Première ce 18 mars 2018 de Das Wunder der Heliane d'Erich Wolfgang Korngold au Deustche Oper Berlin. Prochaines représentations les 22 et 30 mars et les 1 et 6 avril.
Das Wunder der Heliane (Le Miracle d'Héliane) opus 20 est un opéra en trois actes en langue allemande d'Erich Wolfgang Korngold sur un livret de Hans Müller-Einingen d'après un mystère de Hans Kaltneker. Composé de 1923 à 1926, il est créé le 7 octobre 1927 au Stadttheater de Hambourg sous la direction de Egon Pollack.
Distribution de la production du Deutsche Oper
Direction musicale Marc Albrecht
Mise en scène Christof Loy
Décors Johannes Leiacker
Costumes Barbara Drosihn
Lumière Olaf Winter
Choeurs Jeremy Bines
DramaturgieDorothea Hartmann
Thomas Jonigk
Heliane Sara Jakubiak
Der Herrscher, ihr Gemahl Josef Wagner
Der Fremde Brian Jagde
Die Botin Okka von der Damerau
Der Pförtner Derek Welton
Der blinde Schwertrichter Burkhard Ulrich
Der junge Mann Gideon Poppe
6 Richter Andrew Dickinson, Dean Murphy, Thomas Florio, Clemens Bieber, Philipp Jekal, Stephen Bronk
2 Seraphische Stimmen Sandra Hamaoui, Meechot Marrero
Choeurs Chor der Deutschen Oper Berlin
Orchestre Orchester der Deutschen Oper Berlin
Quelques mots d'introduction
Instrumentation
Quatre flûtes, deux hautbois, un cor anglais, trois clarinettes, une clarinette basse, deux bassons, un contrebasson, quatre cors, trois trombones, trois trompettes, un tuba, glockenspiel, xylophone, gong, tam-tam, triangle, caisse claire, grosse caisse, deux harpes, célesta, piano, orgue, harmonium, guitare, cordes.
La réception de l'oeuvre
Dès avant la première en 1927, Korngold avait affirmé que cet opéra serait son chef-d'oeuvre, mais le 7 octobre 1927 le public et la critique ne se montrèrent pas enthousiastes. De l'avis général, la musique était sans surprises et manquait de modernité, certains critiques auraient parlé d'une oeuvre kitsch. La presse française spécialisée de l'époque n'en parle quasi pas, sinon pour en mentionner brièvement la création.
Pourtant, d'autres voix se faisaient entendre au sein de la communauté des artistes, et non des moindres, comme ce fut le cas de Lotte Lehmann, qui alla jusqu'à avancer qu'elle avait trouvé dans Le miracle d'Héliane son opéra favori. L'opéra fut présenté au Berlin Städtische Oper avec Bruno Walter au pupitre, puis à Vienne, notamment avec Lehmann. On dispose encore d'un enregistrement de "Ich ging zu ihm" par la célèbre cantatrice (notamment diffusé sur youtube).
Korngold, d'origine juive, fut bien inspiré de fuir le nazisme et d'accepter en 1934 l'offre de max Reinhardt qui l'invitait á venir à Hollywood pour composer la musique de son film A Midsummer Night’s Dream. En Allemagne, son oeuvre passa à la trappe de la musique dégénérée (Entartete Musik).
En octobre 1993, la revue Études évoque l'opéra dans sa rubrique Choix de disques: "La firme Decca lance une collection, « Entarte Musik ou « Musique dégénérée », un titre dévolu aux partitions et aux compositeurs voués à l'anathème durant le nazisme. On y retrouvera non seulement des œuvres écrites par des juifs, mais aussi des musiques d'avant-garde non conformistes ». Cette collection veut donc faire redécouvrir par le disque des opéras, des ballets, des symphonies ou des chansons poursuivis par la vindicte fasciste. Deux opéras illustrent la démarche. Das Wunder der Heliane, de Erich Wolfgang Korngold (Decca 436 636 2) œuvre boursouflée au langage emphatique, mais d'une fort belle instrumentation, avec la Radio de Berlin et d'excellents solistes, comme Anna Tomova Sintow dans le rôle-titre. [...].
L'oeuvre a connu récemment un renouveau, notamment grâce à l'interprétation de "Ich ging zu ihm" par Renée Fleming. En 2010, l'opéra fut joué au Pfalztheater de Kaiserslautern, dirigé par Johannes Reitmeier, et en septembre 2017 on a pu le voir à l'Opéra des Flandres sous la direction de David Bösch. Le Deutsche Oper de Berlin le reprend aujourd'hui avec Marc Albrecht au pupitre dans une nouvelle mise en scène de Christof Loy.
Pourtant, d'autres voix se faisaient entendre au sein de la communauté des artistes, et non des moindres, comme ce fut le cas de Lotte Lehmann, qui alla jusqu'à avancer qu'elle avait trouvé dans Le miracle d'Héliane son opéra favori. L'opéra fut présenté au Berlin Städtische Oper avec Bruno Walter au pupitre, puis à Vienne, notamment avec Lehmann. On dispose encore d'un enregistrement de "Ich ging zu ihm" par la célèbre cantatrice (notamment diffusé sur youtube).
Korngold, d'origine juive, fut bien inspiré de fuir le nazisme et d'accepter en 1934 l'offre de max Reinhardt qui l'invitait á venir à Hollywood pour composer la musique de son film A Midsummer Night’s Dream. En Allemagne, son oeuvre passa à la trappe de la musique dégénérée (Entartete Musik).
