Crédit photographique les photos du reliquaire : J. Patrick Fischer |
L'abbaye d'Ebersberg est située à une bonne quarantaine de kilomètres de Munich, en direction de Wassenburg-an-der-Inn.
L'abbaye fut fondée en 934 par Eberhard de Sempt sur le lieu du château-fort. D'abord lieu des chanoines réguliers de saint Augustin jusqu'en 1013, elle fut une abbaye bénédictine de 1013 à 1595. Lorsque Hunfried, le premier prévôt augustin, se rendit à Rome pour y rencontrer le pape Étienne VIII, il ramena une partie du crâne de saint Sébastien. la calotte crânienne du saint. Cette relique devint l'objet d'un pèlerinage pour éviter la peste.
Peintures
Certaines parties du cycle de Saint Sébastien de 1750 sont encore conservées dans le chœur. Les peintures du plafond ont été créées par Franz Seraph Kirzinger après l'incendie de 1781; elles se rapportent thématiquement au saint patron Sébastien et à l'Ordre de Malte.
Chapelle de Saint Sébastien
La décoration baroque primitive de la chapelle Sébastien avec des plafonds en stuc, des peintures à l'huile et un autel en marbre (1671) est particulièrement précieuse. Au centre se trouve le buste-reliquaire en argent de 1450 qui contient la précieuse relique de la calotte crânienne de Saint Sebastian.
Peintures
Certaines parties du cycle de Saint Sébastien de 1750 sont encore conservées dans le chœur. Les peintures du plafond ont été créées par Franz Seraph Kirzinger après l'incendie de 1781; elles se rapportent thématiquement au saint patron Sébastien et à l'Ordre de Malte.
Chapelle de Saint Sébastien
La décoration baroque primitive de la chapelle Sébastien avec des plafonds en stuc, des peintures à l'huile et un autel en marbre (1671) est particulièrement précieuse. Au centre se trouve le buste-reliquaire en argent de 1450 qui contient la précieuse relique de la calotte crânienne de Saint Sebastian.
Le culte de Saint Sébastien à Ebersberg
Voici ce qu'il écrit sur la dévotion à Saint Sébastien en temps de peste et sur la relique d'Ebersberg.
Le culte du saint
L'abbé Henry Blaise (1812-1863) publiait chez Mame en 1856 Saint Sébastien, ou le Guerrier de Jésus-Christ. Dans ce livre il évoque la puissance de Saint Sébastien en temps d'épidémie et mentionne le culte du saint guérisseur à l'abbaye d'Ebersberg.
Voici ce qu'il écrit sur la dévotion à Saint Sébastien en temps de peste et sur la relique d'Ebersberg.
Le culte du saint
" Dans ces jours de deuil, le peuple chrétien tourne avec confiance vers saint Sébastien ses regards suppliants, et saint Sébastien prend avec amour la défense de ses frères.
D'abord on se demande naturellement la raison pour laquelle on implore le patronage de saint Sébastien contre le fléau de la peste. Voici la conjecture que forme un auteur à ce sujet (Pierus Valerianus, liv. 42) : Chez les anciens, dit-il, les flèches qu'Apollon avait lancées contre les Grecs étaient le symbole de la peste; dans les saintes lettres, le fléau de la contagion s'appelle le trait de la colère divine : Si vous ne vous convertissez, s'écrie le Psalmiste, le Seigneur brandira son arc; déjà il l'a tendu, il y a préparé les instruments de la mort, qu'il va faire pleuvoir comme des flèches brûlantes. Le prophète appelle les maladies pestilentielles des instruments de mort, des flèches ardentes de la colère divine. Cela posé, la piété chrétienne, voyant que saint Sébastien avait été dans son premier martyre accablé d'une grêle de flèches, l'a choisi pour son protecteur contre le fléau de la peste. » Semblable au Sauveur, qui s'est chargé de nos plaies pour nous guérir, saint Sébastien paraît à cet auteur avoir émoussé en sa personne les traits de la colère divine. Cette interprétation, que de graves auteurs nous transmettent sans commentaire, et que d'autres ne croient pas fondée , est peut-être plus ingénieuse que solide.
Le vrai motif de la dévotion populaire à saint Sébastien dans ces circonstances est plutôt celui que rapporte Paul Diacre dans son Histoire des Lombards. L'an 680, sous le pontificat du pape Agathon, la peste exerça en Italie les plus affreux ravages pendant les mois de juillet, d'août et de septembre. Rome et Pavie furent particulièrement en proie à ses rigueurs; on portait au tombeau le père avec les enfants, le frère avec la soeur, et jusqu'à des familles entières. La désolation était partout. Autant de fois le génie du mal avait, sur l'ordre du bon ange, heurté une porte de l'épieu qu'il tenait à la main, autant de victimes succombaient le jour même dans cette maison. Alors il fut révélé que le fléau cesserait ses ravages lorsqu'on aurait élevé dans l'église de Saint-Pierre-ès-liens un autel au saint martyr Sébastien. On obéit aux ordres du Ciel, et la contagion disparu. " C'est à cet événement, dit Baillet, qu'il faut rapporter la grande confiance que les peuples ont toujours eue depuis à l'intercession de saint Sébastien contre la peste." Mais pourquoi le Ciel a-t-il désigné saint Sébastien pour être le patron contre ce fléau qui frappe les corps? N'est-ce pas, ce nous semble, parce qu'en travaillant durant sa vie à préserver les âmes de la corruption du péché et de la contagion du mal, il a mérité d'une manière spéciale que le Seigneur lui déférât et que les hommes lui reconnussent cet insigne honneur ?
