La violoncelliste Harriet Krijgh |
Le Münchner Symphoniker a donné hier soir au Prinzregententheater son premier grand concert de la saison devant une salle comble et un public de fidèles abonnés au rendez-vous, un concert pour lequel le maestro Kevin John Edusei avait concoté un programme de musiques passionnées riches en émotions, avec en deuxième partie la Symphonie no 3 en mi bémol majeur de Beethoven communément appelée Eroica, - l´italien pour Héroïque-, qui a aussi servi de titre au concert.
Passionnée est d´emblée La casa del diavolo, la symphonie que composa Luigi Boccherini en 1771 alors qu´il était au service de l´Infant d´Espagne, Don Luis. Cette sixième symphonie rend hommage au ballet Don Juan ou le festin de pierre de Gluck auquel il emprunte le motif de la chaconne du troisième mouvement. Une oeuvre du rococo dont l´Orchestre symphonique de Munich restitue l´atmosphère sulfureuse et parfois inquiétante et le rythme endiablé.
Passionnée est plus encore la jeune et brillante violoncelliste néerlandaise Harriet Krijgh, déjà une des plus célèbres de sa génération, qui interprète ensuite avec des fulgurances inspirées les Variations sur un thème Rococo (op. 33), une œuvre de Piotr Ilitch Tchaïkovski pour violoncelle et orchestre, dont le compositeur était tellement satisfait qu'il n'hésita pas à dire que c'était sans doute une des partitions plus réussies de sa carrière. Si cette oeuvre a été composée un bon siècle après la symphonie de Boccherini, on comprend bien la cohérence du choix de Kevin John Edusei, les deux oeuvres étant unies par le double lien du rococo et du violoncelle, Boccherini ayant été un des très rares virtuoses du violoncelle de son temps, un instrument qu´il contribua largement à faire apprécier et à imposer. Harriet Krijgh qui joue sur un violoncelle baroque de Giovanni Paolo Maggini, semble possédée par cette musique dont elle nous communique admirablement l´élégance et le raffinement des premières variations, semblant se jouer de la complexité de la succession des trilles de l´allegro moderato, jusqu´à la montée en bravoure de l´allegro vivo, dans lequel elle nous subjugue par sa virtuosité dans l´interprétation extrêmement rapide du final, heureusement accompagnée par un orchestre confronté aux mêmes difficultés. Harriet Krijgh nous offrira encore, hors programme, une sarabande extraite d´une suite pour violoncelle de Jean- Sébastien Bach.
Passionnée et passionnante enfin, l´interprétation que donne Kevin John Edusei de l´Eroica, la troisième symphonie que Beethoven, ébloui par la Révolution française, composa au début du 19e siècle pour son idole Napoléon, qu´il croit encore animé de l´esprit révolutionnaire. On sait combien Beethoven dut déchanter lorsqu´il apprit l´auto-couronnement de Napoléon en 1804. Il changea le titre de la symphonie: au départ nommée Sinfonia grande, intitolata Bonaparte, elle devint ensuite la Sinfonia eroica, composta per festeggiare il sovvenire d'un grand'uomo » (Symphonie Héroïque, pour célébrer la mémoire d'un grand homme). C´est la première fois que Kevin John Edusei dirige cette oeuvre avec le Münchner Symphoniker. Pour un coup d´essai, c´est un coup de maître, disons même plus, de Maestro! Kevin John Edusei en souligne la théâtralité et la véhémence, il en dégage la riche palette émotionnelle, de la lenteur funeste et de la tristesse de la marche funèbre aux vibrations de révolte de la finale, avec son énergie exubérante.
Une soirée remarquable célébrée par un public trépignant d´enthousiasme, l´aurore brillante d´un beau début de saison.
Prochain du concert munichois du Münchner Symphoniker
A noter que le prochain concert munichois du Münchner Symphoniker présentera un programme français, avec les Elements de Jean-Féry Rebel, le Concerto pour la main gauche de Ravel (Hinrich Alpers au piano) et la Symphonie en ré mineur de César Franck.
Le 28 octobre 2016 à 20H à la Herkulessaal de Munich.
Tickets: MünchenMusik
Passionnée est d´emblée La casa del diavolo, la symphonie que composa Luigi Boccherini en 1771 alors qu´il était au service de l´Infant d´Espagne, Don Luis. Cette sixième symphonie rend hommage au ballet Don Juan ou le festin de pierre de Gluck auquel il emprunte le motif de la chaconne du troisième mouvement. Une oeuvre du rococo dont l´Orchestre symphonique de Munich restitue l´atmosphère sulfureuse et parfois inquiétante et le rythme endiablé.
Passionnée est plus encore la jeune et brillante violoncelliste néerlandaise Harriet Krijgh, déjà une des plus célèbres de sa génération, qui interprète ensuite avec des fulgurances inspirées les Variations sur un thème Rococo (op. 33), une œuvre de Piotr Ilitch Tchaïkovski pour violoncelle et orchestre, dont le compositeur était tellement satisfait qu'il n'hésita pas à dire que c'était sans doute une des partitions plus réussies de sa carrière. Si cette oeuvre a été composée un bon siècle après la symphonie de Boccherini, on comprend bien la cohérence du choix de Kevin John Edusei, les deux oeuvres étant unies par le double lien du rococo et du violoncelle, Boccherini ayant été un des très rares virtuoses du violoncelle de son temps, un instrument qu´il contribua largement à faire apprécier et à imposer. Harriet Krijgh qui joue sur un violoncelle baroque de Giovanni Paolo Maggini, semble possédée par cette musique dont elle nous communique admirablement l´élégance et le raffinement des premières variations, semblant se jouer de la complexité de la succession des trilles de l´allegro moderato, jusqu´à la montée en bravoure de l´allegro vivo, dans lequel elle nous subjugue par sa virtuosité dans l´interprétation extrêmement rapide du final, heureusement accompagnée par un orchestre confronté aux mêmes difficultés. Harriet Krijgh nous offrira encore, hors programme, une sarabande extraite d´une suite pour violoncelle de Jean- Sébastien Bach.
Passionnée et passionnante enfin, l´interprétation que donne Kevin John Edusei de l´Eroica, la troisième symphonie que Beethoven, ébloui par la Révolution française, composa au début du 19e siècle pour son idole Napoléon, qu´il croit encore animé de l´esprit révolutionnaire. On sait combien Beethoven dut déchanter lorsqu´il apprit l´auto-couronnement de Napoléon en 1804. Il changea le titre de la symphonie: au départ nommée Sinfonia grande, intitolata Bonaparte, elle devint ensuite la Sinfonia eroica, composta per festeggiare il sovvenire d'un grand'uomo » (Symphonie Héroïque, pour célébrer la mémoire d'un grand homme). C´est la première fois que Kevin John Edusei dirige cette oeuvre avec le Münchner Symphoniker. Pour un coup d´essai, c´est un coup de maître, disons même plus, de Maestro! Kevin John Edusei en souligne la théâtralité et la véhémence, il en dégage la riche palette émotionnelle, de la lenteur funeste et de la tristesse de la marche funèbre aux vibrations de révolte de la finale, avec son énergie exubérante.
Une soirée remarquable célébrée par un public trépignant d´enthousiasme, l´aurore brillante d´un beau début de saison.
Prochain du concert munichois du Münchner Symphoniker
A noter que le prochain concert munichois du Münchner Symphoniker présentera un programme français, avec les Elements de Jean-Féry Rebel, le Concerto pour la main gauche de Ravel (Hinrich Alpers au piano) et la Symphonie en ré mineur de César Franck.
Le 28 octobre 2016 à 20H à la Herkulessaal de Munich.
Tickets: MünchenMusik
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