Rechercher dans ce blog

samedi 7 août 2021

Bernardo Pasquini — Idalma aux Semaines de musique ancienne d'Innsbruck

Pasquini peint par Andrea Pozzo
(Florence, Conservatorio Statale di Musica „Luigi Cherubini“)
 

Le compositeur

Bernardo Pasquini fut célèbre en son temps et peut être considéré comme le plus grand organiste de l'Italie pendant la seconde moitié du 17ème siècle. Né à Masso di Valdinievole (Toscane) en 1637, mort à Rome le 22 novembre 1710, Pasquini fut l'élève de Vittori et de Cesti et le maître de Gasparini et de Durante. Organiste de Santa Maria Maggiore à Rome, il eut le titre d'organiste du sénat et du peuple romain, et fut attaché à la musique de chambre du prince Jean-Baptiste Borghèse. On lui doit de fort belles pièces de clavecin et d'orgue. . Il accompagna à Paris en 1664 la suite du cardinal Flavio Chigi et joua du clavecin à la cour de Louis XIV. Ce fut pour lui l'occasion d'entendre et de côtoyer les musiciens français. En 1679, il composa la musique d'un opéra, Dov'è amore e pietà, pour l'ouverture du théâtre Capranica, où il était accompagnateur au piano, et celle d'un autre ouvrage représenté aussi à Rome, en 1686, en l'honneur de la reine Christine du Suède.

L'organiste à Sainte-Marie Majeure, devenu claveciniste au théâtre Capranica et musicien de la chambre du prince Borghèse, a écrit des oratorios qui sont religieux par le titre, souvent romanesques par les développements, romains de caractère et de tendance par le goût des grands ensembles vocaux ou symphoniques : Sant' Agnese (1667), histoire des amours d’Agnès et du romain Flavius ; S. Alesio, où le retour d’Alexis dans la maison paternelle est célébré par une symphonie pour double orchestre; Mosè (1687), Il martirio dei S. S. Vito, Modesto e Crescenzio I(1687), La sete di Cristo (1689), où l’on trouve, fait assez rare, un admirable aria (Piangi, piangi, Maria!)...

Installé définitivement à Rome dès 1655 ou 1656, il y prit connaissance des œuvres de Palestrina et de Girolamo Frescobaldi, mort depuis peu (1643), et dont le souvenir est encore vivace dans le monde musical romain. Ceci lui vaudra plus tard une réputation de spécialiste de la « vraie manière italienne », comme l'écrit son élève Georg Muffat. Il devient, vers 1657 organiste de l'église de Sainte-Marie in Vallicella (Chiesa Nuova). Depuis février 1664, il est nommé organiste à la basilique Sainte-Marie-Majeure, et à l'église Sainte-Marie d'AracœliEn novembre 1667, il entre au service du prince Giovanni Battista Borghese, poste qu'il conserve jusqu'en 1692. Dès 1693 il passe au service de Marcantonio Borghese, fils du précédent. En 1706, il devient membre de l'Accademia dell'Arcadia, association placée sous le patronage du cardinal Pietro Ottoboni (neveu du pape Alexandre VIII et mécène fastueux) et qui a pour objectif de formaliser les règles de la littérature italienne afin d'en relever le prestige. Son pseudonyme y est Protico. Parmi ses collègues, musiciens éminents, figurent notamment Giovanni Bononcini, Alessandro Scarlatti (Terpandro), Arcangelo Corelli (Arcomelo), les frères Alessandro et Benedetto Marcello (respectivement Eterio Stinfalico et Driante).

L'oeuvre

L'œuvre de Pasquini englobe presque tous les genres de musique de l'époque : de l'opéra à l'oratorio, de la cantata à la musique pour clavier. Au cours des vingt années (1672-1692), il compose au moins 18 opéras (drammi per musica et commedie per musica), dont six sont perdus, représentés à Rome et dans d'autres centres italiens, notamment en Toscane. Son œuvre comprend aussi au moins 13 oratorios (dont huit sont perdus), quelques motets, plus de soixante cantates. Ce qui nous est parvenu comprend en manuscrits des pièces pour l'orgue et le clavecin qui joignent au style italien la présence d'éléments de la suite française.

Pasquini est le plus grand claviériste italien de la période intermédiaire entre Frescobaldi et Domenico Scarlatti. Il est aussi très recherché comme professeur et a pour élèves Georg Muffat, Johann Philipp Krieger, Johann Georg Christian Störl, Franz Jakob Horneck, Floriano Arresti, Tommaso Bernardo Gaffi, et probablement aussi Ferdinand Tobias Richter et Carlo Domenico Draghi. Sous certains aspects Pasquini anticipe la technique du clavier de Domenico Scarlatti

Il est mort au faîte de la gloire, dans l'amitié des rois et des princes, sa réputation de virtuose et de pédagogue étendue bien au-delà de l'Italie. 

Sources : compilation de diverses sources dont la principale est Wikipedia à L'article Pasquini.

P.S. Sa Toccata con lo scherzo del cucco a rencontré un certain succès

Idalma aux Semaines musicales d'Innsbruck 
(Innsbrucker Festwochen der alten Musik)

Source : Gallica /BnF

Bernardo Pasquini : L'Idalma overo Chi la dura la vince (Opéra en 3 actes)
Libretto de Giuseppe Domenico de Totis
Première représentation : Rome, Teatro Capranica, 6 février 1680
Nouvelle édition par Giovanna Barbati et Alessandro De Marchi, d'après le manuscrit V. m. 4.19 de la Bibliothèque nationale de France
Spectacle en italien avec surtitres en allemand

Ce devait être un grand coup. Outre Bernardo Pasquini, qui était une figure établie de la vie musicale romaine depuis près d'une décennie, le librettiste et poète très talentueux et en devenir Giuseppe Domenico de Totis étaient les garants. Idalma overo Chi la dura la vince (Idalma, ou Celui qui persévère gagne) connaît un succès sans précédent et est bientôt repris dans toute l'Italie. Aujourd'hui, Idalma est considéré comme le point culminant de la production lyrique de Pasquini. Cela est assuré par des arias brillants, pleins d'expressivité et de puissance, une richesse instrumentale, des ensembles vivants et une conception musicale sensible qui tient pleinement compte du changement permanent des affects et des situations dramatiques. Le directeur artistique des Festwochen, Alessandro De Marchi, est une fois de plus au pupitre de l'orchestre international du festival d'Innsbruck. L'ensemble de chanteurs de haut niveau, emmené par la favorite du public Arianna Vendittelli, est guidé dans les abîmes et les confusions de l'intrigue par la jeune metteuse en scène italienne Alessandra Premoli.

La production

Alessandro De Marchi  Direction musicale
Alessandra Premoli Mise en scène
Nathalie Deana Décors

Arianna Vendittelli Soprano
Margherita Maria Sala Contralto
Rupert Charlesworth Ténor
Anita Giovanna Rosati Soprano
Morgan Pearse Baryton
Juan Sancho Ténor

Orchestre du festival d'Innsbruck

Réservations 

Les 8 - 10 - 12 - 14 - 16 août
Innsbrucker Festwochen der Alten Musik
Haus der Musik, Universitätstr,1 , Innsbruck. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire