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mardi 7 septembre 2021

Enfer impérial — Un poème en alexandrins de Georges Bodereau dédié à la "Pauvre morte"


Enfer impérial

Ce fut le deuil du peuple et la douleur des Grands : 
de beaux pleurs bien rythmés ; des adieux déchirants.
 — de ceux-là qu'entretient la pompe souveraine ! 
Puis le calme se fit. La tombe souterraine 
s'ouvrit  pour recevoir — parmi les feux mourants 
des torches — son hôtesse. Et l'on serra les rangs 
autour d'un astre neuf. Qu'espérer d'une reine 
au tombeau ?
Pauvre morte !
                        Où ? la couche sereine,
en cette île bénie où vous vouliez dormir ; 
où, le rocher baisé par le calme zéphir ; 
où, le beau ciel profond de l'île ionienne... ?
On vous les a volés. Votre âme aérienne 
finit, captive, hélas ! en un cercueil de fer : 
au fond d'un noir caveau devenu votre enfer. 

18 septembre 1898 — Georges BODEREAU.


Je veux être enterrée à Corfou, près du rivage, pour que sur mon tombeau viennent continuellement se briser les vagues...

Elisabeth d'Autriche.

Sortis du corridor, nous pénétrâmes  dans un caveau un peu éclairé d'en haut,, mais si humide que les parois avaient de larges taches noires... par terre, pressés l'un contre l'autre comme s'ils se disputaient l'étroit espace, une cinquantaine de cercueils de fer... Sur l'un se lit le nom de l'Archiduc Rodolphe, le héros du drame de Meyerling. 
Et demain la mère à qui il a coûté tant de douleur le rejoindra dans l'obscur souterrain.

Les Sépultures Impériales au couvent des Capucins.

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