L'article fait aussi allusion au surnom donné par les Bavarois à Richard Wagner, le "Lolus" de Louis II, un surnom créé en créant un masculin au prénom Lola, une allusion à Lola Montès, la danseuse qu'avait aimée le Roi Louis Ier, qui avait dû abdiquer suite à la révolte des Munichois contre cette liaison scandaleuse. Richard Wagner dut quitter Munich en décembre 1865 suite à la cabale et à la campagne menées contre lui.
Coupure de presse
Augsburger Anzeigeblatt du 8 novembre 1865 (fin de la page 2) |
Id., Page 3 |
Transposition en caractères latins
"Bayerisches
München,
6. Nov. Don
Carlos
und Tell
gehen unverstümmelt über die Bühne; der König besucht die
heiligen Stätten der schweizerischen Freiheit und denkt nicht an
einen Abstecher nach Maria Einsiedeln - das ist unseren Ultramontanen
zu viel. Sie verhehlen ihre Wuth nicht mehr und geben ihr nicht blos
im Privatgespräche Ausdruck; der Zuspruch im Beichtstuhl wirkt zu
langsam; - von der Kanzel herab wird gedonnert; der "Volksbote"
und die übrigen Organe der Klerisei murren vernehmlich über die neue
Aera, welche an den Werken des auf dem Index stehenden ketzerischen
Schiller Gefallen findet und mit der jesuitenfeindlichen neuen
Eidgenossenschaft sympathisirt. Don
Carlos,
wie Schiller ihn gebildet, auf der Hofbühne! Das ist unerhört, das
ist unerträglich, das ist Abfall vom Glauben! - so hörte ich in den
letzten Wochen häufig ausrufen in Cirkeln, die man h i e r zu den
besseren rechnet. Namentlich Angehörige der höheren Bureaukratie
sind es, die mit den tonsurirten Ultramontanen Chorus machen, und ein
Mitglied dieser höheren Bureaukratie ist es auch, dem man das von
einem Bischof-Reichsrathe als "sehr gut" bezeichnete
Witzwort "Lolus-Wagner" verdankt. Unglaubliche
Anstrengungen werden gemacht, um die Gefahren, welche die "Religion"
bedrohen, bald zu beseitigen ; das alte Reich des Dunkels ist
allarmirt durch das hereinbrechende Licht der Wahrheit, dieser
unerbittlichen Feindin des Jesuitismus. - Die Stimmung des
bayerischen Volkes im Allgemeinen ist aber kaum geeignet, den
Ultramontanen besondere Siegeszuversicht einzuflößen. Allenthalben
im Lande äußert sich laute Freude über des jugendlichen Monarchen
Liebe zur Wahrheit. Mit hoher Begeisterung hört man aus
schlichter Leute Mund die Hoffnungen schildern, die sich an die
Regierungstüchtigkeit eines Königs knüpfen, der sich von
Vorurteilen frei zu machen und eine seltene Ursprünglichkeit der
Auffassung zu bewahren versteht. Was erwarten die Ultramontanen von
einem Kampfe, in dem sie König u n d Volk zum Gegner haben? - Ich
behalte mir vor, Ihnen nächstens die Schleichwege zu zeigen, auf
denen unsere gesuiti moderni wandern, und Sie mit einigen ertappten Intriguanten bekannt zu
machen, die vielleicht jetzt schon bereuen, auf die Unbesiegbarkeit
der Klerisei zu fest sich verlassen zu haben.“
Traduction libre en français (traducteur Luc Roger)
"Munich, le 6 novembre Don Carlos et Tell sont montés non expurgés sur la scène; le roi visite les lieux saints de la liberté suisse et ne pense pas à une visite à Maria Einsiedeln - c'en est trop pour nos ultramontains. Ils ne cachent plus leur rage et n'explosent pas seulement dans leurs conversations privées; les recommandations via les confessionnaux agissent trop lentement ; c'est en chaire de vérité qu'ils tempêtent à présent; le « Volksbote »(**) et le reste des organes du clergé se plaignent bruyamment de la nouvelle ère, qui trouve plaisir aux œuvres mises à l'index de l'hérétique Schiller et sympathise avec la nouvelle confrérie hostile aux jésuites. Don Carlos, comme Schiller l'a conçu, sur la scène du théâtre de la Cour! C'est inouï, c'est insupportable, c'est de l'apostasie! - voila ce que j'ai souvent entendu au cours des dernières semaines dans les cercles que l'on considère ici pour les meilleurs. C'est en particulier parmi les membres de la haute bureaucratie qu'il se trouve des gens qui font chorus avec les ultramontains tonsurés, et c'est aussi à un membre de cette haute bureaucratie que l'on doit la boutade « Lolus-Wagner », qu'un évêque conseiller d'Empire a trouvée « très bonne » . Des efforts incroyables sont déployés pour éliminer les dangers menaçant la "religion"; le vieux royaume des ténèbres est alarmé par la lumière naissante de la vérité, cet ennemi implacable du jésuitisme. Cependant l'humeur du peuple bavarois n'est pas faite pour inspirer aux ultramontains une confiance particulière dans la victoire. Partout dans le pays, on célèbre avec une grande joie l'amour du jeune monarque pour la vérité. C'est avec beaucoup d'enthousiasme que l'on entend de la bouche des gens simples les espoirs attachés à la royauté d'un roi capable de s'affranchir des préjugés et de conserver une rare originalité d'opinion. Qu'est-ce que les Ultramontains attendent d'un combat où ils ont le roi et le peuple comme ennemis? - Je me réserve le droit, la prochaine fois, de montrer les chemins cachés qu'empruntent nos Gesuiti moderni et pour vous présenter quelques intrigants pris en flagrant délit, qui sont peut-être déjà désolés d'avoir compté sur l'invincibilité du clergé."
*L’ultramontanisme est une orientation favorable à la primauté, spirituelle et juridictionnelle, du pape sur le pouvoir politique (en matière religieuse et notamment de nomination des évêques).
**Le Volksbote fut un journal munichois catholique conservateur, publié entre 1848 et 1872.
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