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jeudi 3 janvier 2019

Les perles de l'impératrice Elisabeth d'Autriche

Sissi en 1867


Les perles de l'impératrice Elisabeth - Extrait du  Gaulois du 12 août 1900

Une nouvelle curieuse nous arrive de Corfou. Des pêcheurs corfiotes continuent à fouiller le fond de la mer, aux environs de l'Achilléion, la célèbre villa de la regrettée souveraine d'Autriche, dans l'espoir d'y découvrir le fameux collier de perles que l'Impératrice avait jeté dans la mer quelque temps après la mort de l'archiduc Rodolphe.

Cette histoire ou légende du collier est extraordinaire et invraisemblable, mais il paraît, qu'elle trouva créance à Corfou. Rappelons-la. L'Impératrice possédait un superbe collier de perles, auquel elle tenait beaucoup. C'était un présent de mariage et elle le portait souvent, notamment le jour où elle apprit la mort de son fils unique. Rentrée à Vienne quelque temps après, elle tomba gravement malade. Une fois guérie, elle trouva que les superbes perles avaient perdu de leur splendeur. Elle les renferma dans un coffret en argent massif et les emporta à Corfou. Un jour on la vit se diriger vers le rivage, tenant ce coffret. Elle regarda l'horizon, triste et silencieuse, et un instant après elle lança dans la mer le coffret que depuis l'on recherche.

Maurice Barrès racontait l'histoire des perles en 1903- Extrait d'Amori et Dolori sacrum

Je donne tout sec, aux gens d'imagination, un fait qui peut leur fournir un départ pour la rêverie. L'impératrice Elisabeth possédait un magnifique collier de grosses perles qui s'abîmaient. On lui conseilla de les remettre à la mer. Seule avec un vieux moine du couvent de Paléocastrizza, qui est situé sur un promontoire abrupt de la côte occidentale de Corfou, elle monta dans une barque. Ils déposèrent les perles malades dans les rochers marins que dominent les ruines de l‘Angelokastron, vieux château fort des despotes byzantins de l'Epire. Le vieux moine jura le secret. Il mourut dans le moment même où l'impératrice fut assassinée. Le collier repose sous la vague, dans le sublime horizon que préférait cette errante. Ses pensées précieuses trouvèrent-elles un cœur profond, très loin au-dessous des tempêtes et des regards ?

Histoire vraie ou légende ? Extrait de  L'Ouest-Éclair du 25 décembre 1932

Des pêcheurs de l'île de Corfou, sous le guide d'un bateau italien, s'occupent en ce moment de rechercher les perles de l'impératrice Elisabeth d'Autriche qui, selon une version romanesque, se trouvent dans les eaux de l'île, sur un point qu'on ne connait pas exactement. 

Le collier de la souveraine était, dit- on, le plus beau du monde; mais à chaque malheur de la dynastie des Habsbourg ou des Wittelsbach, une de ses perles perdait son éclat. Ayant remarqué à plusieurs reprises le fait, la souveraine n'osait plus porter le collier. Elle demanda aux meilleurs joailliers d'Europe, de rendre aux perles leur ancienne beauté, mais aucun d'eux ne put la contenter. 

Enfin, lors d'un voyage dans la Méditerranée. Elisabeth rencontra un vieillard, qui lui conseilla de déposer les perles dans la mer pendant un certain temps. L'élément dont elles étaient sorties leur aurait rendu leur jeunesse.

Dans la nuit du 11 juin 1898, l'impératrice sur une barque conduite par un vieux pêcheur presque aveugle, se fit transporter près d'un rocher elle déposa le collier dans une grotte où la mer pouvait le mouiller sans l'emporter.

L'automne suivant, Elisabeth devait revenir à Corfou, à sa villa, et se proposait de reprendre son collier, mais le 10 septembre l'anarchiste Lucchesi l'assassinait à Genève. Le pêcheur, disparu dans une tempête, n'a jamais révélé le secret de la grotte à personne.

Il y a quelques semaines, arrivait à Corfou un Italien, qui assurait connaître le secret du collier, et c'est sur ses indications que les recherches sont entreprises.

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