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vendredi 13 janvier 2017

Le Roi Louis II chante Lohengrin de Wagner, une caricature du Simplicissimus en 1928

Page titre du cahier 37 de la revue Simplicissimus de 1928


Simplicissimus est un hebdomadaire satirique allemand créé à Munich par Albert Langen et Thomas Theodor Heine en avril 1896 et ayant paru jusqu'en 1944. Une revue inspirée par le Gil Blas français.
La caricature présente Le Roi Louis II  avec l'embonpoint et les traits qui le caractérisaient dans les années 1880. Le Roi se trouve sur une nacelle tracté par un cygne, comme le chevalier sans nom arrivant pour sauver Elsa von Barbant.

Les textes

Grüass di Good, Welfenfonds:

Grüass di Gott, ou Grüß Gott, une formule de salutation habituelle en Bavière, ici en prononciation bavaroise, le mot Gott (Dieu) ayant de plus été  transformé dans le mot anglais Good.


Welfenfonds: les fonds Welfs (Welfenfonds en allemand) désignent l'ensemble des biens confisqués au Royaume de Hanovre par la Prusse qui venait de l'annexer suite à la guerre prusso-autrichienne de 1868.  Bismarck  utilisa une partie de ces fonds pour corrompre le Roi de Bavière en 1871. Louis II , qui était cruellement en manque de fonds pour financer la construction de ses châteaux, accepta entre 4 et 5 millions de marks en échange du retrait de ses réserves concernant l'unification allemande. De plus, Bismarck fit signer au roi de Bavière une lettre qu'il avait lui-même rédigée, la fameuse Kaiserbrief, dans laquelle le souverain bavarois demanda au roi de Prusse d'accepter la couronne impériale allemande.

Dans la caricature on voit le Roi en train de chanter ou de réciter les vers de Lohengrin dans le premier acte, au moment où le le Chevalier sans nom arrivé sur une nacelle tractée par un cygne vient de déclarer qu'il est venu défendre une jeune fille, accusée à tort. La jeune fille, Elsa von Brabant, accepte sa protection et promet de l'épouser. Le chevalier l'avertit qu'elle devra lui faire une promesse: jamais, elle ne devra lui demander ni qui il est, ni d'où il vient, ni son nom, ni sa race. 

Nie sollst du mich befragen,
noch Wissens Sorge tragen,
woher ich kam der Fahrt,
noch wie mein Nam’ und Art.

Sans chercher à connaître
Quel pays m'a vu naître
Ni ma race ni ma loi!
Tu garderas ta foi!

(Traduction de Charles Nuittier, 1870)


Si le Roi chante ces vers de Lohengrin, ce n'est bien sûr pas pour qu'on ne lui demande pas qui il est, mais bien pour qu'on ne lui demande pas d'expliquer  la provenance des fonds qu'il a reçus,..

Ecoutons ce beau passage chanté par Placido Domingo (Lohenrin) et Cheryl Studer (Elsa).


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