Marina Rebeka |
La soprano Marina Rebeka donnait hier soir au Prinzregententheater de Munich un récital tout entier consacré à l'opéra français de la seconde moitié du 19ème siècle, dont je vous avais présenté le programme dans un post précédent. La soirée a été marquée par l'excellence de la coordination entre la musique et le chant, le Münchner Rundfunk Orchester, chez qui la chanteuse termine une année de résidence, répondant avec une complicité évidente à la direction précise de Michael Balke, un chef très attentif à la respiration de la chanteuse et à ses tempi. Michale Balke, qui faisait ses débuts avec L'Orchestre de la radio de Munich, avait déjà eu l'occasion de travailler à plusieurs reprises en concert avec la soprano lettone.
La soirée présentait le défile de grandes héroïnes au destin tragique de l'opéra français, de la Michaela de la Carmen de Bizet à la Juliette de Gounod, en passant par trois grandes figures dramatiques de Massenet: Manon, Salomé et Chimène, entrecoupés de deux passages pour orchestre: le sommeil de Desdémone et le dernier sommeil de la Vierge, du même compositeur. L'interprétation précise, joyeuse puis plus somptueuse et fulgurante de l'ouverture de Raymond d'Amboise Thomas constitua une entrée en matière réjouissante et très appréciée, remarquable par la qualité de l'exécution.
Marina Rebeka et Michael Balke |
Le soprano dramatique de Marina Rebeka, s'il n'est pas toujours convaincant d'authenticité émotionnelle, remarquable cependant de projection, avec une technique de diction et un français irréprochables, décoiffe par sa puissance. L'ampleur et le volume de la voix, la superbe technique du chant permettraient une expression plus nuancée, dont la chanteuse a le secret, comme sa délicieuse interprétation en encore de "Ah! Je veux vivre. Dans ce rêve qui m'enivre" de la Juliette de Gounod en témoigne: elle y défile toutes les perles de son colorature.
Marina Rebeka, qui vient d'enregistrer un CD Rossini avec le Münchner Rundfunk Orchester, a fait hier soir la démonstration de sa maîtrise du répertoire français, confirmant la réputation flatteuse qu'elle s'était acquise à Salzbourg en y remplaçant au pied levé Sonya Yoncheva dans Thaïs en 2016 et à Monte Carlo dans sa très récente Marguerite du mois dernier.
On peut pendant quelques jours écouter ce concert en ligne sur BR-Klassik.
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