Crédit photographique: Ulla von Brandenburg |
Huit artistes internationaux étaient en compétition pour le projet d'un mémorial LGBT qui doit servir de signe durable contre l'intolérance et l'exclusion. La décision est tombée cette semaine: le conseil communal de la ville de Munich a entériné ce jeudi le choix effectué par un jury et par le comité culturel de la ville, qui ont retenu le projet de l'artiste Ulla von Brandenburg, qui vit à Paris.
Il s'agissait d'aménager un monument à l'endroit où se trouvait autrefois un des plus célèbres lieux de rencontre des homosexuels munichois de l'entre les deux guerres, le Schwarzfischer (Pêcheur noir), un établissement situé non loin de la Sendligerstrasse. C'est là qu'eut lieu le 20 octobre 1934 la première grande rafle nazie contre les personnes homosexuelles, une rafle qui avait marqué le début des poursuites de la police, de la gestapo et du système judicaire nazi. Il ne reste aujourd'hui plus rien du Schwarfischer qui se trouvait à l'angle d'Oberanger et de la Dultstrasse. Ulla von Brandenburg a proposé d'entourer le coin de l'immeuble d'angle d'un pavement multicolore de 70 m2. Elle utilisera des plaques de pierre de couleurs de différentes tailles pour former le pavement du coin de rue. L'un d'entre elles sera taillée de manière à former un triangle rose, le signe que devaient porter les homosexuels dans les camps de concentration, une autre présentera un triangle noir, signe stigmatisant les lesbiennes, considérées comme socialement inadaptées (asociales).
La mise en place de ce monument n'est pas pour tout de suite. La ville va réaménager la Dultstrasse en zone piétonne à partir de 2016, et c'est à l'occasion de ces travaux que le mémorial sera installé.
Source: queer.de
Source: queer.de
L'artiste. Présentation sur le site du Musée de Tokyo.
Ulla von Brandenburg (née en 1974, vit et travaille à Paris) développe un travail polymorphe (installations, films, aquarelles, peintures murales, découpages…) dont la mise en scène s’élabore en fonction des espaces d’exposition. Maîtrisant parfaitement les codes de la scénographie, l’artiste sait toujours adapter ses oeuvres selon les contextes, créant des fictions oniriques, aptes à réveiller les spectres. Adepte de trompe-l’oeil, d’illusions et de mystères, l’artiste développe une imagerie chorégraphique inspirée par l’histoire de l’art, la Commedia dell’Arte et le théâtre.
Jouant avec les textures et les motifs, s’inspirant du romantisme allemand, réactivant la tradition des tableaux vivants, l’artiste analyse le monde actuel par le biais de références à l’Europe « fin de siècle » tout en s’inscrivant dans une contemporanéité fulgurante.
Voir aussi une interview de l'artiste datant de 2010 sur le site Paris-Art.
Voir aussi une interview de l'artiste datant de 2010 sur le site Paris-Art.
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