Un dessin d'Adrien Marie à partir d'un photographie de Géruzet (Bruxelles) pour le Monde illustré (mai 1880).
La Princesse Stéphanie de Belgique et l'archiduc Rodolphe d'Autriche
Que n'a-t-on pas raconté sur les fiançailles du prince héritier d'Autriche Hongrie avec la princesse royale de Belgique?
Il y a d'abord eu la légende de l'Almanach de Gotha : un jour, peu de temps après le mariage de la princesse Louise avec le prince de Saxe-Cobourg, la princesse Stéphanie de Belgique fut surprise feuilletant l'Almanach de Gotha. Comme on lui demandait ce qu'elle cherchait, elle répondit : « Un mari, et je l'ai trouvé : c'est l'archiduc Rodolphe d'Autriche ! »
Puis est venu la légende du Jardin d'Hiver : c'est dans la grande serre du château de Laeken que la demande en mariage fut faite. Questionnée peu de temps après sur ses impressions pendant cette entrevue, la princesse s'écria : « Oh! le prince m'a demandé ma main si gentiment que je n'ai pu la lui refuser! »
Enfin, ça été la légende du devoir : le prince ayant demandé à la princesse si elle voulait consentir à devenir la compagne de sa vie, la princesse répondit : « Prince, je le veux bien, et je vous promets de ne jamais faillir à mon devoir! »
La vérité est que ces fiançailles se sont accomplies le plus naturellement du monde. Le prince, s'inclinant très bas, a fait sa demande, et la princesse, rougissant très fort, a répondu en tendant timidement une main tremblante que l'archiduc a effleuré de ses lèvres.
Et tout a été dit..
Tout, non, car la nouvelle des fiançailles ayant été rendue publique, au Sénat et à la Chambre, Bruxelles s'est mis en fête, et il a fallu que la famille royale reçût mille témoignages affectueux, au palais, au théâtre, jusque sur la place publique.
La princesse Stéphanie, par sa mère, a pour aïeule Marie Thérèse. Future impératrice d'Autriche, elle doit régner un jour à la cour de celle qui fut la souveraine de son pays natal.
C'est au mois de mai 1881 que doit être célébré le mariage de la princesse de Belgique et du prince d'Autriche. L'union civile aura lieu au Palais de Bruxelles, la bénédiction nuptiale sera donnée à Vienne.
Rodolphe et le drame de Mayerling
Les diverses versions du drame de Mayerling sont présentées dans mon recueil Rodolphe. Les textes de Mayerling (BoD, 2020).
Suicide, meurtre ou complot ? Depuis plus de 130 années, le drame de Mayerling fascine et enflamme les imaginations, et a fait couler beaucoup d'encre. C'est un peu de cette encre que nous avons orpaillée ici dans les fleuves de la mémoire : des textes pour la plupart oubliés qui présentent différentes interprétations d'une tragédie sur laquelle, malgré les annonces répétées d'une vérité historique définitive, continue de planer le doute.
Comment s'est constituée la légende de Mayerling? Les points de vue et les arguments s'affrontent dans ces récits qui relèvent de différents genres littéraires : souvenirs de princesses appartenant au premier cercle impérial, dialogue politique, roman historique, roman d'espionnage, articles de presse, tous ces textes ont contribué à la constitution d'une des grandes énigmes de l'histoire.
Le recueil réunit des récits publiés entre 1889 et 1932 sur le drame de Mayerling, dont voici les dates et les auteurs :
1889 Les articles du Figaro
1899 Princesse Odescalchi
1900 Arthur Savaète
1902 Adolphe Aderer
1905 Henri de Weindel
1910 Jean de Bonnefon
1916 Augustin Marguillier
1917 Henry Ferrare
1921 Princesse Louise de Belgique
1922 Dr Augustin Cabanès
1930 Gabriel Bernard
1932 Princesse Nora Fugger
Le dernier récit, celui de la princesse Fugger, amie de la soeur de Mary Vetsera, est pour la première fois publié en traduction française. Il n'était jusqu'ici accessible qu'en allemand et en traduction anglaise.
Luc-Henri Roger, Rodolphe. Les textes de Mayerling, BoD, 2020. En version papier ou ebook (ebook en promotion de lancement).
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