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samedi 31 juillet 2021

Bayreuth — Wagner et la manufacture de pianos Steingraeber

La Maison Steingraeber, au 2 de la Friedrichstrasse

 


Vers 1871, Richard Wagner rendit visite à la manufacture de pianos Steingraeber située au numéro 2 de la  Friedrichstrasse à Bayreuth. De 1872 à 1874, il  habita dans les environs immédiats de la Maison Steingraeber, au numéro 4 du Dammwäldchen, non loin de la Maison Steingraeber. En 1876, son beau-père Franz Liszt se rend à Bayreuth et y assiste au premier Ring. Il fréquentera assidûment la Maison Steingraeber. À partir de 1878, Liszt est souvent invité dans le salon situé au bel étage de la Maison Steingraeber Haus, une salle connue aujourd'hui sous le nom de salon rococo. 


Le salon Wagner au premier étage de la Maison Steingraeber
© Steingraeber Haus

Richard Wagner, Eduard Steingraeber et les cloches du Graal

Dans Mein Leben (Ma vie), Richard Wagner évoque sa toute première visite à Bayreuth au cours de l'été 1835, alors qu'il voyageait en diligence de Prague à Nuremberg. Il a à cette occasion certainement visité le centre ville baroque. En 1864, il lut le roman romantique Siebenkäs de Jean Paul. Plus tard, à la fin de l'année 1870, alors qu'il cherchait un endroit qui puisse accueillir son Grand Oeuvre, il tomba par hasard sur  article consacré à  l'opéra de la Margrave de Bayreuth, célèbre pour la taille de sa scène. Même s'il s'avéra qu'il ne convenait pas aux plans de Wagner, la décision de son installation bayreuthoise fut prise  lors de sa toute première visite avec Cosima le 1er février 1871. Un an plus tard, les sites du nouveau Festspielhaus et de la Villa Wahnfried avaient été choisis.

Dès le printemps 1879, Wagner demanda à Eduard Steingraeber s'il était possible de créer un instrument capable de produire les quatre notes des cloches de son  "Parsifal" (do, sol, la et mi dans le registre grave), un instrument semblable à un piano, avec de grands marteaux et des touches larges. Steingraeber dessina alors les plans d'un instrument composé d'une caisse haute et étroite en forme de piano. D'une longueur de 220 centimètres, les cordes extraordinairement longues seraient frappées par quatre marteaux de 8 cm de large, et les touches elles-mêmes auraient une largeur de 7 cm. En août 1881, Wagner  signa le contrat de commande et Steingraeber commença la fabrication.

Richard Wagner avait en tête des sons surnaturels et étranges pour le leitmotiv du Temple du Graal dans son « Bühnenweihfestspiel » Parsifal (festival scénique sacré),et il avait besoin d'un nouvel instrument capable de les produire. Il dénomma cet instrument Les cloches du Graal. Le motif du Graal dans les premier et troisième actes de Parsifal trouve son origine dans le registre de basse le plus profond et est conçu pour communiquer un frisson sacré à ses auditeurs. Les notes puissantes qui reproduisent les sons des cloches se situent à des profondeurs presque inaccessibles. La Maison Steingraeber a récemment construit une réplique de cet instrument historique, qui est prête à être joué à Bayreuth.

Le chef d'orchestre Christian Thielemann fut très impressionné par cet instrument lors de sa visite à Steingraeber Haus en juillet 2015. Il en donna l'appréciation suivante :  "les meilleures cloches Parsifal que j'ai jamais entendues".

Source du texte : texte librement traduit de diverses pages du site de la Maison Steingraeber : https://www.steingraeber.de/

Renseignements pour la visite de la Maison Steingraeber sur https://www.steingraeber.de/. Une visite à ne pas manquer pour les passionnés de piano et pour tous les amis de Franz Liszt et de Richard Wagner. Des visites guidées, des expositions et des concerts y sont régulièrement organisés.

Expositions de l'été 2021 :

  • Engelbert Humperdinck : “HOKUSPOKUS…HEXENSCHUSS” – Engelbert Humperdinck nach 100 Jahren. Jusqu'au 31.08.2021.
  • Siegfried Wagner : Siegfried Wagner “Der Friedensengel”. Jusqu'au 31.08.2021.
L'entrée aux deux expositions est gratuite.

Photos wagnériennes glânées dans la Maison Steingraeber






Les caricatures sont de l'artiste Ralf Bergner (2016). 



Monsieur Udo Schmidt-Steingraeber a eu l'amabilité de me communiquer deux photographies qui prouvent que le fantôme de Wagner est toujours assis face à son son balcon... devant une fenêtre de la manufacture Steingraeber.



Un article publié avec l'aimable autorisation de la Maison Steingraeber, que nous remercions ici.



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