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vendredi 15 janvier 2016

Le Theater-am-Gärtnerplatz joue Salon Pitzelberger de Jacques Offenbach à la Reithalle

Holger Ohlmann (Pitzelberger) et Juan Carlos Falcon (Canefas)
Photo Christian POGO Zach
A l´occasion de son 150ème anniversaire, le Theater-am-Gärtnerplatz reprend Salon Pitzelberger de Jacques Offenbach, une des oeuvres qui étaient à l´affiche le jour de son inauguration en 1865. Une oeuvre bien dans l´esprit de ce théâtre qui dès sa fondation a eu vocation de servir de théâtre populaire, avec un répertoire qui ne pouvait alors, par volonté royale, concurrencer le grand répertoire du Théâtre national qui avait l´apanage de l´opéra et du ballet. Depuis les années 1860, le Theater-am-Gärtnerplatz s´est essentiellement consacré au divertissement du bon peuple munichois en montant des comédies populaires, des vaudevilles ou des opérettes, et plus récemment en y ajoutant des comédies musicales. Salon Pitzelberger, l´opérette dont Offenbach avait écrit la musique et qui avait été présentée pour la première fois dans les salons du Palais Bourbon par le Duc de Morny, auteur du livret et demi-frère de Napoléon III, sous le titre Monsieur de Choufleuri restera chez lui, convenait ainsi parfaitement à l´esprit qui devait présider aux destinées du théâtre de faubourg munichois.

Car en 1865, la Gärtnerplatz, qui nous semble bien centrale aujourd´hui,  appartenait encore au faubourg. Salon Pitzelberger recut d´ailleurs pour l´occasion un sous-titre inédit, Eine musikalische Soiré in der Vorstadt (Une soirée musicale au faubourg). C´est un trait typique de l´opérette, dès son origine, de modifier le livret pour y inclure des éléments locaux d´actualité, géographiques, politiques ou autres, le plus souvent piquants, dans le but de divertir le public.

Pour son anniversaire, le Theater-am-Gärtnerplatz n´a pas dérogé à cette tradition et a adapté le livret sans y aller avec le dos de la cuillère, opérant des changements à la grosse louche. Dans la version 2015. le livret du Duc de Morny a été considérablement transformé, sans qu´on en perçoive d´ailleurs l´utilité:  Ernestine n´est plus la fille mais la soeur du parvenu Pitzelberger. Leur mère vient de décéder et ses enfants ne pourront empocher son considérable héritage qu´à la condition de faire des mariages qui ne soient pas de la main gauche. Mais voila, Ernestine est amoureuse d´un chanteur paumé, Carlos Rodriguez Parzifal Canefas. Le testament de la mère Pitzelberger est formel. Au cas de telles épousailles, les enfants seraient déshérités et la fortune familiale reviendrait à l´église. Pitzelberger donne une grande soirée, qui doit avoir lieu dans les jardins de la villa familiale, en pleine rénovation, tout comme l´est actuellement encore le Theater-am- Gärtnerplatz, qui était supposé rouvrir ses portes pour son 150ème anniversaire mais dont la rénovation tire en longueur. Comme dans le livret d´origine, les trois chanteurs de renom engagés pour animer la soirée font défaut. Ernestine a l´idée de les remplacer: elle-même, son frère et son amoureux se travestiront pour donner le programme de chant prévu. Le subterfuge est dévoilé, mais l´amour finit par triompher, il y aura d´ailleurs deux mariages car Pitzelberger avoue son amour pour Brösel, la servante d´Ernestine, qui le lui rend bien. Un tour de passe-passe digne de la casuistique jésuite assure l´héritage aux enfants Pitzelberger qui pourront jouir de la fortune familiale.

Les rôles principaux ont été confiés à des valeurs sûres de la troupe du Theater-am-Gärtnerplatz avec des chanteurs et des chanteuses qui semblent s´amuser beaucoup à chanter cette offenbachiade si malencontreusement transformée: Pitzelberger est interprété par Holger Ohlmann,  Elaine Ortiz Arandes chante une délicieuse Ernestine. Ann-Katrin Naidu est la servante de Pitzelberger qui finit par se fiancer avec le notaire (Martin Hausberg). Frances Lucey joue la servante d´Ernestine, amoureuse de son frère. Juan Carlos Falcón chante Carlos Rodriguez Parzival Carnefas. L´orchestre du Theater-am-Gärtnerplatz, placé derrière une gloriette dans les jardins de la villa, joue avec engouement sous la direction de Jürgen Goriup.

A la Reithalle de Munich, encore les 16 et 17 janvier 2015 (rares places restantes)


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