Capitulation de Gaëte
Un article de Maxime Vauvert dans Le Monde illustré du 23 février 1861
Après une résistance héroïque de trois mois, François II s'est vu forcé de capituler le 15.
Plusieurs explosions avaient eu lieu à Gaëte. Une, entre autres, avait déterminé une brèche de quarante mètres de largeur qui pouvait fournir, à l'occasion, un moyen facile de pénétrer dans la place. Le bombardement du 11 avait démonté les meilleures pièces napolitaines et la place ne répondait qu'avec des canons ordinaires. Les Piémontais ne discontinuaient pas leur feu terrible. Les batteries de Monte-Tortona, des Capuccini et de Monte-Conca tonnaient de toutes leurs pièces et couvraient la place d'un véritable ouragan de feu. On compte que le général Cialdini a fait lancer au moins 50,000 projectiles creux.
Le 14, deux magasins à poudre sautaient dans Gaëte, et ce nouveau désastre démontrait aux assiégés que toute résistance était désormais inutile. Le même jour, en effet, la capitulation était signée.
La garnison était prisonnière de guerre avec les honneurs militaires.
Le roi était libre.
Le lendemain, les Piémontais ont occupé la moitié de la ville dès huit heures du matin.
François II, avant de quitter Gaëte, a passe devant les troupes napolitaines, qui ont présenté les armes.
L'émotion était profonde dans le cœur du roi et se trahissait sur le visage des soldats. La population a accompagné jusqu'au port celui qui venait de tout perdre, fors l'honneur.
Le vapeur français la Mouette était arrivé de Naples pour se tenir à la disposition de François II. Quand le roi est monté à bord avec la reine, les princes, la maison royale, les honneurs royaux lui ont été rendus par l'équipage, et, lorsque le navire est parti, la batterie du port a salué de vingt et un coups de canon.
Le 15 au soir la Mouette touchait à Terracine, d'où François Il et la reine de Naples se rendaient à Rome pour occuper le palais pontifical du Quirinal, que le Saint-Père avait fait préparer pour eux.
Embarquement du roi François II et de la reine de Naples à bord de la Mouette Dessin de M. Durand-Brager |
Crédits : dessins publiés par le Monde illustré du 23 février 1861
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