L'oeuvre inaugurale: La grande nuit dans le seau |
Le peintre Georg Baselitz avait fait scandale au début des années soixante avec une oeuvre intitulée
Die große Nacht im Eimer. L'oeuvre, qui se trouve aujourd'hui au musée Ludwig de Cologne représente un enfant ou un nain qui tient son sexe surdimensionné dans sa main. D'aucuns avaient interprété cette attitude comme masturbatoire, d'autres y avaient vu un nain au pénis grotesque et avec une coupe de cheveux à la Hitler. L'oeuvre se voulait agressive et provocatrice, ce qui conduisit le peintre au procès pour immoralité mais fit aussi le début de sa renommée*. Cette oeuvre fondatrice est la grande absente de l'exposition.
Par la suite, Georg Baselitz continua à attirer l'attention sur son travail en produisant au début des années septante ses fameux portraits renversés. Aujourd'hui, Georg Baselitz est reconnu comme un des artistes majeurs du monde contemporain. Il vient de célébrer son 75e anniversaire, et c'est à cette occasion que la Haus der Kunst de Munich lui consacre une vaste rétrospective. Le lieu, avec ses salles au volume impressionnant, est particulièrement propice à l'exposition de grands tableaux et de grandes sculptures, la taille importante des oeuvres de Baselitz nécessitant ce type d'espace.
On y retouve les grands thèmes baselitziens. Une des caractéristiques de l'artiste est la récurrence des thèmes de ses oeuvres (l'inversion du motif, l'aigle, sa femme Elke, la provocation, la paire ou le couple) qu'il a revisité sa vie durant en les soumettant à un travail d'autocritique et de dépassement dans l'acte créatif. Les organisateurs de l'exposition ont bénéficié d'une collaboration étroite avec l'artiste. A l'occasion de cette exposition, l'artiste a placé certaines de ses oeuvres comme en miroir ou en conversation, ce qui permet au public de comprendre le dialogue que l'artiste a pu mener avec lui-même au cours de son processus créatif. On voit ainsi sur le même motif des oeuvres aux couleurs denses et franches, avec des opacités de matière, faire face à des oeuvres aux couleurs plus passées et plus lumineuses qui ont davantage de légèreté et de transparence. Dans une période plus récente, Baselitz a exploré la couleur noire qui envahit ses tableaux, les recouvre, les fait disparaître par pans entiers. Le noir se retrouve dans les grandes sculptures noires qu'il produit depuis 2011, avec leurs beaux effets d'enlacement, car elles aussi sont placées sous le signe de la paire.
On y retouve les grands thèmes baselitziens. Une des caractéristiques de l'artiste est la récurrence des thèmes de ses oeuvres (l'inversion du motif, l'aigle, sa femme Elke, la provocation, la paire ou le couple) qu'il a revisité sa vie durant en les soumettant à un travail d'autocritique et de dépassement dans l'acte créatif. Les organisateurs de l'exposition ont bénéficié d'une collaboration étroite avec l'artiste. A l'occasion de cette exposition, l'artiste a placé certaines de ses oeuvres comme en miroir ou en conversation, ce qui permet au public de comprendre le dialogue que l'artiste a pu mener avec lui-même au cours de son processus créatif. On voit ainsi sur le même motif des oeuvres aux couleurs denses et franches, avec des opacités de matière, faire face à des oeuvres aux couleurs plus passées et plus lumineuses qui ont davantage de légèreté et de transparence. Dans une période plus récente, Baselitz a exploré la couleur noire qui envahit ses tableaux, les recouvre, les fait disparaître par pans entiers. Le noir se retrouve dans les grandes sculptures noires qu'il produit depuis 2011, avec leurs beaux effets d'enlacement, car elles aussi sont placées sous le signe de la paire.
Une fois n'est pas coutume, à la demande expresse de l'artiste, le public est invité à photographier ses oeuvres. Ne vous étonnez pas si un gardien du musée vous demande pourquoi vous ne prenez pas de photos! Ultime et gentille provocation.
*Cette oeuvre n'a pas été retenue pour l'exposition munichoise, mais en cherchant bien, on finit par trouver dans une des salles une paire d'hommes aux pénis en érection.
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