Esquisse de Christian Jank |
On peut effectuer une belle randonnée au départ de Füssen pour se rendre sur le sommet où le Roi avait projeté de réaliser un nouveau château de contes de fées, si l´on en croit la gouache que le décorateur Christian Jank avait peinte sur commande de Louis II. Si l´on visite le site où se trouvent encore les ruines d´un ancien château que Louis II projetait de faire détruire, on se rend compte que l´esquisse de Jank participe davantage d´un rêve similaire au château de Neuschwantsein que d´un édifice réalisable sur le sommet choisi. Le château esquissé par Jank est en effet beaucoup trop grand pour le site. C´est sans doute un projet de Max Schultze, le "Raubritterburg" qui aurait du être réalisé.
Le projet du Raubritterburg de Max Shultze |
Burg Falkenstein, photo Haus der Bayerischen Geschichte |
Les plans et les projets de décoration peuvent être aisément consultés, notamment dans l´étude d´Annemarie et Adolf Schröppel et Manfred Einsiedler*. Mais ils durent rester dans leurs cartons, le vieux château ne fut pas entièrement détruit, une route fut tracée, on entama sa démolition sans l´achever, et seules les canalisations d’eau ont pu être amenées.
Voici comment Guy de Pourtalès évoquait les projets de Louis et notamment celui de Falkenstein dans son ouvrage Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi, publié en 1928:
Seuls les humains échappaient à son imagination et lui faisaient peur. Les politiciens surtout, les démocrates, qu’il prenait tous pour des anarchistes. Mais pas les bêtes, pas la nature. Il était l’ami des orages, de l’hiver, de la neige, de la nuit. Ses cochers et ses postillons tremblaient souvent lorsqu’il fallait atteler le traîneau de gala à une heure du matin et s’élancer sur les routes dont les traces s’effaçaient sous les flocons frais. Il n’écoutait pas leurs craintes. Assis en plein vent dans le berceau d’or empanaché de plumes d’autruche, il ne les entendait pas gémir de froid sous leurs livrées Louis XV. Il s’en trouva qui pleurèrent de douleur tout haut. Hornig et Hesselschwerdt, les deux fidèles, suppléaient aux défaillants, ou chevauchaient en éclaireurs. Louis rêvait dans son paletot d’été. Il s’amusait de la lune. Il comptait les chouettes. Il tirait des plans pour un nouveau château : Falkenstein, le quatrième et dernier de sa Tétralogie. Falkenstein, nid du faucon. Cela s’élèverait tout en haut d’un rocher, mêlé à lui, faisant corps avec lui, symbole gris, carré, sourd, de la solitude. Quelle splendide matière à rêverie il allait fournir encore aux artistes ! Quelles musiques pour l’esprit ! Mais si son ministre lui refusait les crédits ? Car il faut toujours compter avec les imbéciles… Alors il mourrait, c’est bien simple. Il se tuerait. Et, de retour dans son cabinet à l’aube, il écrit au secrétaire d’État Bürkel : « Si je ne puis plus bâtir, alors je ne puis plus vivre. » Il s’agit de réagir contre de si sottes pensées. Reprenant aussitôt la plume, il s’apaise en donnant des ordres : – 104 – « J’entends qu’on me procure le plus tôt possible les dessins des traîneaux impériaux. » – « Envoyez-moi aussitôt des estampes montrant l’intérieur du château de Saint-Cloud. » – « La photographie de Braun, d’après l’eau-forte qui représente MarieAntoinette descendant de voiture devant l’hôtel de ville étant plus petite que l’original, le photographe Albert se rendra tout de suite à Paris, chez MM. de Goncourt, pour en tirer une épreuve nouvelle, de dimension authentique. »
Voici comment Guy de Pourtalès évoquait les projets de Louis et notamment celui de Falkenstein dans son ouvrage Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi, publié en 1928:
Seuls les humains échappaient à son imagination et lui faisaient peur. Les politiciens surtout, les démocrates, qu’il prenait tous pour des anarchistes. Mais pas les bêtes, pas la nature. Il était l’ami des orages, de l’hiver, de la neige, de la nuit. Ses cochers et ses postillons tremblaient souvent lorsqu’il fallait atteler le traîneau de gala à une heure du matin et s’élancer sur les routes dont les traces s’effaçaient sous les flocons frais. Il n’écoutait pas leurs craintes. Assis en plein vent dans le berceau d’or empanaché de plumes d’autruche, il ne les entendait pas gémir de froid sous leurs livrées Louis XV. Il s’en trouva qui pleurèrent de douleur tout haut. Hornig et Hesselschwerdt, les deux fidèles, suppléaient aux défaillants, ou chevauchaient en éclaireurs. Louis rêvait dans son paletot d’été. Il s’amusait de la lune. Il comptait les chouettes. Il tirait des plans pour un nouveau château : Falkenstein, le quatrième et dernier de sa Tétralogie. Falkenstein, nid du faucon. Cela s’élèverait tout en haut d’un rocher, mêlé à lui, faisant corps avec lui, symbole gris, carré, sourd, de la solitude. Quelle splendide matière à rêverie il allait fournir encore aux artistes ! Quelles musiques pour l’esprit ! Mais si son ministre lui refusait les crédits ? Car il faut toujours compter avec les imbéciles… Alors il mourrait, c’est bien simple. Il se tuerait. Et, de retour dans son cabinet à l’aube, il écrit au secrétaire d’État Bürkel : « Si je ne puis plus bâtir, alors je ne puis plus vivre. » Il s’agit de réagir contre de si sottes pensées. Reprenant aussitôt la plume, il s’apaise en donnant des ordres : – 104 – « J’entends qu’on me procure le plus tôt possible les dessins des traîneaux impériaux. » – « Envoyez-moi aussitôt des estampes montrant l’intérieur du château de Saint-Cloud. » – « La photographie de Braun, d’après l’eau-forte qui représente MarieAntoinette descendant de voiture devant l’hôtel de ville étant plus petite que l’original, le photographe Albert se rendra tout de suite à Paris, chez MM. de Goncourt, pour en tirer une épreuve nouvelle, de dimension authentique. »
Une randonnée au départ de Füssen
La randonnée peut s´effectuer au départ de Füssen en Allgäu, selon plusieurs itinéraires possibles. L´un d´entre eux vous mène vers le petit lac d’Alatsee, à travers bois. De là on rejoint les crêtes, d´où l´on peut admirer le paysage de la vallée de Füssen, avec un très joli point de vue sur le château d’Hohenschwangau où le Roi Louis II passa une partie de son enfance. Par le chemin des crêtes on parvient au château de Falkenstein. En chemin on peut voir un buste du Roi. Compter quatre heures de marches pour un dénivelé de 650 mètres.
La randonnée peut s´effectuer au départ de Füssen en Allgäu, selon plusieurs itinéraires possibles. L´un d´entre eux vous mène vers le petit lac d’Alatsee, à travers bois. De là on rejoint les crêtes, d´où l´on peut admirer le paysage de la vallée de Füssen, avec un très joli point de vue sur le château d’Hohenschwangau où le Roi Louis II passa une partie de son enfance. Par le chemin des crêtes on parvient au château de Falkenstein. En chemin on peut voir un buste du Roi. Compter quatre heures de marches pour un dénivelé de 650 mètres.
Le château de Falkenstein vu de l´est, photo wikipedia |
Une vidéo mise en ligne sur youtube fait défiler les vues que l´on peut voir depuis le château de Falkenstein: cliquer ici pour la vidéo.
Le château de Falkenstein a inspiré un jeu de rôle steam-fantasy
Un jeu de role steam-fantasy, intitulé Château Falkenstein a été édité en francais par Descartes en 1995. Le jeu a été créé par Mike Pondsmith et édité dans la version originale par R. Talsorian Games en 1994. Voici ce qu´en dit l´article Wiki en français:
Un jeu de role steam-fantasy, intitulé Château Falkenstein a été édité en francais par Descartes en 1995. Le jeu a été créé par Mike Pondsmith et édité dans la version originale par R. Talsorian Games en 1994. Voici ce qu´en dit l´article Wiki en français:
"L'univers est une version fantastique de l'Europe victorienne, on peut donc y côtoyer Bismarck, Louis II de Bavière ou Jules Verne (promu ministre de la science par Napoléon III), mais aussi des héros de romans de l'époque comme Sherlock Holmes ou le capitaine Nemo. Comme dans la plupart des univers de jeu de rôle fantastique, on y trouve aussi des dragons, des fées et des nains et la magie y côtoie la science (style steampunk).
L'historique du jeu est basé sur le conflit entre la Prusse de Bismarck, notamment alliée aux grands industriels anglais, et la Bavière (surtout alliée à la France) de Louis/Ludwig II, qui sont tous deux les pions d'un conflit entre les fées de la cour sombre et celles de la cour lumineuse. Dans cet univers, Louis II n'est pas fou, c'est un monarque responsable et charismatique. Ceci en partie grâce à Auberon, le roi des fées. Le château Falkenstein lui, existe quand même et sert de point de ralliement aux « gentils ».
Dernière particularité de ce jeu, il ne se joue pas avec des dés, mais avec un jeu de cartes à jouer, les jeux de dés étant très mal vus à l'époque victorienne. Les personnages, très typés à la manière des romans d'alors, sont définis par des talents : Courage, Calcul, Tir, Relations... notés sur une échelle qui va de « Faible » à « Extraordinaire ». [...].
Plus d´infos par exemple dans l´article que le Eastenwest y consacre.
Plus d´infos par exemple dans l´article que le Eastenwest y consacre.
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