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samedi 28 novembre 2015

Le Corsaire, un grand ballet romantique français par le Ballet d´Etat de Bavière

Crédit photographique Charles Tandy

La  reconstitution de ballets au plus proche de l´original est une des spécialités du Bayerisches Staatsballett. C´est le cas de ce Corsaire, un grand ballet romantique sur des musiques d´Adolphe Adam, Léo Delibes, Cesare Pugni, Riccardo Drigo et du Prince von Oldenburg, un ballet dont la première, dans la version d´Henry Vernoy de Saint-Georges et de Joseph Mazilier, eut lieu à l´Opéra de Paris en 1856, et qui connut une heureuse postérité pour avoir été repris par Marius Petipa dés 1863 à Saint-Pétersbourg. Petipa en donna plusieurs versions dont la dernière remonte à 1899 au Théatre Mariinsky de Saint-Pétersbourg.

Crédit photographique  Wilfried Hösl

On doit la production de la première allemande de ce ballet au  directeur général du Bayerisches Statsballettallett, Ivan Liška, qui s´entoura d´une équipe constituée des meilleurs spécialistes, pour reconstituer le ballet dans l´esprit du travail de Petipa. C´est aux travaux de recherche de l´historienne de la musique et pianiste Maria Babanina que l´on doit la reconstruction de la musique pour la version munichoise du ballet. Babanina s´est attachée à reconstituer la musique originale, sans pour autant nuire aux intentions chorégraphiques de Marius Petipa, sur base notamment des partitions conservées à la Bibliothèque nationale de Paris. Elle a travaillé de concert avec Doug Fullingtgon, le spécialiste des notations Stepanov, dont la plupart des partitions sont  conservées à l´université de Harvard, qui a permis la reconstitution originale des chorégraphies de Marius Petipa. Le résultat de leurs travaux académiques a conduit à la version munichoise de 2007 que le Ballet bavarois reprend tout au long de cette saison.  Si l´on a aujourd´hui l´occasion de revoir sur scène l´histoire exotique des amours passionnées du corsaire Conrad et de Medora la belle Hellène ,-une histoire due au génie de Lord Byron-, c´est grâce au travail compétent, ardu et passionné de cette extraordinaire équipe de chercheurs, musiciens et chorégraphes. Le designer australien Roger Kirk a quant à lui été chargé d´apporter la beauté exotique orientaliste des décors et des costumes, avec des éléments empruntés à l´architecture islamique, comme ces grands arcs outrepassés brisés. A diverses reprises, pour les scènes maritimes, il place l´action derrière un immense oculus ovale qui reçoit la projection d´un ciel d´orage et où vient voguer le vaisseau du pirate. La scène complexe du jardin animé de l´acte III est particulièrement soignée, toute dans une palette de rose, avec des scènes animées par le concours charmant des enfants du ballet porteurs d´arcs fleuris d´un effet ravissant.

Lukáš Slavický et Daria Sukhorukova (photo Charles Tandy)

Ce ballet narratif traditionnel dans la grande tradition du 19ème siècle se décline selon une rigoureuse succession  de numéros dans lesquels excellent les danseurs et les danseuses du Bayerische Staatsballett. Ivan Liška a tenu à incarner lui-même Said Pacha, le sultan d´Andrinople amateur de parties d´échecs et de belles esclaves. Si la distribution peut varier d´une soirée à l´autre, on a pu hier soir apprécier les extraordinaires performances de  Lukáš Slavický (Conrad) et d´un Maxim Chashchegorov étourdissant en esclave Ali. Matej Urban a donné lui aussi un excellent Birbanto. Daria Sukhorukova, qui avait déjà ébloui l´an dernier dans la création munichoise de Paquita. incarne avec sa grâce altière et tous les raffinements de son art une somptueuse Medora, alors que Mai Kono ravit par sa délicatesse dans son interprétation de Gunara. Enfin, le très beau et très célèbre Pas de trois des Odalisques est interprété par Nicha Rodboon, Elisa Mestres et Alisa Scetinina.

Prochaines représentations du Corsaire les 9 avril (à 19H30) et 12 juin 2016 (en matinée et en soirée). Réservations en ligne: cliquer ici.
A noter que la soirée du 12 juin sera retransmise gratuitement en direct via internet (Staatsoper.TV)

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