Une analyse
La caricature est située en première page du journal satirique autrichien Kikeriki du 16 mai 1886, environ un mois avant la mort tragique du Roi.
Le titre de la caricature: Le cri d'effroi du Roi de Bavière qu moment où il découvre la caisse vide du cabinet. (Schreckenruf des Königs von Bayern beim Anblick der leeren Kabinets-Kassa). Sous la caricature on peut lire ce cri: Wagala weia! . Allusion au début de L'Or du Rhin (Rheingold) de Wagner où l'une des filles du Rhin chante les vers suivants:
Woge, du Welle,
walle zur Wiege!
Wagala weia!
Wallala, weiala weia!
ce qui indique que le Roi Louis II est totalement imprégné des textes de Richard Wagner.
Le Roi est représenté comme un enfant couronné suivi de son jouet favori, un cygne à roulettes, qui a une mine courroucée. Au mur de la chambre d'enfants, une demi-lune anthropomorphe qui tire la tête, le dessin d'un château (peut-être Neuschwanstein) et dans le coin supérieur droit une partie d'un dessin sur lequel est écrit le mot plan. Le Roi a ouvert une armoire coffre-fort fermée à clé, elle est vide et une araignée y a tissé sa toile, signe que le coffre-fort est vide depuis longtemps. Le Roi catastrophé lève les bras au ciel. L'armoire est surmontée d'un médaillon dans lequel se trouve le portrait de Richard Wagner. L'allusion est claire: le Roi adorait Wagner (le seul portrait présent dans la chambre) et si le coffre-fort est vide, c'est que le trés important soutien financier du Roi à Richard Wagner a largement contribué à le vider.
Ce numéro de Kikeriki est un témoin de son époque, il ne fait que refléter de manière incisive l'opinion publique autrichienne en 1886, quelques jours avant la destitution de Louis II.
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