorateur-Wagner, 
La cycniforme cohorte 
N'eut pas joué son faux air.

Quand bois, pierre, marbre, étoffe, 
Cuir, kaolin et métal 
Auraient entonné leur strophe 
De pâte-tendre à cristal !

Voici le traîneau que tire
La neige au plumage blanc;
Louis-Tibère-Tityre,
Le mène d'un geste lent.

C'est un Cygne encor qui traîne 
La nef de ce Lohengrin, 
Qui n'a pour maître, et pour reine, 
Que solitude et chagrin,

Il meurt enfin, comme un cygne; 
L'eau du lac est son linceul, 
Et, son chant qui se résigne, 
Je l'ai recueilli, moi seul.

Et le dieu des cygnes t'ouvre, 
O Roi, pour ton Parthénon, 
Pour ton Ciel, et pour ton Louvre, 
L'astre qui porte son nom !

Louis II en Lohengrin, le chevalier au cygne
C'est un Cygne encor qui traîne 
La nef de ce Lohengrin,


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