Rechercher dans ce blog

vendredi 20 juillet 2018

Le rêve prémonitoire du Dr von Gudden



Le Journal des débats politiques et littéraires du 10 juin 1897 publie dans sa "Revue des Sciences " (p.1)  un article intitulé "Pressentiments" dans lequel il mentionne un rêve prémonitoire qu'aurait fait le Dr Bernhard von Gudden quelques jours avant sa mort. Nous reproduisons ici l'introduction de cet article et le paragraphe (mis en gras) consacré au Dr von Guddden, que le journal extrait d'un ouvrage du Dr Carl du Prel publié en 1888. 

"PRESSENTIMENTS

Psychologie. L'inconnu. Rêves et pressentiments.–Clairvoyance.
[...]
Le médecin de Louis II, roi de Bavière. 
[...]
C'est invraisemblable, c'est absurbe, cela choque le bon sens, c'est tout ce que vous voudrez enfin. Mais ce!a arrive, et, sous un prétexte ou un autre, il ne faudrait pas de propos délibéré renoncer à l'étude de certains phénomènes psychiques par cela même qu'ils gênent les connaissances acquises. Les connaissances acquises, oh elles ne sont pas bien grandes, et nous avons bien de t'audace quand nous les considérons comme immuables. C'est pourquoi il convient d'être modeste et quand on nous parle de faits en apparence mystérieux, au lieu de répondre par l'inévitable critique illusion, imagination, hallucination, il serait bien plus sage de ne rien dire, de ne rien préjuger. et d'étudier sans parti pris des phénomènes qui échappent complètement,pour le quart d'heure, à notre entendement. On agit ainsi en Angleterre et depuis longtemps on commence à suivre cet exemple en France. Il est donc bon de suivre le mouvement. Certes, jusqu'ici, les recherches sont relativement trop récentes pour qu'il soit permis d'en tirer quelques déductions de valeur, mais déjà la coordination des documents conduit à des résultats utiles.

Nous faisons allusion surtout à des phénomènes incompris et obscurs comme ceux de la télépathie, comme ceux des pressentiments. Les pressentiments, qui ne se vantera pas d'en avoir eu dans son existence? On en parle autour de la cheminée; les auditeurs sourient en dedans et, par convenance, concluent sans ironie qu'il y a des choses bien extraordinaires en ce ce monde Eh oui, il semble qu'il y ait des choses bien extraordinaires; mais il faudrait, au lieu de croire ou de douter, les réunir, les grouper, les discuter, enfin s'en occuper. [...]

Voici un exemple qui se rapporte au drame de Bavière dans lequel le roi Louis II noya son médecin, le docteur Von Gudden, et se noya lui-même dans le lac de Sternberg [sic]. Le docteur Ch. [sic] du Prel  dit à ce propos: Quelques jours avant le départ du docteur Von Gudden pour Hochenschwangau, près du roi, ce médecin raconta à sa femme qu'il avait été obsédé pendant toute la nuit par un rêve. Il se battait avec un homme dans l'eau. La veuve du docteur Von Gudden fit part plus tard de ce rêve à la députation de la Société anthropologique de Munich, à l'occasion des compliments de condoléance qu'elle recevait des membres de la Société.[...]

(1)  Dr Carl du PrelDie monistische SeelenlehreLeipzig, Ernst Günthers, 1888, p. 334 [Prénom incorrectement abrégé par le Journal des débats (Ch. pour C.) qui fait en outre une erreur de citation du titre de l'ouvrage de du Prel en écrivant Monistischen Seelenlehre]

Voici l'extrait du  texte original du Dr du Prel  concernant le rêve du Dr von Gudden [DE] :

" [...] Ich muss die nähere Ausführung einer eigenen Abhandlung vorbehalten, hier will ich nur kurz einen Fall aus neuester Zeit erwähnen, welcher aufbewahrt zu werden verdient, und der sich auf die bayrische Königskatastrophe bezieht: Einige Tage, bevor Dr. v. Gudden nach Hohenschwangau zu König Ludwig II. reiste - welchen nach Schloss Berg zu verbringen damals noch gar nicht geplant war und erst nachträglich beschlossen wurde - kam derselbe verstimmt zum Frühstück und erzählte seiner Frau, er sei die ganze Nacht von dem Traumbild verfolgt worden, dass er mit einem Mann im Wasser kämpfe. Die Witwe Dr. v. Guddens erzählte dies später jener Deputation des Anthropologischen Vereins in München, welche ihr das Beileid des Vereins ausdrückte. Professor W., welcher der Deputation angehört hatte, machte davon im Verein Mitteilung, und da ich die Erzählung von einem der Anwesenden direkt bezogen habe, ist sie wohl zu den gutbeglaubigten zu zählen. Hier ist es nun ziemlich deutlich, dass Dr. v. Gudden im Traum ein ausgebildetes Ferngesicht erfuhr, dessen mächtige Einwirkung auf das Gefühl die Bewahrung der Erinnerung auch nach dem Er- wachen ermöglichte, nur dass die Persönlichkeit des Königs sich leider in einen Mann überhaupt abschwächte. Würde die Abschwächung noch weiter gegangen und die Erinnerung an die Vision ganz verloren gegangen sein, so würde nur mehr die Erregung der Gefühlsphäre ins Wachen hinüber genommen worden sein, als dunkle Angst vor einem unbestimmten kommenden Ereignis ; dies aber ist der Inhalt der meisten Ahnungen. [...] "

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire