LE GÂTEAU CHOCOLAT dans sa loge près de l'étang aux nénuphars. |
Interprète aux multiples facettes, doté d'une voix de baryton, l'artiste queer LE GÂTEAU CHOCOLAT produit sa drôlerie, aux regards de certains scandaleuse, tant sur les scènes des cabarets londoniens qu'au Royal Opera House ou au Festspielhaus de Bayreuth où il joue un important rôle muet dans la nouvelle production du Tannhäuser que signe le metteur en scène Tobias Kratzer.
Au premier entracte du Tannhäuser de Bayreuth, l'artiste attire la foule des festivaliers empapillonnés et des festivalières rivalisant d'élégance aux bords de l'étang aux nénuphars sis en contrebas de la Colline verte. Il y donne une bonne demi-heure d'un spectacle travesti dont il chante lui-même toutes les chansons d'un large répertoire qui réinterprète Frank Sinatra ou Madonna pour terminer par le grand air d'Elisabeth qui ouvre le deuxième acte du Tannhäuser, " Dich ! teure Halle, sei mir gegrüßt !". Si, à la demande de GÂTEAU, les festivaliers ne se sont pas déhanchés pour accompagner son chant, il est parvenu à les entraîner à l'accompagner dans le chant d'Elisabeth et de nombreux wagnériens ont chanté avec lui le " sei mir gegrüßt ". Et son spectacle a remporté un énorme applaudissement. Le partenaire de scène du GÂTEAU CHOCOLAT, l'acteur Manni Laugenbach, canotait sur le lac dans son costume de scène de marin au tambour, un instrument dont il accompagnait le chant du GÂTEAU. Sur les pelouses trônait, en guise de décor, la baudruche d'une licorne gonflable et quelques ballons en formes de cœurs. Une vieille camionnette Citroen (de type H), toute semblable à celle de la mise en scène, et porteuse du slogan révolutionnaire énoncé par Richard Wagner, servait de loge au GÂTEAU CHOCOLAT. Aux applaudissements, GÂTEAU salua en brandissant le drapeau arc-en-ciel, qu'on allait voir réapparaître sur la scène du Festspielhaus à la fin du deuxième acte où l'artiste queer en recouvre la harpe qui avait accompagné le concours des chanteurs de la Wartburg.
Lors de la seconde représentation du Tannhäuser, la prestation du GÂTEAU CHOCOLAT reçut une belle ovation, contrairement à ce qui s'était passé aux salutations de la première au cours desquelles certains spectateurs s'étaient permis des huées, dont il nous est difficile de percevoir la raison car, si l'on peut comprendre que les choix d'une mise en scène ne rencontrent pas les attentes de tout le public, et que ce dernier le mainifeste bruyamment, l'insulte à l'artiste nous paraît malvenue, hors de propos et discriminatoire. C'est ce qu'a souligné l'artiste queer dans une lettre à Bayreuth, rédigée en anglais, et que nous reproduisons ici, en l'applaudissant vivement :
Dear Bayreuth,
What a night.
To be the ONLY character; Le Gateau Chocolat as Le Gateau Chocolat, (non speaking or singing role) to be boo’ed, on that stage, says a lot about who you (still) are.
The creative team were fervent in their quest to preserve and showcase my queer identity so that everything we presented on that stage was truthful and authentic. Thank you, boys. Love and respect.
In the context of what we created, I represent an identity that was/is, evidently, alien to a lot of you but one that provided Tannhauser with release, relief, joy, distraction and the antithesis to the establishment. AND an embodiment of young Wagner's own words -"Free in willing, free in action, free in pleasure."
The first black opera singer, Grace Bumbry, to debut in this house, in the same opera, did so in 1961 aged 24. A casting that was met with emphatic dissent and outrage BUT was triumphant and well received. She was, unfortunately, painted gold. Which, IMO, obfuscates part of her identity and negates the core underpinning her selection. I stood on her shoulders last night PROUDLY taking, what really oughtn’t be a provocation, it further.
Living my truth means not playing a role which means not being ashamed.
The question is though, “pilgrims”, what exactly were you booing? The abject shame of it.
Pour en savoir plus sur LE GÂTEAU CHOCOLAT, visiter son site et/ou sa page facebook.
Nous reviendrons plus en détail sur la prestation de GÂTEAU dans un prochain compte-rendu du Tannhäuser. En attendant, voici quelques photos prises pendant le premier entracte avec les moyens fort limités d'un portable.
Luc-Henri ROGER, Les Voyageurs de l'Or du Rhin. La réception française de la création munichoise de l'Or du Rhin de Richard Wagner à l'été 1869, BoD 2019 .
Où se le procurer ?
- Bod
- Hugendubel (Portofrei in Deutschland), jpc.de, etc.
- Amazon.de
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- Amazon.it
- Fnac
- en librairie ISBN 9782322102327
Crédit photographique Luc ROGER
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