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samedi 18 avril 2020

Le kitsch bayreuthois des années 1880 : la cravate et le bonnet de nuit Wagner



" Il était à prévoir que l'industrie mettrait à profit le culte de Wagner. J'ai déjà enrichi ma garde-robe par l'achat d'un bonnet Nibelung et d'une cravate Wagner. Le bonnet Nibelung ne se distingue que par sa forme de mauvais goût ; au premier abord, la cravate Wagner ne diffère en rien d'une cravate ordinaire ; mais si on la prend amoureusement dans la main et qu'on la regarde plus attentivement, on remarque que sous la garniture qui maintient le bout, se trouve un cordon de soie noire ; tirez le cordon, la cravate s'ouvre, la pièce du milieu se déploie et vous, y apercevez, en forme de médaillon bordé de soie, la photographie de Richard Wagner, peinte par Lenbach. Le wagnérien enthousiaste peut ainsi porter le maître sans cesse à son cou, sans que le profane s'en aperçoive. Il y a aussi un  chapeau Siegfried . Les vins du Rhin mousseux, qu'on vend au Restaurant-Wagner portent les noms de Rheingold et de Richard Wagner. "

Traduction d'un texte du journaliste et écrivain allemand Paul Lindau (1839-1919) publié en 1885. Depuis lors, la mode des cravates Wagner n'a pas connu de répit, comme en témoigne la jolie cravate très contemporaine en vente ici, pour les amateurs... La production des bonnets de nuit semble par contre avoir été arrêtée, diantre pourquoi ?

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