Jean-Christophe Spinosi |
Misteria Paschalia, un des meilleurs festivals européens de musique ancienne, vient de se terminer ce lundi de Pâques à Cracovie avec en point d'orgue l'Ensemble Matheus de Jean-Christophe Spinosi en accord complice avec le contre-ténor sud coréen David DQ Lee dans des oeuvres de Haendel, Telemann et Vivaldi. Sans doute la grande salle du Centre de Congrès ICE de Cracovie, pour somptueuse qu'elle soit, ne convient-elle pas parfaitement à l'audition d'un concert baroque de chambre en raison de son volume, mais le talent des interprètes a largement compensé cette inadéquation.
David DQ Lee, un contre-ténor aussi sympathique qu'élégant |
Dans une récente interview David DQ Lee évoquait avec humour l'excellente collaboration dans le travail avec Jean Christophe Spinosi: I am crazy, and he is crazy, so the chemistry is perfect. Jean-Christophe Spinosi a concocté pour ce grand final un programme très festif avec des concertos virtuoses et, selon ses propres termes, un contre ténor assez fou. Et il est vrai que tant Spinosi que David Lee sont des bêtes de scène qui déploient leurs incroyables talents en véritables animateurs avec un grand sens de la mise en scène et de la théâtralisation musicale et une agilité scénique d'une spontanéité rafraîchissante. Jean-Christophe Spinosi a de grandes capacités de communicateur; un des buts qu'il poursuit depuis le début de sa carrière est de rendre la musique accessible au plus grand nombre, et ce lundi il a fait des merveilles à Cracovie. L'Ensemble Matheus a donné le Concerto en mi mineur pour flûte traversière et flûte à bec de Georg Philipp Telemann (TWV 52:E1)qui tenait du délire avec Alexis Kossenko à la flûte à bec et Jean-Marc Goujon au travero, tous deux éblouissants. Même virtuosité en deuxième partie dans le Concerto pour deux violons, cordes et clavecin RV 512 de Vivaldi où les deux violons étaient tenus par Jean-Christophe Spinosi et Laurence Paugam, la première violon de l'Ensemble Matheus. Quant à David DQ Lee il excelle dans le "Frondi tenere... Ombra mai fu" du Xerxes de Haendel ou dans le "Sol da te" de L'Orlando furioso de Vivaldi, avec plus de tendresse et parfois d'humour que de furore, et d'impressionnantes descentes d'octaves, une prouesse vocale dont il fait abondant usage et qui tient parfois du procédé.
Un magnifique bouquet musical pour le final de la quatorzième édition de Misteria Paschalia
Ensemble Matheus, Jean-Christophe Spinosi et Laurence Paugam |
Texte et photographies: Luc Roger
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