Sächsische Staatskapelle Dresden et Christian Thielemann (Crédit photo MatthiasCreutziger) |
La remise des prix musicaux Echo, basés sur les chiffres des ventes de disques, est un événement extrêmement suivi en Allemagne. Elle a eu lieu le 12 avril dernier pour toutes les catégories de la chanson et de la musique modernes. Le 18 octobre aura lieu la soirée de remise des Echo-Klassik.
Mais voilà, depuis la remise de prix de la semaine dernière, un énorme scandale agite l'Allemagne: le jeudi 12 avril, le prix musical Echo du meilleur artiste hip-hop a été attribué aux rappeurs Kollegah et Farid Bang, figures de la scène rap allemande, récompensés pour les ventes de leur album Jung, brutal, gutaussehend sorti en juin 2009 et qui a été depuis vendu à plus de 200.000 exemplaires.
Le 12 avril est aussi le Jour de la commémoration de la Shoah, une journée où l'on rend hommage aux six millions de victimes juives du nazisme. Et, dans leur chanson "0815", les rappeurs se comparent aux Juifs prisonniers du camp d'extermination d'Ausschwitz.
Suite au scandale, de nombreux artistes primés cette année ou dans les années précédentes ont renvoyé les trophées Echo qu'ils avaient remporté. Ainsi de Marius Müller-Westernhagen et de Klaus Voormann, du pianiste Igor Levit, des chefs Enoch zu Gutenberg, et Andreas Reiner ou du Natos Quartett.
C'est aujourd'hui au tour de la Sächsische Staatskapelle Dresden, prix Echo-Klassik de l'orchestre de l'année en 2009, et de son directeur musical Christian Thielemann, prix Echo-Klassik 2004, de renvoyer leurs Echo Klassik. Voici ce le communiqué des musiciens, auquel s'est joint leur chef: "Ein Preis, der Verkaufszahlen über alles stellt und am Holocaust-Gedenktag einem Live-Auftritt stattgibt, der einer Verhöhnung von Opfern des Dritten Reiches gleichkommt, wird zu einem Symbol eines Zynismus, für den wir nicht stehen." , ce qui donne en traduction libre: "Un prix qui met les ventes au-dessus de tout et jour même du Souvenir de la Shoah diffuse en direct une émission qui se moque des victimes du Troisième Reich, un tel prix devient un symbole de cynisme auquel nous ne pouvons souscrire".
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