Tristan und Isolde, dont le Bayerische Staatsoper nous dit dans sa présentation qu'il est peut-être le plus radical et en même temps le plus personnel des opéras de Richard Wagner, en raison même de sa genèse, fut créé en 1865 au Théâtre national de Munich, après l'échec des répétitions à l'Opéra de Vienne qui avait finalement renoncé au projet.
L'œuvre ouvre cette année le festival d'opéra d'été de Munich. Il s'agit de la dixième nouvelle production de Tristan dans l'histoire de l'Opéra d'État de Bavière. Ce sera sans aucun doute l'événement phare du festival avec l'orchestre d'État de Bavière sous la direction du Maestro Kirill Petrenko et un plateau de chanteurs qui appartiennent au Walhalla du chant wagnérien : Jonas Kaufmann et Anja Harteros, dont on se souvient de leurs débuts dans Lohengrin en 2009, font tous deux leur prise de rôle dans les rôles-titres, Wolfgang Koch chante Kurwenal, Okka von der Dammerau Brangäne, Mika Kares le roi Marc et Sean Michael Plumb Melot.
Mise en scène et décors
Dans sa mise en scène, Krzysztof Warlikowski explore les circonstances qui peuvent pousser une personne à vouloir mettre un terme à son existence. En quoi peut-on mettre cela en rapport avec la Liebestod* du finale. Qu'est-ce que c'est que cette "mort d'amour" ? Dans quelle mesure l'évasion (au sens sociologique du terme : le comportement de fuite), mais aussi la mélancolie et le désespoir jouent-ils un rôle ? Qui dans l'opéra décide de se suicider et à quel moment, et que nous apprend l'œuvre de Wagner sur l'amour et la mort ? La production part de la piste de la blessure intérieure de Tristan : le personnage du rôle-titre, qui est gravement blessé à deux reprises au cours de son histoire antérieure et dans l'intrigue même de l'opéra, porte tout au long de son existence le lourd fardeau de la perte de ses parents, qui s'est produite avant même qu'il ne soit né ou au moment de sa naissance.
La collaboration complice entre la scénographe et costumière Małgorzata Szczęśniak et Warlikowski est bien connue. Elle a créé pour les trois actes un huis-clos claustrophobe, lambrissé de bois, dans lequel les personnages sont à la merci de leurs conflits et des profondeurs insondables de leurs âmes. La guerre entre la Cornouailles et l'Irlande, mais aussi l'enfance orpheline de Tristan sont abordées dans une diversité d'interprétations sous plusieurs facettes.
* Liebestod ( littéralement « mort d'amour ») est le titre de la musique extrêmement dramatique du finale de Tristan und Isolde. Lorsqu'il est utilisé comme terme littéraire, le mot Liebestod se réfère au thème de l'érotisme de la mort ou de « l'amour à mort », signifiant que la consommation de l'amour du couple amoureux se fait dans la mort ou après la mort.
Source du texte : traduction libre de la présentation du Bayerische Staatsoper.
L'opéra se joue à guichets fermés cet été, mais sera repris en juin 2022. Cliquer ici puis sur KARTEN ANFRAGEN pour les demandes de places en 2022.
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