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lundi 16 janvier 2017

Magie de la scène: le Gala du Ballet d'Etat de Bavière

Le fabuleux Vladimir Shklyarov dans Le Corsaire,  ©Wilfried Hösl

Le Bayerisches Staatsballett vient de nous donner trois soirées de gala dont il faut souligner l'exceptionnelle qualité. Hier soir, le spectacle était offert aux internautes via une retransmission internet.

Le programme traversait un siècle et demi d'histoire du ballet avec des extraits de chorégraphies parmi les plus significatives des 150 dernières années. Au travers de ces oeuvres majeures, les étoiles du Ballet d'Etat de Bavière ont donné une nouvelle fois la démonstration d'une technique de danse parfaite avec des moments d'époustouflante virtuosité soutenus par l'intensité de leur présence scénique   et de l'expressivité de leur jeu scénique. Le Grand Pas Hongrois de Raymonda  et le Grand Pas de deux de Don Quichotte rappelaient l'art classique de la période fondatrice pétersbourgeoise de Marius Petipa avec leur caractère national marqué, hongrois ou espagnol.  L'école anglaise fut représentée par la Valse de printemps de Frédéric Ashton sur la musique de Johann Strauss. Deux extraits de grandes chorégraphies soviétiques, Flammes de Paris (Пламя Парижа) de Vainonen, présenté pour la première fois à Munich, et Spartacus, qui vient de triompher au Théâtre national, ont illustré la place capitale du ballet dans la Russie communiste. A noter que les danseurs et les ballerines ont pu choisir eux-mêmes les rôles qu'ils allaient interpréter, ce qui en soit constituait un gage de motivation et, partant, de qualité.

Ce sont les Pas de deux qui ont, comme il se doit, dominé la soirée. Ils sont la quintessence des spectacles de danse classique dans leur quintuple développement de l'Entrée, de l'Adagio, de la Variation du danseur, de la Variation de la ballerine et de la Coda. C'est là que les danseurs donnent le meilleur d'eux-mêmes et où leurs incroyables prouesses, fruit d'un travail aussi acharné que passionné, entraînent l'admiration et l'enthousiasme du public: les grands jetés, les enchaînements de grands sauts en manège, les fouettés en attitude, les pirouettes fouettées, la hauteur des sauts,..., ont déchaîné les applaudissements d'un public de connaisseurs aux anges. Outre les oeuvres déjà citées, on a pu voir des (grands) Pas de deux du Casse-Noisette, du Lac des Cygnes, du Corsaire et de Romeo et Juliette.

Parting, Maria Shirinkina, Vladimir Shklyarov ©Wilfried Hösl

Un des moments les plus intenses en première partie de soirée fut la présentation de Parting, une extraordinaire chorégraphie  de Yuri Smekalov sur la musique de John Powell Assassin's Tango. Maria Shirinkina et Vladimir Shklyarov, couple dans la vie comme à la scène, deux danseurs étoiles qui avaient jusqu'ici fait leur carrière au Mariinski et  viennent cette saison d'être engagés par le Bayerisches Staatsballett. Tout ce qu'on a pu voir de ces deux danseurs depuis le début de la saison est à couper le souffle! On les retrouva hier soir en deuxième partie dans Le Corsaire pour lequel le couple fut couronné par une tempête d'applaudissements. 

Don Quijote, Osiel Gouneo ©Wilfried Hösl

Un gala d'exception avec un pléiade d'étoiles confirmées et de jeunes talents comme Dmitrii Vyskubenko, qui n'a que dix-neufs ans et a brillé dans le Casse-noisettes.  Brillants eux aussi, Mai Kono et Javier Amo, danseurs de la troupe bavaroise, se distinguèrent particulièrement dans la Valse de printemps. Autre roi couronné de la soirée, Osiel Gouneo qui donna un Don Quichotte de haute voltige en compagnie de l'exquise Ivy Amista.

Avec le raffinement  et la qualité  internationale de ces soirées de gala, Igor Zelensky, le nouveau Directeur général du Bayerisches Staatsballett, confirme, après l'extraordinaire Spartacus,  la réputation qui avait précédé son arrivée à Munich, ce qui promet des lendemains qui chantent pour le Ballet d'Etat de Bavière










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