Le monde des elfes |
Durant la dernière décennie, le célèbre chorégraphe américain John Neumeier qui préside aux destinées du ballet de Hambourg a profondément retravaillé sa chorégraphie de son Songe d'une nuit d'été. A Munich, il en avait présenté en octobre dernier la dernière version. C'est cette version que le Ballet d'Etat bavarois, dont le thème de l'année est "Dance in Germany", présente actuellement pour deux soirées dans le cadre de la semaine du ballet.
Neumeier a créé ce ballet au thème shakespearien en 1977, c'est un chef-d'œuvre du ballet narratif classique, typique des chorégraphies allemandes des années 70. Pour ce ballet Neumeier a opté pour trois registres musicaux différents qui correspondent chacun à l'un des trois mondes auxquels appartiennent les personnages représentés: les milieux de l'aristocratie grecque antique évoluent dans le majestueux cadre sonore de la musique du Songe d'une nuit d'été de Felix Mendelssohn, pour le monde féérique du Roi des Elfes et de son épouse Titiana il fait appel aux sons d'orgues surnaturels et aux harmonies de György Ligeti, et pour les scènes populaires et burlesques des braves artisans qui décident de monter un spectacle pour célébrer le mariage du couple royal il opte pour de désopilantes paraphrases d'airs d'opéra, extraits notamment de la Traviata, produits par un orgue de Barbarie . Ces trois mondes avec leurs trois registres musicaux sont encore différenciés par les décors et les costumes du grand artiste qu'est Jürgen Rose. Rose a utilisé des moyens simples et efficaces pour différencier les trois mondes: des costumes et un décor Empire pour les aristocrates, avec un grand rideau de fond d'un bleu et or, et un récamier pour le rêve d'Hippolyte, la reine des Amazones qui va bientôt épouser Thésée; des collants aux brillances scintillantes pour les elfes avec un jeu de bosquets d'oliviers mobiles aux reflets surnaturels encore accentués par des productions de nappes de fumées; des costumes grotesques de contes de fées pour les acteurs-artisans.
Si Neumeier a quelque peu réécrit la comédie de Shakespeare en rendant l'action plus lisible, le nombre de protagonistes reste impressionnant. Pendant la semaine du ballet on pourra admirer dans les rôles principaux Ivy Amista (Titania) et Tigran Mikayelyan (Oberon) ce vendredi 11 avril, et Polina Semionova (Titania) et Matej Urban (Oberon) le samedi 12 avril.
Michael Schmidtsdorff, dont on avait déjà pu apprécier le travail en octobre dirige l'Orchestre d'Etat de Bavière.
Quelques places restantes pour ce vendredi: cliquer ici puis sur Karten.
Crédit photographique: Wilfried Hösl
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire