La maladie d'un chanteur peut mettre en péril une soirée d'opéra. C'est là un des soucis majeurs des directions d'opéra. Il faut remplacer le chanteur par un autre chanteur qui maîtrise le rôle et qui ait la qualité et le niveau de l'ensemble de la production.
C'est ce qui s'est passé hier au Bayerische Staatsoper. Et l'enjeu était d'importance. Daniela Sindram qui devait chanter Octavian était trop souffrante pour prendre le rôle. Il fallut trouver dans l'urgence un Quinquin qui puisse donner la réplique à la Marie-Thérèse de Martina Serafin, une des meilleurs Bichette qui soit à l'heure actuelle!
Marina Prudenskaja, une mezzo au timbre somptueux qui fait partie de l'ensemble de l'Opéra de Stuttgart, était disponible, et a courageusement accepté de relever le défi: elle venait de chanter bradamante dans l'Alcina de Haendel la veille au soir dans la capitale du Bade-Würtemberg. Sur le plan vocal, cela tient de l'héroïsme.
La mise en scène n'est heureusement pas exigeante ni farfelue dans les positionnements d'Octavian sur la scène. Marina Prudenskaja s'est glissée dans le rôle comme si elle n'avait chanté que cela dans sa brillante carrière, et a captivé le public par sa performance d'une qualité extraordinaire. Ce fut un régal, d'autant plus que Anna Virovlansky a donné une brillantissime Sophie. Le trio puis le duo final ont été un chef-d'oeuvre du genre. L'extraordinaire travail de Constantin Trinks, un des plus grands maîtres straussiens qui soit, a soutenu Prudenskaja dans sa performance. Et ce fut fabuleux.
Aux applaudissements, Marina Prudenskaja a eu la grâce d'aller remercier le souffleur, avec la simplicité d'une grande Dame! Merci Madame d'avoir gratifié la scène munichoise de votre incomparable présence! Les roses fleurissent magnifiquement à Stuttgart et vous nous en avez apporté tout le parfum.
A noter que Marina Prudenskaja avait été remarquée du public munichois pour avoir remporté le premier prix du Concours international de l'ARD en 2003.
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