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Statue dans l'église Saint Emmeran à Ratisbonne Le saint porte la hache du martyre |
Vie du Saint extraite du Dictionnaire hagiographique, ou Vie des saints et des bienheureux honorés en tout temps et en tous lieux depuis la naissance du christianisme jusqu'à nos jours avec un Supplément pour les saints personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament et des divers ages de l'Eglise.... T1 / par M. l'abbé L.-M. Pétin. (Paris, Migne, 1850)
Saint EMMERAN (saint), Emmeranus, évêque et martyr, sortait d'une famille illustre du Poitou. II était encore jeune lorsqu'il renonça aux avantages du siècle pour entrer dans l'état ecclésiastique. Son mérite et ses vertus le firent élever à l'épiscopat, sans qu'on sache quel diocèse des Gaules eut le bonheur de le posséder. Quelques auteurs le font évêque de Poitiers ; mais ils ne s'appuient sur aucune preuve solide ; ce qui est certain, c'est qu'il gouverna saintement son troupeau, prêchant la parole de Dieu avec un zèle infatigable, allant trouver jusque dans ieurs maisons les pécheurs les plus endurcis, qui, touchés de ses exhortations pressantes, revenaient à Dieu et quittaient leurs désordres. Les pauvres trouvaient en lui un père tendre, et sa charité était sans bornes.
Après avoir ainsi travaillé, pendant quelques années, au bonheur spirituel et temporel de son troupeau il prit la résolution de le quitter pour aller évangéliser les Bavarois. Ce peuple avait embrassé le christianisme au commencement du VIIème siècle, par suite des prédications de saint Rupert, qui en fut le premier évêque ; mais il se trouvait encore parmi eux beaucoup d'idolâtres, et un grand nombre de ceux qui s'étaient convertis et avaient souillé leur foi par de graves erreurs. Emmeran, arrivé en Bavière vers l'an 649, fut bien accueilli par le duc Théodon, qui commandait le pays sous le roi Sigeberl III, et qui fit tous ses efforts pour fixer à Ratisbonne le saint missionnaire ; mais celui-ci refusa les offres du duc, en disant qu'il ne devait prêcher que Jésus crucifié. Après trois ans de travaux, qui furent suivis de conversions innombrables, il partit pour Rome, dans le dessein d'aller vénérer les reliques des apôtres et des martyrs, et de consulter le pape Martin Ier sur quelques difficultés. Mais une femme sans mœurs, qui avait juré sa perte, suborna une bande d'assassins, qui le surprirent près d'Aschaim, un peu au-dessus de Munich, sur l'Yser, et le massacrèrent de la manière la plus barbare le 22 septembre 652. Ils lui coupèrent les membres les uns après les autres, et laissèrent son tronc nageant dans le sang. Lambert, fils du duc Théodon, qui avait eu la principale part à ce crime, fut banni du pays et ne succéda pas à son père. Le corps de saint Emmeran fut enterré à Aschaim. Quelque temps après, Théodon le fit transporter solennellement à Ratisbonne et déposer dans l'église de Saint-Georges, qui porta dans la suite le nom de Saint-Emmeran. On fonda dans la même ville, avant la fin du VIIe siècle, un monaslère qui prit aussi son nom, et dont quelques auteurs attribuent la fondation au duc Théodon lui-même. Fête du saint : le 22 septembre.
St Emmeran est souvent représenté
en habits épiscopaux et avec une échelle
Martyre de Saint Emmeran - Église saint Emmeram à Spalt
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