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dimanche 16 décembre 2018

Nostalgie bruxelloise : MANNEKEN-PIS , un sonnet de Théodore Hannon

Un groupe de jeunes filles vient boire à la fontaine du Manneken-pis ;
une vieille femme, que conduit un amour moqueur, a rempli sa cruche
dont elle offre le contenu à un couple de bourgeois,
l'homme égrillard, la femme se détournant et cherchant à s'éloigner [estampe]
(Source image et texte : Gallica / BnF)

MANNEKEN-PIS

La fillette en cheveux par moi longtemps suivie 
Vint s'arrêter tout près de l'impudent gamin, 
Ce cher bronze qui n'a de libre qu'une main... 
Elle admirait son geste et paraissait ravie.

Ce qu'elle attendait là n'était point l'omnibus !
- Pucelle : une de ces exsangues fleurs du vice 
Se dressant pour les coeurs naïfs comme un rébus.
 « Viens ! » lui dis-je, prenant sa taille de novice,

« Viens, je veux te mener par les cafés-concerts
» Où, tout en écoutant rossignoler des airs,
» A longs traits, nous boirons le lambic des dimanches. »

L'enfant entrelaça les deux mains dans ses manches 
Et, rêveuse, levant ses longs yeux de lapis, 
Sans répondre, écouta pleurer Manneken-Pis.


Extrait de Thédore Hannon, Au Pays de Manneken-Pis, Bruxelles, Kistemaeckers, 1885

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