La ville de Capoue n'éprouva pas avec moins d'efficacité le crédit de saint Sébastien dans plusieurs circonstances, et notamment pendant la peste qui sévit vers l'an 1500 de l'ère chrétienne. Aucun des habitants situés sur la paroisse Saint Jean près de la cour, c'est-à-dire vers le palais du prince, ne ressentit les atteintes du fléau; l'église Saint-Jean possède, dit l'auteur qui nous a transmis ces détails, de précieuses reliques du saint martyr. Celle de Saint-Éloi est peut-être plus riche encore; en outre elle a une magnifique statue de saint Sébastien qu'on porte processionnellement sur un brancard; enfin de l'eau bénite, au contact des reliques révérées, produit de nombreuses guérisons individuelles
Personne n'ignore ni les cruelles horreurs de la peste de Milan en 1575, ni le sublime dévouement de son grand archevêque saint Charles Borromée. Le prélat cherchait tous les moyens d'apaiser la colère de Dieu, et d'arrêter le fléau dévastateur. Tout à coup, dit un historien, il apprend que la puissante intercession de saint Sébastien a délivré jadis d'une pareille calamité des cités entières; il se rappelle en même temps qu'il appartient à Milan par sa mère, et il se flatte que dans une conjoncture aussi affligeante il ne fera pas défaut à sa seconde patrie, si on l'invoque avec une pieuse confiance. Le saint prélat adresse au Seigneur des supplications dans les diverses églises, célèbre les augustes mystères en présence du peuple, lui recommande éloquemment le crédit de saint Sébastien, et l'engage à vouer au Ciel, en son honneur, un culte spécial. Il affirme que le fléau disparaîtra avant une époque déterminée, si l'on cesse d'offenser Dieu, et si l'on se place sans réserve sous la protection du Ciel et de saint Sébastien. La cité fit le voeu que lui avait suggéré son pasteur, et de jour en jour les horreurs de la contagion diminuèrent.
Une foule de localités en Espagne, en France, en Allemagne, imitèrent en de pareilles afflictions la dévotion de Rome, de Capoue et de Milan. "
Le culte du saint à l'abbaye d'Ebersberg
Guillaume, duc de Bavière, ayant, avec l'autorisation du saint Père, annexé le couvent d'Ebersberg au collège que la Compagnie de Jésus possédait à Munich, les enfants de saint Ignace y ravivèrent la piété d'une manière admirable; Ebersberg devint pour les fidèles une source de bénédictions. Clément VIII avait accordé une indulgence plénière à ceux qui visiteraient le sanctuaire de saint Sébastien à certaines époques de l'année. C'était en 1601 : la dévotion à saint Sébastien rendit la santé à plusieurs malades; vingt hommes et vingt femmes furent évidemment préserves de la peste qui était à leur porte; près de trente personnes éprouvèrent, dans leurs maladies ou leurs afflictions, la salutaire assistance du saint Martyr. Ce ne furent que les préludes d'une foule d'autres prodiges ; ces premières guérisons furent suivies, l'année d'après et en 1612, de plus de douze guérisons expressément déterminées dans les auteurs de l'époque. Ici c'est une paralysie universelle, là une pleurésie qui a épuisé toutes les ressources de l'art, plus loin une aliénation invétérée, des hallucinations cruelles, des couches difficiles, des malades désespérés, des pestiférés qui n'attendent plus que le dernier soupir. Ces infortunés recourent nu grand Thaumaturge, font au Ciel des voeux en son honneur, visitent son sanctuaire, etc., et la santé leur est miraculeusement rendue.
Aussi que d'ex-voto, que de riches offrandes, que d'innombrables pèlerins au sanctuaire d'Ebersberg ! On en compte jusqu'à huit cents, jusqu'à mille et plus en de certains jours : c'est comme le rendez-vous de toute l'Allemagne catholique. On y vit les princes d'Autriche et de Bohême, les électeurs de Cologne, les archevêques de Salzbourg et d'Augsbourg, le nonce apostolique.
Brunswick et Wesel avaient été, déjà longtemps auparavant, les heureux objets de la protection de saint Sébastien. De cette sorte l'Allemagne s'est vue comblée de ses faveurs. Aussi rien n'égale la dévotion que ce pays a toujours fait éclater à son égard : il est des provinces où l'on ne rencontre pas une église sans un autel, sans une statue, sans une confrérie en l'honneur du puissant Thaumaturge, parce qu'il n'y a presque pas un endroit qui n'ait éprouvé le bienfait de son patronage, particulièrement dans les épidémies.
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