La tristesse du Münchner Kindl |
Les annulations de l'Oktoberfest
L'Oktoberfest, la fête munichoise de la bière, existe depuis 1810. Elle fut organisée à l'occasion du prince héritier Louis avec la princesse Thérèse de Sachsen-Hildburghausen, qui donna son nom à la grande prairie sur laquelle se tint la fête, la Theresienwiese.
Au cours de son histoire l'Oktoberfest fut annulée à diverses reprises, en raison des guerres, des épidémies ou des crises économiques, mais dans l'histoire récente, il n'y avait plus eu d'annulation depuis près de 70 ans, même si à deux reprises il eût pu en être question, à l'occasion des attentats du 11 septembre 2001, puis en 2016 en raison d'un attentat qui avait eu lieu au centre commercial (Olympia Olympia-Einkauf-Zentrum) et des importants risques d'attentats islamistes au niveau européen
En 1813, l'Oktoberfest fut annulée en raison des guerres napoléoniennes
En 1854 et 1873, des épidémies de choléra ravagent Munich . En 1854, la reine Thérèse fut contaminée alors qu'elle venait d'assister à une cérémonie religieuse de grâces pour remercier le Très-Haut d'avoir mis fin à l'épidémie. 3000 Munichois moururent victimes du choléra cette année-là.
En 1866, la guerre austro-prussienne, au cours de laquelle le Royaume de Bavière se trouvait être l'alliée de l'Autriche, empêcha l'Oktoberfest de se tenir.
La guerre franco-allemande de 1870, au cours de laquelle la Bavière se trouvait cette fois alliée de la Prusse, entraîne l'interruption du Jeu de la Passion à Oberammergau et la suppression de l'Oktoberfest.
1873 Épidémie de choléra.
Les guerres mondiales de 1914 à 1918 et de 1939 à 1945 eurent elles aussi raison de la fête de la bière.
En 1919 et 1920, il n'y eut que des fêtes de la bière réduites. En 1919 Munich sortait de la brève expérience de la république des conseils de Bavière ( Bayerische Räterepublik) et la république venait d'être proclamée à Weimar. Les moyens manquaient cruellement, la guerre et les dommages de guerre avaient ruiné l'Allemagne.
En 1923 et 1924, années de l'hyperinflation, l'Oktoberfest ne put être organisée.
De 1946 à 1948, même phénomème qu'après la première guerre mondiale, seules de petites festivités purent être organisées.
De 1949 à aujourd'hui, la bière coula à flot.
2020 — Cette année, c'est la troisième fois dans l'histoire de l'Oktoberfest qu'une épidémie empêche l'organisation d'un tel événement de masse, qui devait attirer 6 millions de visiteurs.
2020 — Cette année, c'est la troisième fois dans l'histoire de l'Oktoberfest qu'une épidémie empêche l'organisation d'un tel événement de masse, qui devait attirer 6 millions de visiteurs.
L'épidémie de choléra de 1873 à Munich — Le Quasimodo munichois contaminé ! — Tristes similitudes avec la situation actuelle.
Le choléra sévit cette année-là et la Bavière paye un lourd tribut. La population de Munich s'élevait alors à environ 200.000 habitants.
