Le salon parisien de Pauline Viardot vers 1853
Juillet 1860 : rencontre chez Mme Viardot où le 2ème acte de Tristan est joué par Pauline Viardot, Wagner et Klindworth en présence de Berlioz et de Mme Kalergis.
Paul Viardot (1857-1861), le fils de la cantatrice, a relaté cet épisode dans ses Souvenirs. Notons que ce "souvenir" ne peut en être un, le petit Paul n'avait que trois ans lors de cette première exécution du second acte de Tristan à laquelle il ne dut pas assister. Mais le récit qu'il en donne est amusant car Paul le rapporte avec une verve colorée :
"Ma mère le [Wagner] connaissait de Paris ; il était venu un beau matin muni d'une recommandation de
Meyerbeer. S'étant mis au piano, il fit entendre quelques mélodies de sa
composition, mais il poussait de tels rugissements et s'accompagnait d'une
façon si violente qu'il était impossible de distinguer quoi que ce soit. Il
arriva un jour, toujours avec l'air d'un diable sortant de sa boîte, et annonça
à ma mère qu'il avait invité deux dames à venir le lendemain chez elle pour
entendre le second acte de Tristan, qui n'avait naturellement pas encore était
traduit en français. Ma mère seule pouvait chanter ce rôle, étant la seule
cantatrice à Paris capable de chanter en allemand. Ne connaissant pas une note
de la partition, elle fit pourtant le tour de force d'apprendre ce second acte
du jour au lendemain et de le chanter avec Wagner, ce qui aggravait la
situation, étant donnée la fantaisie sans limites avec laquelle l'auteur
accompagnait sa musique. Les deux dames invitées étaient, l'une la comtesse
Wittgenstein, la grande amie de Liszt, l'autre la comtesse Kalergy (nièce du
célèbre Nesselrode), que Théophile Gautier avait surnommée, à cause de son
teint de lis la symphonie en blanc majeur."
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