|
Hans Christiansen, Der Kuss (le baiser), page couverture du magazine Jugend, 1897
© Museum Villa Stuck |
Après Darmstadt et Berlin, et avant Flensburg, la Villa Stuck de Munich accueille l´exposition Hans Christiansen, une exposition organisée en coopération avec l’Institut Mathildenhöhe, le Bröhan-Museum et le Museumsberg.
Hans Christiansen fut un des fondateurs du Jugendstil, l´Art nouveau allemand. Après sa mort en 1945, son oeuvre tomba quasiment dans l´oubli. La présente exposition, organisée de manière chronologique, vise à présenter le talent, la diversité et la modernité de cet artiste à qui l´histoire de l´art n´a jusque ici pas suffisamment rendu le tribut qu´elle lui doit. 250 oeuvres de l´artiste permettent de suivre l´itinéraire artistique de Hans Christiansen depuis ses débuts hambourgeois jusqu´à la fin de son parcours à Wiesbaden.
Né en 1866, Hans Christiansen fit un apprentissage artistique en peinture de décoration à Flensburg avant de travailler dans l’atelier de l’architecte d’intérieur Peter Gustav Dorén à Hambourg. Il se rendit ensuite à Munich pour y étudier pendant deux années. En 1889 il effectua un voyage d´étude en Italie et retourna ensuite à Hambourg pour y enseigner dans un collège technique. Parallèlement il travailla en tant que peintre décorateur (peinture murale et de plafond) et contribua activement au "Volkskunst-Verein", une association qu´il s´efforça de réformer sur le modèle du mouvement Arts & Crafts. Lors d´une visite à Chicago, il découvrit le travail verrier de Louis Comfort Tiffany, qui le marqua de manière durable. En 1895, il s´installa à Paris, où il étudia à l´Académie Julian de 1896 à 1899. Sa rencontre avec les Nabis et les représentants de l´Art nouveau parisien marqueront son art du dessin et de la peinture. A Paris, ses dessins pour le journal munichois Jugend suscitèrent un grand intérêt et le rendirent célèbre.
En 1898, il obtint une place de professeur et, sous proposition du Grand-Duc Ernst Ludwig, il s´installa à Darmstadt où il continua son travail de créateur au sein de la fameuse colonie d´artistes , où il côtoya des créateurs comme Joseph Maria Olbrich et de Peter Behrens. Il resta dans cette ville jusqu´en 1902 tout en effectuant de fréquents séjours à Paris pendant les mois d´hiver, concentrant ses efforts à l´artisanat textile. En 1911, il s´installa à Wiesbaden où il se consacra à la peinture et s´essaya à la philosophie, avec notamment l´écriture d´un livre intitulé Meine Lösung der Welträtsel. Après 1918, il fit un retour à l´art du portrait. Christiansen acquit une grande notoriété en tant que décorateur dans les années 1920. En 1933. il se vit signifier une interdiction d´exposition et de publication par le régime nazi en raison des origines juives de son épouse, Claire Guggenheim, qu´il avait rencontrée à Paris, et dont il refuse de se séparer, ce qui explique sans doute en grande partie le fait qu´il tomba dans l´oubli.
|
Vase, vers 1901,
© Institut Mathildenhöhe, Darmstadt |
Son travail artisanal comporte des dessins pour papiers peints, la création de tapisseries et de céramiques et de canevas pour broderies. Dans ses peintures murales et de plafond et ses vitraux caractérisés par la profusion de couleurs vives on retrouve l´influence de l´art japonais et de l´art de l´affiche d´un Mucha ou d´un Toulouse-Lautrec. Les lignes du Jugendstil se retrouvent dans ses oeuvres à partir de 1895: la nature, représentée en couleurs vives, les formes ornementales, les lignes végétatives et l´abondance des motifs floraux sont caractéristiques de son oeuvre. L´artiste a une productivité multiforme: affiches publicitaires, cartes postales, étuis à cigarettes, céramiques, porcelaines, meubles, vitraux, peintures, tapisseries, mais aussi croquis et esquisses de bijoux et de vêtements. Son travail de styliste de mode profita bien entendu à sa femme qui porta les bijoux et les bijoux et les tenues confectionnés par son mari. L´exposition présente l´ensemble des facettes de cet artiste extrêmement prolifique et lui restitue la place prééminente qui lui revient dans l´histoire de lárt, particulièrement dans celle des arts décoratifs.
Infos pratiques
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire