Ô triste, triste était mon âme
A cause, à cause d'une flamme !
Je ne me suis pas consolé
Depuis que son chœur s’en est allé.
Et mon coeur, mon coeur trop sensible
Dit à mon âme : Est-il possible ?
Mon âme dit à mon coeur : Sais-je,
Moi-même, que nous veut ce piège ?
Ô triste, triste était mon âme
A cause, à cause d'une flamme !
A cause, à cause d'une flamme !
Verlaine, Romances sans paroles, 1874, texte revisité par Luc Roger et Sigrid Lievens
Notre-Dame de Paris
Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ;
Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher
Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher !
Bien des hommes, de tous les pays de la terre,
Viendront, pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs, et relisant le livre de Victor :
Alors, ils croiront voir la vieille basilique,
Toute ainsi qu’elle était, puissante et magnifique,
Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !
Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ;
Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher
Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher !
Bien des hommes, de tous les pays de la terre,
Viendront, pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs, et relisant le livre de Victor :
Alors, ils croiront voir la vieille basilique,
Toute ainsi qu’elle était, puissante et magnifique,
Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !
Gérard de Nerval, Odelettes, 1832
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