Le quotidien parisien Le Pays évoque la situation munichoise au début du mois de septembre 1873:
" À Munich le choléra a pris une certaine extension : il y a eu, du 8 au 15 août, en moyenne 25 cas nouveaux par jour, avec une mortalité moyenne d'un tiers ou même seulement d'un quart. Comme à Vienne, la maladie sévit non pas uniquement, mais plus spécialement sur les classes pauvres, dont les conditions hygiéniques sont si défavorables. Le comité d'hygiène publique a créé un hôpital spécial, exclusivement réservé aux cholériques ; et dans chaque quartier, on a établi des postes médicaux reconnaissables la nuit à une lanterne rouge. En outre, on a décidé la désinfection de toutes les maisons où se déclarent des cas de choléra. "
La Charente du 15 septembre 1873 précise les chiffres de l'épidémie au 5 septembre :
Le quotidien français Le Constitutionnel du 16 décembre 1873 évoque les ravages de l'épidémie qui n'est pas encore maîtrisée en Bavière, alors que la France semble s'en être sortie à cette date:
Le quotidien parisien Le Pays évoque la situation munichoise au début du mois de septembre 1873:
" À Munich le choléra a pris une certaine extension : il y a eu, du 8 au 15 août, en moyenne 25 cas nouveaux par jour, avec une mortalité moyenne d'un tiers ou même seulement d'un quart. Comme à Vienne, la maladie sévit non pas uniquement, mais plus spécialement sur les classes pauvres, dont les conditions hygiéniques sont si défavorables. Le comité d'hygiène publique a créé un hôpital spécial, exclusivement réservé aux cholériques ; et dans chaque quartier, on a établi des postes médicaux reconnaissables la nuit à une lanterne rouge. En outre, on a décidé la désinfection de toutes les maisons où se déclarent des cas de choléra. "
La Charente du 15 septembre 1873 précise les chiffres de l'épidémie au 5 septembre :
" On nous écrit des bords du Rhin, le 10 septembre :
Le choléra qui a fait son tour d'Allemagne avant de vous arriver en France est, somme toute, de médiocre intensité.
A Munich, où il a sévi le plus longtemps et le plus violemment, on a compté, jusqu'au 5 septembre, 697 cas dont 303 suivis de mort. Je vous donne ce chiffre pour officiel et absolument exact. [...](Munich compte environ 200,000 âmes.) "
Le quotidien français Le Constitutionnel du 16 décembre 1873 évoque les ravages de l'épidémie qui n'est pas encore maîtrisée en Bavière, alors que la France semble s'en être sortie à cette date:
" Les derniers refuges de l'épidémie sont la Belgique et la Bavière. En Belgique, il y a e u un certain nombre de cas de choléra à Anvers depuis le 10 octobre. Les Annales de la Société de médecine d'Anvers attribuent l'importation du fléau, d'une façon probable quoique imparfaitement démontrée, aux communications par mer. Du 10 au 31 octobre, il y a eu 69 cas, dont 34 décès ; du 1 er au 25 novembre : 46 cas et 37 décès. D'ailleurs, cette épidémie suit une marche franchement décroissante.. En Hollande, on a signalé quelques cas de choléra à Breda et à Berg-op-Zoom.
C'est la Bavière qui est le plus sérieusement éprouvée par le choléra en ce moment. D'après la Gazette d'Augsbourg, il y a eu du 29 au 30 novembre, à Munich, 35 cas, dont 13 décès, quelques-uns foudroyants, et, du 30 novembre au 1er décembre, 20 nouveaux cas-et également 13 décès. Il est question de suspendre les réunions de la Chambre et de licencier les élèves des écoles à cause des progrès de l'épidémie...
Les journaux de Munich rapportent à ce propos un cas assez curieux de contagion cholérique : le gardien des tours Notre-Dame [la Frauenkirche], qui demeure à 330 pieds au-dessus du sol, est mort d'une attaque de choléra, quoique aucune personne ne fût montée chez lui pendant toute la durée de l'épidémie. Il avait l'habitude de faire monter ses vivres par le moyen d'un treuil. Il est difficile d'admettre que les miasmes; cholériques se soient élevés dans l'air à cette hauteur; mais ce qui est beaucoup plus explicable, c'est qu'ils ont été transportés avec les aliments et les boissons qui auront été là, comme si souvent, l'agent de la contagion.
La ville de Munich a promis, dit-on, une récompense de 100,000 thalers à celui qui trouverait un remède efficace contre le fléau. Mais pour le choléra, comme pour la rage, le vrai remède consiste dans les moyens de préservation beaucoup plus que dans les moyens de guérison ; et là-encore l'hygiène est beaucoup plus puissante que la médecine.
Il y a une préoccupation qui inquiété souvent les gens les plus braves devant la mort : c'est la crainte d'être enterrés vivants. [...] "
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