En octobre 1993, la revue Études évoque l'opéra dans sa rubrique Choix de disques: "La firme Decca lance une collection, « Entarte Musik ou « Musique dégénérée », un titre dévolu aux partitions et aux compositeurs voués à l'anathème durant le nazisme. On y retrouvera non seulement des œuvres écrites par des juifs, mais aussi des musiques d'avant-garde non conformistes ». Cette collection veut donc faire redécouvrir par le disque des opéras, des ballets, des symphonies ou des chansons poursuivis par la vindicte fasciste. Deux opéras illustrent la démarche. Das Wunder der Heliane, de Erich Wolfgang Korngold (Decca 436 636 2) œuvre boursouflée au langage emphatique, mais d'une fort belle instrumentation, avec la Radio de Berlin et d'excellents solistes, comme Anna Tomova Sintow dans le rôle-titre. [...].
L'oeuvre a connu récemment un renouveau, notamment grâce à l'interprétation de "Ich ging zu ihm" par Renée Fleming. En 2010, l'opéra fut joué au Pfalztheater de Kaiserslautern, dirigé par Johannes Reitmeier, et en septembre 2017 on a pu le voir à l'Opéra des Flandres sous la direction de David Bösch. Le Deutsche Oper de Berlin le reprend aujourd'hui avec Marc Albrecht au pupitre dans une nouvelle mise en scène de Christof Loy.
Synopsis
Lieu: Un état totalitaire sans nom
Temps: Dans une ère inconnue.
Acte 1
Le souverain cruel ("Der Herrscher") exerce son pouvoir sur la terre. Le souverain souffre parce qu'il est incapable de gagner l'amour de sa femme Héliane. Comme il est malheureux, il ne tolérera pas que ses sujets vivent dans le bonheur. Un jeune étranger ("Der Fremde") est récemment arrivé dans le pays et apporte la joie aux gens. En conséquence de quoi, on l'arrête et il est condamné à mort. Il sera exécuté au lever du soleil. Le souverain lui rend visite afin d'apprendre la raison de ses actions. L'étranger plaide la miséricorde, mais le souverain est déterminé à le faire mourir. Cependant, il accepte de permettre à l'étranger de ne pas être enchaîné pour la dernière nuit de sa vie. Quand son mari est parti, Heliane vient à la cellule pour réconforter l'étranger. Quand elle parle à l'étranger et réalise sa bonté, ses sentiments de pitié et de tristesse se transforment en amour. L'étranger dit à Héliane à quel point elle est belle et elle lui révèle ses longs cheveux dorés. Elle expose ensuite ses pieds pour finir par se tenir complètement nue devant lui. L'étranger demande à Héliane de se donner à lui pour la dernière nuit de vie, mais elle refuse et va à la chapelle pour prier pour l'étranger. Le souverain revient à la cellule, proposant que s'il parvient apprendre à faire en sorte qu'Héliane apprenne à l'aimer, lui, son mari, alors il lui offrira la vie sauve. Héliane revient, encore nue. Elle est choquée de rencontrer son mari dans la cellule. En colère, il ordonne la mort de l'étranger et le procès d'Héliane.
Acte 2
Le souverain et sa messagère ("Die Botin", qui n'est autre que son ancienne amante qu'il a rejetée) attendent la venue du bourreau et des membres de la haute cour. Héliane sera jugée lorsque les six juges et leur supérieur, le juge aveugle, arriveront. Le souverain l'accuse d'adultère avec l'étranger. Héliane ne peut nier qu'elle se soit tenue nue devant l'étranger, mais elle insiste sur le fait qu'elle ne s'est donnée à lui qu'en pensée. Le souveraine presse son poignard contre sa poitrine en lui disant qu'elle devrait se tuer. L'étranger est amené à témoigner mais il ne parlera pas, voulant rester seul quelques instants avec Héliane. Il l'embrasse, puis prend le poignard et se tue, empêchant le souverain de prouver qu'Héliane ment. Le souverain rejette le jugement de la cour et dit à Héliane qu'elle sera jugée devant Dieu: si elle est innocente, comme elle le prétend, elle doit ramener l'étranger à la vie. En état de choc, elle accepte de subir le procès.
Acte 3
Une foule s'est rassemblée à l'extérieur du palais du souverain. Les juges, le juge en chef en tête, arrivent pour assister à la tentative d'Heliane pour ramener l'étranger à la vie. La messagère monte la foule contre Heliane au début de l'épreuve. Elle pleure, elle ne ment pas, admettant qu'elle a aimé le jeune étranger. Quand le souverain la voit pleurer, il veut la sauver, mais seulement à la condition qu'elle soit sienne. Héliane est plus que jamais tourmentée par son mari et elle refuse cette dernière offre. La foule la traîne au bûcher où elle va mourir. Soudain, tous sont choqués lorsque le tonnerre éclate. Tout aussi soudainement, les étoiles commencent à apparaître dans le ciel et tout le monde est étonné de voir le cadavre du jeune étranger se soulever, transfiguré, de la bière funéraire. Par miracle, il est vivant. Héliane se détache de la foule choquée et court dans les bras de cet étranger qu'elle aime. Dans un accès de colère, le souverain plonge son épée dans la poitrine de sa femme. L'étranger offre une bénédiction au peuple et bannit le dirigeant dont le pouvoir est brisé. L'étranger prend Héliane dans ses bras. Unis dans leur amour, ils s'élèvent au ciel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire