Rechercher dans ce blog

jeudi 21 novembre 2013

Brundibar, un opéra pour enfants joué par des enfants au Théâtre Cuvilliés ces 27 et 28 novembre















Le  Staatstheater am Gärtnerplatz présentera les 27 et 28 novembre 2013 pour quatre représentations un nouvelle mise en scène de l'opéra Brundibar de Hans Kràsa.  Il s'agit d'un opéra chanté par des enfants et destiné à des enfants à partir de huit ans Une occasion rêvée pour emmener les petits amateurs au théâtre et à l'opéra. C'est aussi l'occasion d'évoquer avec les plus jeunes les horreurs machiavéliques du nazisme. On doit la nouvelle mise en scène à Magdalena Schnitzler. La direction musicale est assurée par Andreas Kowalewitz. Martin Hausberg chantera le rôle de Brundibar.

Représentations: les 27 et 28 novembre à 10H30 et à 12H au Théâtre Cuvilliés 

Prix: 14 euros la place/ Prix jeune public: 8 euros (pour les enfants, les écoliers et les étudiants sur présentation de leur carte).

Renseignements et réservations:  www.gaertnerplatztheater.de, Tel. 089 2185 1960 ou tickets@gaertnerplatztheater.de

Présentation de l'opéra

Brundibár est un opéra pour enfants écrit par Adolf Hoffmeister et le compositeur tchèque-allemand Hans Krása en 1938. Il fut interprété pour la première fois le 23 septembre 1943 par les enfants déportés du Camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie occupée. En tchèque commun, "Brundibàr" désigne un bourdon et dans cette pièce il s'agit d'un personnage de méchant, un joueur d'orgue de barbarie inspiré d'Adolf Hitler.

La fable de l'opéra reprend des éléments des contes Hansel et Gretel et Les Musiciens de Brême. Aninku et Pepíček sont frères et soeurs, orphelins de père. Leur mère est malade et le docteur dit qu'elle a besoin de lait. Mais les enfants n'ont pas d'argent. Ils décident de chanter sur la place du marché pour en avoir. Mais le tyrannique Brundibàr les pourchasse et étouffe leurs chants avec son orgue de barbarie. Avec l'aide des enfants des rues, d'un oiseau intrépide, d'un chat vif et d'un chien savant, Aninku et Pepíček vont chercher à s'en débarrasser...

Contexte historique

Kràsa et Hoffmeister écrivirent l'opéra en 1938 pour un concours lancé par le Ministère de l'enseignement et de l'éducation populaire, mais celui-ci fut annulé suite aux bouleversements politiques. Les premières répétitions eurent lieu à l'orphelinat juif de Prague, utilisé comme lieu d'accueil et d'école pour les enfants séparés de leurs parents par la guerre. En hiver 1942 eu lieu la première représentation, en même temps que Kràsa et le scénographe Frantisek Zelenka furent déporté à Terezín. En juillet 1943, presque tous les enfants du chœur original ainsi que tout le personnel de l'orphelinat furent déportés à leur tour. Seul le librettiste Hoffmeister put s'échapper de Prague à temps.

Au camp, Kràsa reconstitue la partition de l'opéra à partir de quelques parties de piano conservées et de sa mémoire. Il adapte l'opéra aux instruments disponibles dans le camp de concentration: flûte, clarinette, guitare, accordéon, piano, percussions, 4 violons, violoncelle et contrebasse. Un décor est recréé par Zelenka, ancien metteur en scène du Théâtre National Tchèque: peints aux fond de baraquements, ils possèdent des trous dans lesquels les chanteurs peuvent insérer la tête pour figurer des chats, des chiens et des oiseaux. Le 23 septembre 1943, c'est la première de Brundibàr à Terezín. Un nouveau livret est réécrit par le poète Emile Saudek. Le spectacle est dirigé par Zelenka, chorégraphié par Camilla Rosenbaum, et fut représenté 55 fois dans l'année qui suivit.

Une représentation de Brundibàr eut lieu en 1944 pour une visite du camp par la Croix-Rouge organisée par le Reich pour nier l'existence des camps. Ce que ne savaient pas les représentants de la Croix-Rouge à l'époque, c'est que l'intégralité de leur visite était une mise-en-scène: le camp est déguisé en "ghetto confortable". A l'approche de la visite, un grand nombre de résidents furent transférés au camp d'Auschwitz pour donner une meilleure image du camp, bondé auparavant. Les pièces sont repeintes et des fausses boutiques sont construites à la hâte. Plus tard l'opéra fut filmé pour un film de propagande nazi, pour faire croire à une vie agréable dans les camps. Des extraits y figurent dans le documentaire Voices of the Children, dans lequel les survivants alors choristes Zuzana Justman et Ela Weissberger reviennent sur leur vie au camp de Terezín.

La plupart des participants à cette production, dont le compositeur, furent exterminés à Auschwitz.

Sources: Wikipedia (pour la présentation de l'opéra) et Staatstheater am Gärtnerplatz, crédit des photos: Liona Schöneck

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire