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vendredi 1 septembre 2023

Sur les traces de Sissi à Budapest (8) : la statue du "trónörökös" Rudolf




La statue de l'héritier du trône Rodolphe à Budapest est l'oeuvre du sculpteur hongrois Miklós Ligeti (1871-1944).  

En 1903, la Société Scientifique Uránia proposa la création d'une statue en hommage à feu l'héritier du trône (en hongrois "trónörökös"). Le financement devait en être assuré par un appel de fonds publics. Il ne fallut qu'un mois pour rassembler la somme nécessaire. Un appel d'offres fut lancé, et ce fut le projet de Miklós Ligeti qui fut retenu. Ligeti, qui n'aimait pas travailler sans modèle, demanda au comte Viktor Széchenyi, qui ressemblait à l'héritier du trône par sa stature, de bien vouloir poser.

En 1907, le plus grand succès de l'exposition de printemps du Salon national fut obtenu par la réalisation d'une petite maquette de la statue de Rodolphe. 

À l'origine, la statue en bronze, assez grande, devait être placée sur un pic rocheux naturel. La partie arrière de la pierre s'élevait doucement vers le haut, la partie avant était creusée comme un gouffre abrupt, au bord duquel se tenait l'héritier du trône. Le nom « Rudolf » était gravé sur la surface frontale du rocher,  sans aucun titre.

La statue fut inaugurée le 12 octobre 1908 par le roi  Ferenc József Ier (François Joseph) en personne, fait exceptionnel car la règle voulait qu'on ne prononçât pas le nom de l'héritier du trône en présence du monarque. D'autre part le roi n’inaugurait en principe pas de statues, et surtout pas de membres de sa famille. L'archiduchesse Stéphanie était également présente lors de l'inauguration.

En 1949, la statue fut retirée par les autorités soviétiques pour des raisons idéologiques, mais ne fut heureusement pas détruite. En 1992, la municipalité d'arrondissement décida de réériger la statue et en décembre 1995 elle fut installée à son emplacement actuel, dans le parc Városliget.

Le journal Vasárnapi Újság publia le 18 octobre 1908 un article avec des photos de l'inauguration de la statue. Le journaliste la décrivit fort bien soulignant que  l'artiste a représenté l'archiduc Rodolphe sans lui donner la pose représentative dans laquelle sont habituellement placés les membres des familles régnantes. L'héritier du trône se tient debout et est animé d'un mouvement simple et léger dans la clairière bordée de buissons du Városliget, des lignes chaudes et douces résument sa silhouette masculine et puissante, et ses vêtements de chasse simples, son fusil passé en bandoulière, son corps droit à la posture détendue nous fait ressentir la sécurité calme avec laquelle ce grand artiste menait sa vie parmi le peuple. Un bel hommage !







Crédit photographique © Marco Pohle
avec l'aimable autorisation du photographe pour ce site

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Rodolphe. Les textes de Mayerling

Pour découvrir les différentes versions du drame de Mayerling, je vous invite àlire le recueil de textes que j'ai présentés dans  Rodolphe. Les textes de Mayerling (BoD, 2020).


  Quatrième de couverture

Suicide, meurtre ou complot ? Depuis plus de 130 années, le drame de Mayerling fascine et enflamme les imaginations, et a fait couler beaucoup d'encre. C'est un peu de cette encre que nous avons orpaillée ici dans les fleuves de la mémoire : des textes pour la plupart oubliés qui présentent différentes interprétations d'une tragédie sur laquelle, malgré les annonces répétées d'une vérité historique définitive, continue de planer le doute.
Comment s'est constituée la légende de Mayerling? Les points de vue et les arguments s'affrontent dans ces récits qui relèvent de différents genres littéraires : souvenirs de princesses appartenant au premier cercle impérial, dialogue politique, roman historique, roman d'espionnage, articles de presse, tous ces textes ont contribué à la constitution d'une des grandes énigmes de l'histoire.

Le recueil réunit des récits publiés entre 1889 et 1932 sur le drame de Mayerling, dont voici les dates et les auteurs :

1889 Les articles du Figaro
1899 Princesse Odescalchi
1900 Arthur Savaète
1902 Adolphe Aderer
1905 Henri de Weindel
1910 Jean de Bonnefon
1916 Augustin Marguillier
1917 Henry Ferrare
1921 Princesse Louise de Belgique
1922 Dr Augustin Cabanès
1930 Gabriel Bernard
1932 Princesse Nora Fugger

Le dernier récit, celui de la princesse Fugger, amie de la soeur de Mary Vetsera, est pour la première fois publié en traduction française. Il n'était jusqu'ici accessible qu'en allemand et en traduction anglaise.

Luc-Henri Roger, Rodolphe. Les textes de Mayerling, BoD, 2020. En version papier ou ebook.

Commande en ligne chez l'éditeur, sur des sites comme la Fnac, le Furet du nord, Decitre, Amazon, etc. ou via votre libraire (ISBN 978-2-322-24137-8)

In Deutschland : Amazon.de, Hugendubel (Portofrei), usw. 

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